Analyse personnelle de la fameuse une de Charlie Hebdo : la couverture montre Mahomet la larme à l’œil. S’agit-il d’une ultime provocation, du droit à revendiquer le “droit au blasphème”, le prophète étant interdit de représentation du point de vue de l’islam ? Il me semble qu’il s’agit plus pour Luz, d’une volonté de dissocier, de marquer la différence comprise entre l’islam et un islamisme radical meurtrier.
C’est pourquoi il appuie son credo dessiné, avec la mention : “Tout est pardonné”.
Alors, y avait-t-il une urgence à dissocier les deux ? Certes, si l’on en croit les signes d’une montée de la méfiance à l’encontre des musulmans vivant sur notre sol.
“L’horreur vécue par des milliers de chrétiens et de musulmans, persécutés par les mêmes qui ont encouragé et applaudi l’attentat contre Charlie hebdo, appelait un geste minimum de solidarité.”
Toutefois, la situation est extraordinairement grave, l’horreur vécue par des milliers de chrétiens et de musulmans, persécutés par les mêmes qui ont encouragé et applaudi l’attentat contre Charlie hebdo, appelait un geste minimum de solidarité.
La réalité des persécutions, des exils, de l’esclavage, des condamnations iniques, des châtiments du même acabit, reste occultée. Le choix de la une est à mon sens, un choix égoïste, la solidarité s’arrête là où on le décide, là où il faut bien penser, au nom d’un vivre ensemble qui tient plus du “vivre entre soi”, un vivre-ensemble sous conditions.
Je ne suis pas déçue, je n’ai jamais rien attendu de ce journal, je ne m’y suis jamais auparavant intéressée, et ma solidarité avec eux est gratuite, je ne demande rien en échange, je ne m’attends même pas au respect de mes opinions et convictions qui m’ont fait prendre le deuil. Mais le point est posé. Retour au clivage. Circulez, il n’y a rien de plus à voir, ou à dénoncer.
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