Voici une histoire courte, mais particulièrement révélatrice de la façon dont certains médias agissent à l’encontre des mal-pensants.
Un lecteur du journal en ligne LExpress.fr envoie un commentaire sur le site, en réaction à la Une du journal Charlie. L’article en ligne, intitulé « Charlie Hebdo est de retour : Toutes les religions s’indignent de sa Une”, ne plaît pas du tout à cet internaute qui écrit : « Je suis écœuré par la couverture. Que vient donc faire la franc-maçonnerie dans cette galère ? L’ignorance alliée à la bêtise ne donne jamais rien de bon, surtout quand on s’appelle Charlie ». Et là, in continenti, le commentaire est… modéré par la rédaction du journal, via Éric Mettout, rédacteur en chef de LExpress.fr, avec ce rappel « Merci d’éviter les insultes sur notre site. Votre message est insultant (l’ignorance alliée à la bêtise ?). Merci de respecter ce dernier avertissement. À défaut, vous ne serez plus autorisé à publier sur notre site ». Réponse de l’internaute : « En quoi mon message est-il insultant ? Je trouve votre réaction disproportionnée. Une couverture de journal se permet de jouer avec les peurs, et dans le grand pot commun du “radicalisme” religieux, chapeautant le tout, ces messieurs se permettent de dessiner l’œil d’Horus à l’intérieur d’un triangle, sans l’éclat de Sirius !!! Je suis franc-maçon chrétien (NDLR : en pratique, c’est impossible) et comme des milliers de maçons, j’essaye, patiemment et modestement, de faire en sorte que le ‘bien vivre ensemble’ devienne, un jour, une réalité, dans un monde qui fera de la parole et de l’écoute les clefs de voûte de notre société. À bon entendeur, salut ! ». Afin de mettre les choses à plat et d’apporter une réponse juridique à ces procédés de Torquemada au petit pied, nous nous permettons de rappeler à Monsieur Mettout que l’insulte est une parole ou un acte destinés à blesser qui, lorsqu’elle vise une personne chargée d’une mission de service publique, est qualifiée d’outrage. Est-ce le cas, ici ? L’injure est, quant à elle, une atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne visée (article 29 de la loi sur la liberté de la presse de 1881). Dans tous les cas, et selon l’antiparémie « qui peu le plus peut le moins », la loi a prévu la relaxe pour l’auteur d’une injure (ou d’une insulte, donc), si le propos litigieux est une réplique justifiée à des déclarations ou à un comportement intolérable (article 29 alinéa 2 et 33 de la loi du 29 juillet 1881). Alors, que penser et que dire de la couverture de Charlie Hebdo, messieurs les censeurs ?
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