Pourquoi comparer Jean-Luc Mélenchon et François Bayrou ? “Les deux hommes ont en commun d’avoir été candidats à la présidentielle, ils sont tous deux de remarquables tribuns et parmi les derniers politiques à posséder une réelle culture littéraire et historique. Ils sont chéris des médias même s’ils ne se privent jamais de les houspiller”, explique Éric Zemmour mardi sur RTL. “Mais ils ont montré une méconnaissance de leur électorat qu’ils ont fantasmé, idéalisé, réinventé. Électorats qui, ne se reconnaissant nullement dans le portrait tracé, s’est détourné d’eux”, continue-t-il.
Les ouvriers n’ont jamais voté pour Mélenchon
“Mélenchon s’est désigné lui-même comme candidat de la classe ouvrière mais les ouvriers n’ont jamais voté pour lui ! Sa campagne présidentielle avait attiré un électorat de bobos urbains séduits par son discours révolutionnaire qu’ils ont souvent pris au second degré, aux limites de la parodies.” Or, “à Hénin-Beaumont, Mélenchon est venu à la rencontre des vrais ouvriers, des vrais chômeurs, du vrai peuple, de la vraie misère, pas des adeptes de Paris Plages.
Les ouvriers sont hostiles au multiculturalisme
À leurs yeux, l’immigration est l’autre phase des nuisances apportées par la mondialisation que dénonce Mélenchon. Les ouvriers rejettent avec violence le multiculturalisme cher aux bobos des centre ville qui mettent leurs enfants dans des écoles privées. Ils ne sont ni racistes ni xénophobes, ils sont assimilationnistes, selon la tradition républicaine française qu’ont abandonné les élites de gauche à partir des années 1970. Avec son faux tract de propos réellement tenus par Mélenchon : ‘Il n’y a pas d’avenir pour la France sans les Arabes et les Berbères’, le Front national a tué électoralement son adversaire du Front de gauche.
Mélenchon et Parisot, même combat ?
En portant le fer antiraciste contre la fasciste Marine Le Pen, Mélenchon s’est mis lui-même dans le même sac que les belles personnes de Laurence Parisot à Nathalie Kosciusko-Morizet qu’il vilipende avec un rare talent. Alors, coupé irrémédiablement de ce peuple qu’il adule, il a perdu tous ses combats : son faux combat médiatique contre Le Pen et son vrai combat contre le PS. À Hénin-Beaumont et au plan national. Défaite totale !”
L’électorat centriste existe-t-il encore ?
Quant à François Bayrou, il “avait lui-même dit que les Béarnais étaient fins et intelligents. Ils le lui ont prouvé avec une rare cruauté en maintenant le candidat UMP au second tour pour lui imposer une triangulaire de tous les dangers. Comme s’ils voulaient lui démontrer que le centre n’existe plus”, qu’il s’agit d’“un concept politique désuet, produit d’une sociologie des classes moyennes conquérantes dans une période de croissance des années 1970”. “Les traditionnelles terres centristes de l’Ouest de la France sont entièrement passées au PS et les centristes de droite ont voté Sarkozy au second tour sans se pincer le nez, en dépit de sa campagne sur les frontières qui avait tant horrifié Bayrou. Le scruntin majoritaire oblige les centristes à choisir leur camp. Bayrou, qui fut le plus brillant procureur du sarkozysme, n’a pas préparé son atterrissage en terre socialiste. Il s’est même payé le luxe de montrer les vices du programme économique de François Hollande. Légèreté coupable, non-dénuée de panache, mais il arrive que le panache soit mortel…”
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