“Le président Obama est fondamentalement en désaccord avec l’idée de discriminer des individus à cause de leur foi ou de leur religion” a dit le porte-parole de l’ancien président Obama en réponse au décret pris par Donald Trump interdisant l’accès aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane.
Le même Obama apporte son soutien aux manifestants qui protestent contre ce décret.
Ce qu’il y a d’inouï dans cette prise de position est qu’elle se produit à peine dix jours après la prise de fonction du nouveau président. Elle va ainsi à l’encontre de toutes les traditions des Etats-Unis où, à la fois par respect de la démocratie, par patriotisme (souci de la continuité nationale) et aussi par élégance, un ancien président savait s’effacer devant son successeur.
Elle porte sur un sujet plus banal qu’on ne croit : presque tous les prédécesseurs de Trump ont ordonné la fermeture temporaire de l’Union aux ressortissants de certains pays : Reagan, 4 fois, Clinton 6 fois, Bush Jr 6 fois et Obama lui-même a interdit pendait 6 mois l’entrée des Irakiens. C’est dire à quel point la réception qui est faite au décret de Trump témoigne du climat d’hystérie qui règne aujourd’hui outre-Atlantique.
L’hypocrisie d’Obama dénonçant toute discrimination fondée sur la religion prend un singulier relief quand on sait que, lors de la constitution de son cabinet et de son administration en 2007, il avait été demandé par son collaborateurs John Podesta (ultérieurement directeur de la campagne d’Hilary Clinton), selon les messages interceptés par Wikileaks, que ne soient recrutés que des Américains d’origine arabe de religion musulmane à l’exclusion des chrétiens.
L’homme aux 26 000 bombes
Il est vrai que ce Prix Nobel de la paix au nom de qui ont été lancées 26 000 bombes sur 6 pays dans la seule dernière année de son mandat, n’en est pas ça près. Certains lui confèreraient même le prix Nobel de la guerre ! Il aurait certes été inadmissible qu’Obama ait pris la même mesure à l’égard de pays comme la Libye et la Syrie, plongés dans une guerre civile dont l’ancien président américain est directement responsable. Déclencher des guerres et refuser ensuite les réfugiés qui fuient à cause d’elles aurait été abject. Mais on ne saurait faire le même grief à Trump qui s’est engagé à cesser de déclencher ce genre de guerre ayant pour but le changement de régime (regime change). C’est une caractéristique de notre temps dont on n’a pas assez noté combien elle est sans précédent : ceux qui revendiquent haut et fort, comme le clan Obama-Clinton, les droits de l’homme déclenchent des guerres et ceux qui, comme Trump, sont condamnés par les bien-pensants au nom de ces mêmes droits, font la paix.
7 Comments
Comments are closed.