Imaginons un instant qu’un chrétien intégriste armé d’une kalachnikov surgisse sur la scène du Casino de Paris, en plein spectacle, et qu’il mitraille les spectateurs aux cris de : “Dieu est grand”… Impensable ! Ce scénario n’est même pas concevable. Pourquoi ? Parce qu’un chrétien, même intégriste, ne peut pas tuer au nom de Dieu : sa religion le lui interdit ! Par un catégorique “Tu ne tueras point”, qui est l’un des dix commandements faisant partie des instructions morales du christianisme.
Les autres préceptes de l’Église, qu’elle s’efforce de suivre, tant bien que mal, mais généralement plutôt bien si l’on fait un bilan complet depuis sa création, complètent un catéchisme de bonnes intentions pétries d’amour, de tolérance, de compassion et de paix. Comme, par exemple : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”, “Tu ne désireras pas injustement le bien des autres”, et à l’extrême : “Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui l’autre”… Au fil du temps, toutes les recommandations et les règles bibliques se sont adaptées, affinées, civilisées. L’Église, sous la pression de la société civile, mais aussi grâce aux divers décrets et conciles papaux, s’est constamment réformée. Jusqu’à créer une culture spécifiquement chrétienne à laquelle tous les Français, même athées, ont biberonné. Quelle religion peut s’enorgueillir d’avoir influencé, à un point prodigieusement étonnant, une constitution civile laïque qui régit nos lois, nos coutumes et notre culture, au prix de l’effacement de son pouvoir temporel ? Certes, on l’a un peu obligé…
L’Islam aimerait bien, de la même manière, avoir cette capacité de séduction. Tout en gardant sa suprématie – c’est là où le bât blesse ! Mais, par la violence que ses intégristes déploient pour y parvenir, cette religion voudrait se faire haïr qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. Toutes les revendications de ces radicaux, des plus légères aux plus inimaginables, sont incompatibles avec notre mode de vie et notre démocratie. La charia qu’ils préconisent ne peut s’appliquer dans un pays qui refuse tout diktat religieux. Pourtant, ces fous de Dieu n’inventent pas les instructions qui les poussent à perpétrer des exactions diaboliques et à tuer, aux cris de : “Allahu Akbar”. Les modérés pourront toujours répéter que l’Islam ce n’est pas ça, ils n’effaceront jamais les versets sataniques, ni les recommandations assassines du Coran: “Tuez-les partout où vous les atteindrez”, “Faites la guerre à ceux qui ne croient point en Dieu”, “Ceux qui ne croient pas à nos versets, nous les brûlerons bientôt dans le feu”… Il faut chercher longtemps pour trouver quelques propos apaisants. De plus, là où il prospère, ce culte impose, par la terreur, la loi “divine” contre la loi des hommes. Sous peine de mort, les populations qu’il domine sont résignées à devenir des troupeaux d’individus incapables de penser par eux-mêmes, obligés – cinq fois par jour – à se prosterner et à réciter d’une seule voix la doctrine d’un livre écrit par un prophète guerrier au VII ͤ siècle, qui, depuis, n’a jamais été revisité ou réinterprété par quiconque. Les quelques téméraires qui s’y sont risqués l’ont payé de leur vie…
L’islamologue Abdellah Tourabi sait probablement de quoi il parle quand il écrit : “Notre refus de reconnaître la part de violence dans l’islam nous entraîne dans une spirale d’hypocrisie et de déni de réalité”. C’est assez explicite pour indiquer que l’Islam, dans sa globalité, doit nécessairement évoluer et se réformer. Sinon, les musulmans risquent de rester coincés entre une communauté religieuse indéfinie, mais idéologiquement radicale, et la nationalité d’accueil. Actuellement, en France, beaucoup se considèrent d’abord comme musulmans avant d’être Français. Faut-il leur rappeler que dans notre république, la citoyenneté prime sur l’appartenance religieuse et que les revendications communautaires ou les signes religieux ostentatoires n’ont rien à y faire ? Heureusement, tous n’appliquent pas le Coran à la lettre et la plupart savent faire la part des choses pour être suffisamment respectueux des lois démocratiques.
Toute la différence, entre chrétiens et musulmans, est là : il y a d’un côté, des croyants qui ont su s’adapter à la laïcité et qui ne revendiquent plus le pouvoir temporel et, d’autre part, des croyants qui n’ont toujours pas fait leur catharsis. Si les musulmans ne veulent plus être les cibles du “pas d’amalgame”, ils doivent faire le ménage dans le “clergé” de leur religion. Celui-ci doit clarifier sérieusement sa position sur ses dogmes, sa doctrine et doit s’émanciper de ses éléments les plus violents. Pour son bien !
Et pour le nôtre, aussi !
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