Les votants ont saisi l’occasion d’échapper à la spirale qui auto-entretient l’inflation immigrationiste.
Après les minarets et les salaires déments, les Suisses ont voulu se préserver des conséquences de l’immigration massive. La vox populi demande des quotas d’immigration choisie. Tel était le projet Sarkozy en 2012. François Fillon a donc appelé la France et l’Union européenne à s’inspirer de la Suisse.
Vexées qu’on ait enfreint leurs consignes, la plupart des élites portent un regard condescendant sur les Suisses : comment se fait-il que ce soit les cantons qui comptent le moins d’immigrés qui s’inquiètent le plus de l’immigration ?
Or, la question est à retourner : comment se fait-il que ce soit les cantons les plus exposés à l’immigration qui renoncent à vouloir la canaliser ? Les facteurs sont multiples : propagande médiatique, endoctrinement intellectualiste, bureaucratie, clientélisme, conformisme ont égaré le jugement, la lucidité et le civisme des cantons francophones et privilégiés.
Quand les marges de manœuvre s’amenuisent
Les élites suisses avaient sorti la grosse caisse de la propagande, promettant l’apocalypse si le peuple votait mal. Une étude de l’Université de Bâle prétend même qu’un tiers de la richesse produite en Suisse depuis 2002 est imputable à l’apport des immigrés… Faut-il que les Suisses soient une peuplade minable pour être aussi peu capable de produire eux-mêmes des richesses !
Les opposants au référendum ont commencé par faire croire que l’immigration n’avait aucune conséquence négative, puis ils ont reconnu qu’il y avait des problèmes et prétendu qu’ils les régleraient. C’est bien là que le bât blesse. Il en va de l’immigration comme de l’Europe et, à la jonction des deux, de Schengen. Dans les périodes électorales, les hommes politiques promettent des amendements, réformes et améliorations. Mais, une fois l’inconnue électorale surmontée, ils démissionnent et laissent faire les immigrationistes et les européistes, qui tiennent le haut du pavé et intimident autrui.
La conséquence de l’immigration de masse est observable en France, qui ne parvient plus à avoir la maîtrise de son destin. La majorité des 200 000 nouveaux entrants annuels s’effectue par regroupement familial, mariages blancs et dévoiement des statuts de réfugiés et d’étudiants. Si bien que les marges de manœuvre permettant des restrictions à l’immigration s’amenuisent. Parallèlement, dans le champ intellectuel, le combat devient disproportionné, car des cohortes d’intellectuels immigrationistes font peur aux récalcitrants.
La discrimination positive progresse
La spirale qui auto-entretient l’inflation immigrationiste explique que le rapport sur l’Intégration resurgisse. Certains l’avaient imputé à l’influence du groupe Terra Nova et l’avaient cru enterré. Il n’en est rien, car ce rapport n’est que la résultante d’un rapport de forces sociales dans le champ intellectuel. S’étant imposé dans l’université, les think tanks et la majeure partie des médias, l’idéologie immigrationiste exerce une pression sociale qui propage sa grille de lecture.
En dévoilant le jargon prétentieux et ridicule du rapport en question, la démographe Michèle Tribalat et la journaliste Stéphane Kovacs étaient parvenues à le stopper provisoirement, en décembre dernier. Mais le sociologue Eric Fassin a sonné le tocsin du mépris intellectualiste en déplorant : « C’est Le Figaro qui détermine la politique d’intégration du gouvernement Ayrault ». Et les revanchards sont légion. Sans compter que les nombreux auteurs du rapport ne se sont pas évanouis dans la nature, ils continuent d’œuvrer.
Le résultat est, comme prévu, un programme d’accentuation de la discrimination positive : « accompagnement individualisé des primo-arrivants par des référents… promouvoir l’obtention du Label Diversité par l’ensemble des administrations publiques… le développement des recrutements hors concours… des plans de formation du personnel éducatif en matière de lutte contre les discriminations ».
Selon un sondage BVA, 67% des Français sont contre cette discrimination positive qui veut abolir la méritocratie. Elle constitue pourtant l’axe central que vient d’entériner Matignon, après avoir hésité sur le reste (le journaliste d’I-télé Michaël Darmon signalait le 6 février que le projet d’intégration de Matignon ne cessait de fluctuer au fur et à mesure de sa divulgation). En France comme en Suisse, les élites ont tendance à se comporter en minorité d’avant-garde autoproclamée.
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