Imperturbable, « la » Maire de Lille refait surface. La « Mère emptoire » n’a pas changé. Celle dont le passage au pouvoir a laissé un souvenir digne d’Attila est toujours très sûre d’elle. Après elle, l’emploi n’a pas repoussé, mais elle donne des leçons. « J’ai essayé d’expliquer » dit-elle pour définir la forme de l’échange avec Mme El Khomri. Certes, celle-ci, son sourire béat et son air satisfait, n’impressionnent guère, mais que la « Martine » la traite en élève un peu limitée est tragi-comique. Comment celle qui a handicapé notre économie et alourdi le chômage, en raison de sa conception débile du partage du travail peut-elle oser parler, sans s’étouffer de rire, d’une loi dangereuse à propos du projet de réforme du Code du Travail ? Le danger ne vient que des maladresses gouvernementales dans la préparation de ce texte, et de la mobilisation de ceux, syndicats et mouvements, qui bloquent les réformes les plus nécessaires. Bien sûr, ils prétendent défendre les travailleurs au nom de l’égalité devant la loi. Mais en fait, ils défendent surtout ceux qui ont un emploi si possible protégé par un statut, un privilège en somme, et se soucient peu de ceux qui en cherchent. La grève à la SNCF est une signature.
Le socialisme en France est un pléonasme ou une double peine. Dans un pays dont Lesourne avait dit qu’il était une URSS qui avait réussi, l’idolâtrie de l’Etat, le poids de la dépense publique, de la fonction publique, des prélèvements obligatoires, une réglementation étouffante ont toujours constitué un handicap masqué par les discours sur l’exception française, les vertus républicaines et la justice égalitaire. La France est structurellement socialiste. Or, la France n’est pas une île. A force de prodigalité et d’inertie ses réserves et ses capacités de rebond se sont amenuisées. A chacun de ses passages au pouvoir, la gauche a engraissé le pachyderme et amaigri e pays et ses habitants. La droite, sans idées et sans courage, n’a jamais remonté la pente, ou seulement sous la pression incontournable de la réalité. La démographie et l’espérance de vie ont obligé à revoir la démagogique retraite à 60 ans de 1981, mais la crainte des grèves sauvegarde la scandaleuse retraite prématurée à la SNCF. La France est le pays du luxe, mais depuis 1988, l’Impôt Sur la Fortune est devenu un tabou national d’une stupéfiante imbécillité. Combien rapporterait à l’Etat une TVA sociale à 25% sur la consommation des personnes fortunées demeurées en France et quel progrès en matière d’emploi et de charges leur présence dans notre pays ? La limitation du temps de travail à 35 heures y compris dans la fonction publique avec pour objectif de créer des emplois par le partage a été un contre-sens absolu qui a plongé dans l’hilarité tous les gouvernants sérieux de la planète. C’est le travail et les revenus qu’il génère qui créent des emplois, non leur diminution ! Cette aberration concoctée par Aubry et Dsk, sauvés du discrédit par la complicité criminelle des médias a plombé durablement la France. Elle a accentué l’inégalité entre les fonctionnaires, les salariés des entreprises publiques et les travailleur du secteur privé, eux-mêmes différenciés par la taille de l’entreprise. Elle a augmenté le coût du travail sans accroître le pouvoir d’achat. Elle a entraîné toute une série de mesures complexes destinées à contourner cet obstacle à la croissance. Les patrons ne sont pas plus que les agriculteurs des chercheurs de primes et d’aubaines octroyées par l’Etat. Ce dont ils ont besoin c’est de liberté et de simplicité afin de bénéficier de la sécurité de la confiance. Il n’est pas difficile de comprendre qu’un employeur n’embauchera si le marché est porteur, que s’il pourra licencier en cas de reflux. La précarité apparente du salarié peut être compensée par une rémunération courte mais correcte du chômage et une formation adaptée. C’est ce qu’on appelle la flexisécurité qui assure un taux d’emploi satisfaisant au Danemark, par exemple.
En s’opposant à ces réformes réalistes, la gauche appauvrit le pays, favorise le chômage et les inégalités. Il faut espérer qu’une vraie droite aura le courage de les mettre en oeuvre en s’appuyant sur les syndicats qui visent vraiment l’intérêt des travailleurs.
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