L’affaire Dussaert revient au Théâtre du Ranelagh, du 29 mars au 2 juin 2012.
Cette pièce de théâtre, de et par Jacques Mougenot, est « incontournable » pour comprendre la scène artistique officielle (et en rire). Mais la bande-annonce vous en dira plus long ainsi que cette lettre ouverte…
Cher Jacques Mougenot,
Combien sommes nous à avoir été cruellement déçus lors de la grande rétrospective organisée en mars 2009 au centre Georges Pompidou (1) ! Alors que 9 salles entièrement immaculées resplendissaient de blancheur, pas une n’était consacrée à Dussaert. Quel scandale, alors que tous ses prédécesseurs, à commencer par Yves Klein, avaient droit à leurs exégètes : rien, pas même un mot dans un catalogue de 500 pages !
Dans la foulée, l’artiste Tino Sehgal, qui, n’en doutons pas, connaissait parfaitement le cas Dussaert, vendit à Beaubourg une œuvre immatérielle, totalement orale, si bien que le journal Le Monde du 16 janvier 2011 s’en inquiéta : un établissement public, comme Beaubourg, peut-il mener une transaction financière sans reçu, alors que le fisc poursuit tout contribuable qui perd un justificatif ? Mais si jamais, pour complaire à la bureaucratie, Sehgal avait délivré la plus légère attestation, alors l’œuvre, payée par les contribuables, perdait sa légitimité morale (que dis-je spirituelle)… et donc toute valeur marchande (2).
Cette péripétie montre à quel point l’œuvre de Dussaert était prophétique, or sans vous, cher Jacques Mougenot, elle resterait, comme tant d’autres, inexplicablement ostracisée ! Merci d’éclairer le public avec cette opiniâtreté souriante qui vous caractérise, et de poser, au fond, la seule question qui vaille : un art qui méconnaît à ce point un génie tel que Dussaert mérite-t-il encore d’être contemporain ?
Soyez assuré de ma vive considération ainsi que celle de mes collègues, les historiens dissidents de l’AC.
Christine Sourgins
(1) C. Sourgins, revue « écritique » n°9, “La saga du vide à Beaubourg”, pages 12 à 17.
(2) C. Sourgins, revue « écritique » n°12 , « le conflit d’intérêts élevé au rang des beaux-arts », pages 49 à 53.
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