Le Jour de Colère sera le jour de la réconciliation nationale

Vendredi en début de soirée, Dieudonné a appelé ses fans à se rendre au Jour de Colère (JDC), le 26 janvier, afin de se battre pour la liberté d’expression. Cette réaction n’a pas manqué de scandaliser certains collectifs ralliés au JDC, pour plusieurs raisons dont nous pensons qu’elles sont infondées. En effet, parce que le JDC est le jour de la réconciliation nationale contre la politique du gouvernement, nous ne voyons pas pourquoi l’humoriste n’aurait pas le droit, ses fans avec lui, d’être aussi en colère.

Le public de Dieudonné c’est le peuple de France

Pour certains, le public de Dieudonné est constitué d’une majorité de Français d’origine étrangère, mais il suffit de se rendre à un de ses spectacles pour s’apercevoir que c’est véritablement la France actuelle qui s’y retrouve. Certes, il y a ces Français, mais aussi des Français dit « de souche », et tout le monde se retrouve uni par le rire, qui « cache une arrière-pensée d’entente, je dirais même de complicité, avec d’autres rieurs » comme le disait Henri Bergson dans Le rire. La raison en est simple, c’est que l’être humain est un corps doté d’idées, de volontés, de libertés et d’intérêts, et il n’est pas exclusivement un ensemble d’idées, de volontés, de libertés et d’intérêts. Si on prend l’individu comme un ensemble d’intérêts, d’idées, aucune réconciliation n’est possible parce que chacun est différent de ce point de vue, mais c’est pourtant ce que la République prétend faire, sauf qu’elle divise en réalité la France entre la droite et la gauche. Ce qui n’appartient à personne, c’est la réalité du corps humain, et c’est ce qui est commun à tous. Le rire fait partie de cette résonance entre plusieurs corps, qu’ils soient dotés d’une pensée de gauche ou de droite. Voilà la réalité, et voilà pourquoi il faut revenir à une politique « corporelle », et donc corporative : l’union autour de métiers dans le corps social plutôt qu’autour d’idées générales. Dieudonné réussit pour la première fois dans l’histoire ce que Coluche avait presque achevé auparavant : une corporation du rire, de l’humour. Et ceux qui ne rient pas de sa farce, ne sont rien moins que des idéologues, des puritains, des couineurs susceptibles qui à force de pleurer et de se poser en victimes, oublient qu’ils instaurent un climat de tension dont ils risquent de faire les frais. En cette période, le peuple de France a besoin de rire, et on lui empêche cette dernière volonté : il est donc normal que la colère s’exprime. Quant à ceux qui ont peur de ce peuple qui soutient Dieudonné, voyez comment il lui obéit, s’étant trouvé là un chef hors-système et original ! L’humoriste est pacifique et fait chanter la Marseillaise à ses fans, n’est-ce pas là un bon début de réconciliation nationale ? Grâce à ce « bouffon » (il se considère comme tel, avec raison), le communautarisme est brisé, et son « public a cessé de détester la France » comme le remarque Jonathan Sturer.

La fin de l’antiracisme idéologique

Comme le disait Eric Zemmour, Dieudonné est un enfant de l’antiracisme idéologique, mais un enfant qui révèle le jeu de ses parents. Un jeu idéologique de division, d’entretien de conflit de civilisation par la dénonciation d’une prétendue haine de part et d’autre, alors que cette haine n’est l’affaire au départ que d’une minorité. Mais il se trouve que le peuple commence à comprendre que dans l’histoire, les menteurs et les voleurs sont issus de l’oligarchie, et que tous nous en sommes victime : voilà encore une union réelle des peuples d’origines françaises et étrangères. En vérité, l’anti-racisme est justement un processus de rivalités qui produit le racisme, à force de marteler que l’autre en face est un méchant nazi. Le résultat est ce que nos gouvernants et ceux qui leur tirent les ficelles cherchent un conflit de civilisation afin de pouvoir réaliser la société prétendument idéale ; une société sans frontières, sans pays, sans culture, sauf celle du libéralisme triomphant : hamburger, musique de super-marché, métrosexuels et pétasses, jouissance, stupidité et consommation pure… l’animalité au service de la banque. Le rire de Dieudonné, c’est un rire qui révèle le processus de la violence orchestré par des intérêts haut-placé, ainsi que par une mystique de l’accomplissement du libéralisme dans un gouvernement mondial qui nécessite tout d’abord la destruction des identités locales.

“Dieudonné réussit pour la première fois dans l’histoire ce que Coluche avait presque achevé auparavant : une corporation du rire, de l’humour.”

La contestation des laïcards et des républicains

Les laïcards sont toujours aussi comiques. Ils continuent de penser que la solution se trouve dans la République, le système qui a détruit la France :

-En supprimant le régime corporatif, régime qui assurait la sécurité et la dignité du travail face au libéralisme naissant et son abus de commerce.

-En considérant le Français comme une volonté, une idée politique (jusqu’à en faire la monnaie d’un marché électoral), et non pas comme un corps, membre du corps social. En effet, le régime jacobin a divisé la France en partis, alors qu’elle n’avait aucune raison de l’être, puisque le bien commun n’est pas et ne sera jamais une affaire d’intérêts personnels, mais tout simplement d’entretien et d’accroissement du corps social. L’analogie avec le corps humain est parlante : si vous détruisez tous les organes et constituez une nouvelle forme dotée d’un organe central qui gère tout, et sur lequel viennent se greffer toutes sortes de cellules, vous obtenez le socialisme. Si vous divisez le corps en atomes indépendants et libres, vous obtenez le libéralisme. Une société doit garder la forme qui lui est naturelle, où chaque organe a sa place ménagée et conservée par les autres organes. C’est la société organique, appelée aussi corporative.

