Il y a tout d’abord des oublis et des ratés de la mémoire. Cachez ces raisons de croire, d’aimer et de combattre. C’est un peu la devise implicite des manuels scolaires à propos de la Première guerre mondiale. On y trouve de nombreux documents sur les souffrances bien réelles des « poilus », mais pas un seul qui montre des engagements volontaires dans le combat. Le seul contre-exemple, c’est Bécassine, personnage d’illustrés pour enfants, cette domestique bretonne un peu simplette est présentée au moment où elle veut devenir infirmière de guerre. On ne trouve pas trace des 30 000 engagés volontaires étrangers dans les manuels de classe de première actuels.
Ce sont donc des manuels pacifistes ?
Pas complètement, car on y trouve souvent surtout un manque de réflexion sur les motivations des actions humaines. On montrera plutôt un soldat fusillé pour avoir refusé de combattre plutôt qu’un texte où il expliquerait pourquoi il l’a fait.
Quels sont les autres points de friction actuels autour de l’école ?
Le patriotisme n’est plus d’actualité, mais pour Esther Benbassa, ce sont les communautés qui devraient l’être. La sénatrice écologiste semble partir d’un bon sentiment. Elle voudrait qu’on augmente les horaires consacrés à (je cite) « l’apprentissage des religions », en oubliant que les programmes donnent souvent l’occasion d’en parler. Les élèves de seconde ont tout un chapitre sur « la chrétienté médiévale ». Elle demande aussi d’une manière plus polémique que soient établies des statistiques ethniques et qu’il soit possible de mener des plaintes collectives en cas de (je cite) « discrimination raciale ou religieuse ».
L’Ecole rentre-t-elle dans cette logique politique et communautariste ?
Officiellement, non, mais elle le fait indirectement. Cela se fait par des manières d’enseigner qui peuvent être orientées, mais aussi par le jeu des subventions. L’observatoire des programmes scolaires signale ainsi que le ministère de l’Education nationale est très généreux avec ses amis. Des associations très marquées par une gauche laïciste sont largement subventionnées. 25 millions pour la Ligue de l’enseignement et 5,7 millions pour des organisation de vacances laïcistes, mais rien pour celles qui sont catholiques. Ces subventions soutiennent aussi la théorie du genre, par exemple par l’intermédiaire des « formations » délivrées aux enseignants par les CEMEA.
Les parents d’élèves sont ils pris dans ces jeux d’influence politique ?
Ceux de la PEEP reçoivent 6,9 millions d’euros.
Ceux de la FCPE se déchirent sur la question de la théorie du genre. Un article à charge du site Rue89 raconte que des parents d’une école ont été exclus de cette fédération de parents pour avoir participé aux journées de retrait de l’école lancées par Farida Belghoul. Leur nom a été affiché par la FCPE à la porte de l’école pour avoir (je cite) « colporté de fausses informations ». Le site rue 89 parle ensuite de harcèlements par SMS, de personnages liés à la manif pour tous et de dépôts de plainte croisés.
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