Il semble qu’il n’y ait plus aucune limite à l’indécence du parti pris des médias occidentaux, et français en particulier, dans le drame syrien. La plus grande partie du pays et une très large majorité de la population sont aujourd’hui sous la protection du gouvernement légal de ce pays. Quelques poches rebelles subsistent à l’intérieur, notamment celle de la Ghouta, à l’Est de Damas. La plupart des autres zones dissidentes se trouvent comme par hasard le long des frontières, israélienne et jordanienne au sud, turque au Nord, ce qui permet le soutien en armes et en hommes des groupes hostiles à Damas, lesquels sont divisés et ne représentent aucune alternative politique crédible. Par exemple, la Ghouta, déjà libérée à 50% par l’armée syrienne est éclatée en trois zones distinctes tenues par des milices rivales liées à l’islamisme, au salafisme ou aux Frères Musulmans. Il est probable qu’on exagère le nombre des civils encore présents dans les villes de ce secteur, comme on le faisait systématiquement pour Alep-Est, en oubliant que la majorité des Alépins étaient déjà dans la partie ouest de la ville qui est toujours restée fidèle au Président Assad. Mais, les informations qui nous sont données proviennent systématiquement de sources favorables aux « insurgés », c’est-à-dire aux miliciens de moins en moins syriens qui prennent les populations civiles en otages. C’est le cas de l’OSDH, avec des ficelles bien usées, qui consistent à aligner les morts civils, et plus encore les enfants, que les « bombes du régime » semblent viser particulièrement, ou encore en utilisant comme « témoin privilégié » et sans doute fabriqué, une fille ou un garçon. La compassion, la sympathie, l’émotion sont comme d’habitude utilisées sans vergogne. Les tirs des islamistes sur Damas sont ignorés.
Le bon sens et l’humanité ne devraient aujourd’hui conseiller à nos gouvernements qu’une seule conduite : tout faire pour que les combats cessent le plus vite possible, avec la reddition de combattants qui ne représentent aucune alternative politique sérieuse au gouvernement, en obtenant que cette capitulation se fasse de façon humaine, avec le départ des rebelles vers Idlib, près de la Turquie. Les Occidentaux font tout pour que la guerre se prolonge, tout en multipliant les mises en garde envers le gouvernement syrien et son allié russe, au nom d’un « humanisme » dont nos médias ne permettent pas de mesurer le cynisme. Qui donc a favorisé et armé le prétendu « Printemps arabe », si ce n’est l’alliance honteuse entre les « démocraties occidentales », les régimes féodaux islamistes gorgés d’hydrocarbures, et une Turquie de moins en moins fréquentable ? La Russie a le mérite dans cette affaire d’avoir joué cartes sur table en soutenant son allié, qui durant ce long conflit est toujours resté maître de la Syrie « utile ». Elle propose d’ailleurs d’exfiltrer les combattants qui souhaiteraient quitter la Ghouta orientale.
Certes, la Russie de Vladimir Poutine agit dans le sens de ses intérêts, mais elle ne le cache pas et défend la solution objectivement la meilleure pour la Syrie. Les Occidentaux et leurs riches alliés du Golfe, aujourd’hui divisés, sont responsables d’un drame syrien qui a mis ce pays à genoux, avec une baisse de 63% de son PIB et un taux de chômage de 53%. Un Syrien sur six vit dans l’extrême pauvreté. Mais les agresseurs n’entendent pas faire cesser le drame. Pendant que nos médias se concentrent sur les « bombardements du régime » sur la Ghouta, deux autres secteurs de combats sont cachés derrière cet écran. C’est d’abord, l’invasion turque au Nord, vers Afrine. Comment accepter qu’un membre de l’Otan, qui occupe déjà illégalement un tiers de Chypre, viole ainsi sans raison la souveraineté d’un voisin ? A lire nos journaux, il semblerait moins légitime à un Etat de reconquérir son territoire qu’à un autre de l’envahir ! Qui plus est, cette incursion se fait contre les YPG kurdes, ceux-là même qui ont permis à la coalition de libérer Raqqa de l’Etat islamique. Afin de venir au secours des Kurdes d’Afrine, 1700 FDS, des YPG essentiellement, qui continuaient à se battre dans le troisième secteur, celui de l’Euphrate, où subsistent des zones soumises à daesh, se sont déplacés. En conséquence, les alliés des YPG, c’est-à-dire les Occidentaux, et les Américains en particulier, ont annoncé une pause opérationnelle contre daesh ! Est-il besoin d’expliquer davantage qui est le véritable adversaire en Syrie ? Plus que l’Etat islamique, c’est le seul capable de finir la guerre et donc de rétablir la paix, le « régime » que nos médias pourfendent depuis sept ans ! La Russie en laissant faire les Turcs a montré toutes les contradictions de ses adversaires. Seule une stratégie cohérente peut l’emporter. La politique menée par les Occidentaux, et par le gouvernement français notamment, est absurde. Elle est condamnée à l’échec, et elle devrait faire honte aux Français en raison des malheurs qu’elle à entraînés et qu’elle fait perdurer pour le peuple syrien.
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