-En pensant que l’État peut être neutre quant au fait religieux, ce qui est la première chose à faire pour saborder un pays aux racines chrétiennes. Et nous les voyons se battre contre l’islam au nom du principe de laïcité, qui n’a fait que favoriser le communautarisme, puisque le laïcisme empêche la meilleure façon de s’assimiler dans un pays, c’est-à-dire de se convertir à la religion dominante et officielle, tout simplement parce que la religion est ce qui « relie ». Mais voilà, la religion dominante de la République c’est la laïcité : la religion du refus de chercher ce qui est vrai : la religion de la division des français en un ensemble d’individus désemparés et sans repères, plus facilement manipulables.

Le JDC deviendrait un mouvement antisémite et pro-islamique

Selon certaines rumeurs, Dieudonné serait musulman et appellerait les chrétiens à se convertir à l’islam. Il est vrai qu’il déclara cela à la télévision iranienne, d’une manière peut-être pas suffisamment réfléchie, mais cela ne constitue absolument pas pour lui une politique, et encore moins pour la France. Dieudonné est chrétien, et pas pro-islamique. C’est bien lui qui parle de Jésus dans son spectacle Rendez-nous Jésus, prie le Notre Père, et s’est marié chez les Gallicans, ce qui est la marque d’une assimilation bien respectueuse, quand on sait que la France était particulièrement attachée à son Église. Ceux qui regardent ses spectacles savent très bien que toutes les religions sont tournées en dérision, sans concession. Dieudonné prend plaisir à rire plus particulièrement de ceux qui ne savent plus rire à force de pleurer, et cela est une intention charitable, puisque le rire, toujours selon Bergson, est ce qui corrige la tendance qu’a un être humain à sembler se mécaniser, à sembler devenir une machine : c’est le fondement du comique, qui est « une certaine raideur de mécanique là où l’on voudrait trouver la souplesse attentive et la vivante flexibilité d’une personne ». Cela passe pour de l’antisémitisme, parce que les sionistes persistent à continuer cette raideur mécanique de la Shoah, dans la continuité de la Solution Finale : en effet, à l’extermination ignoble et mécanique succède la mécanique de la libation de larmes et de la victimisation intégrale. Cette mécanique est nuisible pour le corps social ; c’est ce que dit Henri Bergson, encore une fois :

« En un mot, si l’on trace un cercle autour des actions et dispositions qui compromettent la vie individuelle ou sociale et qui se châtient elles-mêmes par leurs conséquences naturelles, il reste en dehors de ce terrain d’émotion et de lutte, dans une zone neutre où l’homme se donne simplement en spectacle à l’homme, une certaine raideur du corps, de l’esprit et du caractère, que la société voudrait encore éliminer pour obtenir de ses membres la plus grande élasticité et la plus haute sociabilité possibles. Cette raideur est le comique, et le rire en est le châtiment. »

Voilà pourquoi il est intéressant en politique d’avoir ce spectacle « en dehors de ce terrain d’émotion et de lutte », afin de corriger ceux qui se mécanisent. Il faut être en dehors de ce terrain d’émotion et de lutte, parce qu’il faut, pour le bien du corps social, se débarrasser de ce qui déguise le mensonge sous ces luttes et émotions : passions dont nous sommes malheureusement friands et dupes. Et pour cela, nous avons besoin de « bouffons » comme Dieudonné, qui a toute sa place, lui et ses fans, au Jour de Colère, parce qu’il fait partie avec eux de la corporation de l’humour.

Conclusion

Face au comique intégral, face à cette raideur mécanique qui agresse le corps social et à laquelle s’attaque Dieudonné, simplement en travaillant selon ce qu’il est : un humoriste, le rire est ce qui rassemble, et nous voyons là les prémices de la réconciliation nationale, qui demandera un effort à tous. Cet effort sera possible si nous prenons la société comme un corps constitués d’organes, et non pas comme une multitude d’intérêts personnels soumis au libre-échange politico-commercial et social, ou un État totalitaire. Une troisième voie est possible : la société corporative, autrement dit l’organisation libre et spontanée entre les travailleurs d’un même domaine de métiers, afin d’assurer la sécurité et la dignité du travail, la prise en charge des familles en cas de problèmes ainsi que les retraites. La vie et la famille sont des biens trop précieux pour être confiés à un État-Providence impersonnel et centralisateur, ou à une main invisible du libre-échange, dont nous savons pertinemment qu’il n’en arrange que quelques-uns et maintient la majorité dans une illusion. Ces deux dérives que nous croyons absolument opposées se retrouvent paradoxalement réunies actuellement dans le système politique français, d’une façon si pernicieuse qu’elle entretient un faux débat entre socialistes et libéraux. La réalité c’est que le grand vainqueur est le libéralisme, qui se travestit sous un État apparemment providentiel, mais dont la façade se fissure de plus en plus. La troisième voie se trouve dans la société corporative, celle qui ressemble à un corps humain, ou chaque chose à sa place, suivant une forme qui assure le bien et la croissance du corps tout entier.

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