Quand les « cathophobes » se déchaînent, c’est pas toujours joli-joli ! Quand les « cathophobes » constatent horrifiés qu’il y a encore en France des centaines de milliers de citoyens qui, passant outre les oukases de la pensée unique, de la bien-pensance prétendument progressiste, osent descendre tranquillement dans la rue pour proclamer sereinement leur attachement à la famille traditionnelle et à la procréation naturelle, ils s’étranglent de rage, ils ne parviennent plus à se contenir et se lâchent, ils se mettent à éructer contre ceux-ci des anathèmes aussi impitoyables que virulents. Balançant entre la tentation de nous psychiatriser (nous serions tous des refoulés pervers, conditionnés par notre éducation rétrograde et arcboutés sur des principes moyenâgeux) et celle de nous criminaliser (nous serions non seulement des racistes et des « homophobes » impénitents mais aussi des ennemis de la démocratie, des comploteurs sournois qui mettent en danger la République), ils s’affolent, perdent les pédales et leurs discours s’emballent, s’enfoncent sans retenue dans une exagération et un ridicule des plus grotesques.
J’imagine que ce phénomène est aujourd’hui plus ou moins général et qu’il n’y a pas qu’à l’Ile de la Réunion (cette terre pourtant très chrétienne où les églises sont très nombreuses et sont pleines chaque dimanche de fidèles très fervents) que l’on assiste à cette libération de la parole « cathophobe ». Récemment un des deux quotidiens de notre île, celui qui a précisément pour titre Le Quotidien, a trouvé moyen de publier le même jour, le 7 février, deux courriers extrêmement orduriers contre nos manifestations parisienne et lyonnaise, le 9 ce journal remettait ça avec une autre contribution malhonnête venue cette fois-ci non plus de soi-disant « libres-penseurs » mais d’un « chrétien progressiste », se voulant de plus esprit primesautier et grand humoriste. Celui-ci a benoitement proclamé que ceux qui n’approuvent pas qu’un enfant pût avoir deux mamans grâce à la PMA pour lesbiennes ne sont pas de vrais catholiques mais des « braillards dominicaux », des« intégristes » et des « obscurantistes » que, charitablement, il invite à « retourner », non pas au Moyen-âge, mais carrément aux « cavernes » !
Et c’est impunément que se déroule ce consternant festival de mauvaise foi et de bêtise satisfaite, sans que jamais il soit permis, à moi ou à quiconque, d’apporter par le moyen de la presse, à ces calomniateurs sans vergogne, une réplique, un peu consistante et argumentée, à leurs méchantes billevesées. Mais je crois qu’il est préférable de laisser le lecteur juge de la vilenie de ces gens-là, de la bassesse de leurs fallacieux arguments et de la grossièreté de leur style épouvantable, en mettant directement à sa disposition leur sale prose, avant que de me permettre de lui livrer ma tentative jusqu’ici inaboutie pour les contrer et publiquement les confondre.
07/02/14 – 04h10 – Lambi
Moyen-âge, le retour
Ils sont venus d’un peu partout, principalement avec des bus affrétés par des paroisses, des familles hyper-catholiques, persuadées que notre civilisation, aux origines diverses depuis plus de 2000 ans, serait en danger. Contre le mariage pour tous et la liberté de s’aimer lorsque l’on est de même sexe, contre l’IVG et la liberté de choix de la femme d’avoir ou non un enfant, contre les cours scolaires présentant la nécessaire égalité de l’homme et de la femme pour plus de liberté dans la société, ces personnes de bonne famille s’aventurent depuis quelque temps sur le chemin de la manifestation. Fortement conditionnées par une éducation religieuse, avec femmes et enfants, elles n’hésitent pas à venir crier leur haine des homosexuels, leur haine des femmes qui se font avortées et de leur médecins, leur haine de l’école laïque et républicaine et de leurs enseignants, et enfin, la haine de ce gouvernement de gauche et de certains ministres colorés qui promulguent des lois qu’elles jugent « diaboliques ».
Le Moyen-âge est donc de retour : la liberté de conscience, la liberté corporelle, la liberté amoureuse, la liberté sexuelle entre adultes, la liberté de croyance et la libre-pensée, toutes ces libertés ne sont en aucune façon des conquêtes sociales mais des déviances malfaisantes. Celles-ci chercheraient à contrebalancer, voire renier des siècles d’assujettissement aux paroles soi-disant divines, aux épîtres, chapitres (nommés ailleurs versets) qui ne sont que des écrits de prêtres au service d’un pouvoir pontifical.
