L’éditorial d’Éric Martin*
Le drame de Toulouse a permis à la gauche d’accuser, mais jamais les bonnes personnes, et de tenter de rendre responsable la droite ou plutôt sa droite. En effet, la droite lui court tellement après, en matière fiscale, d’identité ou de famille, qu’on en arrive à se demande si elle est encore de droite. Mais les électeurs de droite n’ont pas le choix, ils doivent la soutenir pour ne pas subir une gauche qui se gauchise toujours plus : étatiste au possible, pro-« mariage » gay et euthanasie, désireuse d’embaucher de nouveaux fonctionnaires, de donner le droit de vote aux étrangers…
Mais revenons au drame de Toulouse et aux accusations de la gauche. En face, malheureusement, que des réactions molles alors qu’il aurait fallu poser comme préalable à la reprise des débats la présentation de ses excuses par la gauche. Qu’on se le dise, la haine n’est pas de droite (qui part de l’homme), mais de gauche (qui part d’une idée, toujours séduisante au premier abord : redistribuer, l’égalité, etc, parfois intellectuellement recherchée – le marxisme – et qui cherche à l’imposer, au mépris des réalités tangibles). Si, heureusement, le national-socialisme est unanimement condamné en France, ce n’est malheureusement pas le cas de l’international socialisme.
Comme le regrette Thierry Ardisson (un des rares animateurs “de centre droit”) dans la revue Médias du printemps 2012 : “il est toujours moins infamant d’avoir été stalinien que d’avoir été d’extrême-droite. Staline est encore considéré comme moins ‘grave’ que Hitler. Et il n’y a jamais eu de Nuremberg du communisme…” Car il n’y a pas de bon socialisme : le national prône la haine raciale, l’international préconise la haine sociale. Le représentant le plus emblématique de cette gauche haineuse, c’est Jean-Luc Mélenchon, qui n’hésite pas à faire huer les riches en meetings.
Il n’y a pas de bon socialisme : le national prône la haine raciale, l’international préconise la haine sociale…
Le personnage lui-même n’est pas dangereux : on a connu sénateur ou ministre plus révolutionnaire et ses revenus sont ceux d’un riche (au sens où l’entendent les Français, c’est-à-dire égaux ou supérieurs à 6 308 euros mensuels(1)). Son discours, par contre, l’est indéniablement. Les riches voleraient leur argent : qu’est-ce qui empêche un Français de se défendre contre ce vol ou, même, de voler le “voleur” ? Les discours du Front de gauche, du Nouveau parti anticapitaliste, de Lutte ouvrière et, dans une moindre mesure, du Parti socialiste sont, on le voit, porteurs de germes de violences.
Ce n’est pas nouveau et le régime les tolère d’autant plus facilement que le discours républicain l’était lui-même autrefois et que la République repose sur un événement fondateur pas franchement pacifique : la Révolution française.
Il existe un antidote à la gauche, avec des effets secondaires très positifs : le conservatisme, qui promeut la liberté ET la responsabilité, donc la vraie liberté. Le vrai conservatisme ne conserve pas n’importe quoi ou à tout prix. Ce serait aussi idiot que de réformer par principe. Il conserve l’essentiel : les fondements d’une civilisation, une certaine idée de l’homme. Pour les transmettre. Autrement dit : le conservatisme est LA condition pour le progrès. Imaginez le concept révolutionnaire de tabula rasa en sciences : jamais l’homme n’aurait inventé l’ordinateur, si à chaque génération, il lui fallait réinventer, que dis-je, redécouvrir le feu ou l’électricité… Parce qu’il rejette toutes les idéologies, le seul vrai conservatisme – le conservatisme fondamental(2), est un humanisme : il met l’homme au centre et promeut ce qui le grandit.
[Cet éditorial est extrait des Nouvelles de France n°6 d’avril 2012.]
1. selon un sondage Ifop publié par Le Journal du Dimanche en octobre 2011.
2. Cf. mon éditorial dans Nouvelles de France de janvier (n°3) ou ma tribune “Une alternative crédible ? Le conservatisme fondamental !” du 6 juillet 2011.
*Éric Martin est le rédacteur en chef des Nouvelles de France.
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