Parce qu’en « finir avec mai 68 », c’est en finir avec quelque chose de bien plus grandiose que ce que certains imaginent.
« mai 68 » était tout entier dirigé contre « le pouvoir gaulliste », c’est-à-dire un « règne ».
Ci-après un tract du mois de mai 68 :
« Notre Charles qui es trop vieux,
Que ton nom soit oublié,
Que ton règne finisse,
Que notre volonté soit faite,
Et nos revendications satisfaites ;
Double-nous aujourd’hui
Notre pain quotidien,
Pardonne-nous offenses
Comme nous pardonnons
À ceux qui nous ont offensés,
Ne nous laisse pas
Succomber de privations,
Mais délivre-nous de ta présence,
Et que la fin de ton règne arrive… »
Autrement dit, c’était en extrêmement concentré, la Révolution française contre la Royauté française, c’est-à-dire la Terreur de cinq année – qui va de Juillet 1789 à juillet 1794 (mort de Robespierre) réduite à un mois, du 1er mai 1968 au 31 mai 1968, contre De Gaulle qui a été dépassé.
Il disait : «tout est insaisissable ».
Effectivement De Gaulle a été cassé net, intérieurement, et dans une moindre mesure ceux qui le soutenaient. Yvonne De Gaulle en a témoigné quand en 1970, son époux est mort subitement.
Ce qu’il a RE-PRÉSENTÉ, c’était ceci :
« 20 siècles, c’est Vercingétorix. Il a été le premier résistant de notre race.
15 siècles, c’est Clovis. En mariant la Gaule romaine et le christianisme, il a vraiment créé la France.
10 siècles, c’est Hugues Capet. Il a étendu le pré carré jusqu’à l’hexagone. »
Le malaise, c’est que la fille de celui qui a toujours été antigaulliste jusqu’au délire, s’est disqualifié à tout jamais avec l’affirmation du « détail ».
En ce qui concerne le « détail » voici ce que rapporte Jean d’Escrienne dans son ouvrage « De Gaulle de loin et de près. »
Le 9 septembre 1967, le Général visite le camp d’Auschwitz.
« Mais il était là assis, dehors, à une petite table sur laquelle on avait posé le livre ouvert à une page blanche. Il mit ses lunettes, prit son stylo et resta de longues secondes indécis et silencieux avant d’écrire, Debout, à sa droite, tout près de lui, je le vis enfin écrire, au tiers de la page, sur deux lignes : « Quelle tristesse !…Quelle pitié » : puis il resta à nouveau sans trouver ses mots plusieurs longs instants ; enfin, revenant au-dessus de ce qu’il venait d’écrire, avant : « Quelle tristesse ! », il traça deux autres mots : « Quel dégoût », ajouta un point d’exclamation puis s’abîma de nouveau, un grand moment, dans ses pensées ; enfin, comme s’il ne savait vraiment comment en finir, après : « Quel dégoût, quelle tristesse, quelle pitié », il écrivit encore : ” Quelle espérance humaine ! “»
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