Le conservatisme est plus que jamais à l’ordre du jour dans un monde en crise : peur du lendemain, peur pour le devenir de ses enfants, peur de l’autre, peur de l’étranger… Il s’agit de s’accrocher à un monde antérieur, dépassé, du passé, où la vie en société obéissait à des dogmes ecclésiastiques. Ces doctrines d’un autre temps sont malheureusement perçues par certains comme des « vérités absolues » : deux êtres d’un même sexe ne pourraient pas s’aimer, vivre ensemble, se marier ; la femme ne serait pas libre d’avoir un enfant lorsqu’elle le désire et d’avorter librement ; la sexualité ne pourrait pas être l’objet de cours scolaires adaptés au niveau de compréhension des élèves.
Dans la tête de ces personnes, les tabous sont multiples et nombreux : le simple fait de parler de ces sujets-là devient blasphème. Psychologiquement perturbés, eu égard à l’éducation reçue, ils sont venus quelques milliers de toutes les contrées de France, loin de représenter la grande majorité des Français, comme des Espagnols, en Espagne, comme des Européens dans toute l’Europe qui, elle, se veut totalement progressiste, loin, loin des idées moyenâgeuses.
07/02/14 – 04h10 – Henri Dalbos
La quenelle de la poubelle
Malgré toute la tolérance que l’on peut faire valoir, il faut maintenant reconnaître que la quenelle est une poubelle. Une poubelle où l’on jette à l’envi ses déchets de déceptions de vie, ses déchets personnels aussi, ses déchets de mauvaise colère. Et si le raciste est celui qui se trompe de colère, le « quenelliste » est le populiste qui se trompe de peuple.
Oui, il s’agit bien là d’une tromperie pseudo citoyenne où les « haïsseurs » de tout et de rien viennent déféquer leurs surplus de névroses, leurs petits malaises sociaux, leurs petites revendications qui ne passeraient nulle part ailleurs que dans la quenelle-poubelle.
Alors la quenelle devient un exutoire, une manière de purger ses passions tristes, une manière de se montrer en contre dans le spectacle dérisoire de sa propre confusion. Nous les avons écoutés ces « quenelleurs » du système, qui en dehors de tous lieux politiques viennent déverser leurs haines ordinaires. Nous les avons entendus dans les dernières manifestations où ils ont eu raison, totalement raison de venir s’exposer, se spectaculariser, se mettre dans un jeu de rôle où eux seuls connaissent le scénario à perdre haleine.
Ils sont là, groupés, présents, criant et s’agitant comme des grenouilles de la Fontaine qui demandaient un autre roi et qui eurent un héron bouffeur de batraciens à la place d’un soliveau. Trop tard, ils en perdirent leur liberté et leur vie.
C’est bien, continuez vos exaltations, vos peurs déraisonnées où la GPA plus la PMA sont vos fers de lances rouillées puisque ces deux pratiques restent hors la loi. Continuez à nous amuser avec votre homophobie, votre familophilie, vos religions closes, vos cris infertiles. Continuez encore plus fort car vous êtes partis sur le chemin impraticable de l’outrance et de la manipulation idéologique. Continuez à vous trahir vous mêmes sans vous en rendre compte, à vous offusquer des rumeurs jusqu’à ce que mort s’en suive, celle de vos voix orchestrées par des relents idéologiques qui historiquement refont surface de temps à autre. Allez-y, soyez nos nouveaux pétainistes. Vive l’anti-France lorsqu’elle sort de son antre.
La haine de la haine ?
Cruel dilemme, le 7 février, pour le lecteur du courrier du Quotidien. En effet ce que lui propose le menu du jour, c’est, soit du dégueulis de Lambi (finement et cinématographiquement titré : « Moyen-âge, le retour »), soit de la régurgitation de Dalbos (spirituellement et poétiquement intitulée : « La quenelle de la poubelle »). Pas très ragoûtant tout ça, me direz-vous ! Et puis difficile de faire son choix. Dans les deux cas en effet le propos est très voisin, quasiment identique ; il n’y a guère que la sauce et l’assaisonnement qui diffère, et encore pas beaucoup… Dans les deux cas, il s’agit de cracher sa haine sur ceux qu’allègrement l’on nous présente comme des « haineux » ou des « haïsseurs »…
Mais qui sont donc ces « haineux » (ou « haïsseurs ») si haïssables aux yeux de MM. Lambi et Dalbos ? Ce sont des « hyper-catholiques », nous révèle le perspicace Lambi. Comment, vous ne connaissez pas, les hyper-catholiques ? Ce sont les adeptes d’une nouvelle religion : l’hyper-catholicisme. Si, si, ça existe, ça vient de sortir ! Et même, ça a le culot d’aller manifester dans la rue, et nombreux en plus : plusieurs centaines de milliers… Vous vous rendez compte ? Mais pourtant, à ma connaissance, d’après ce que nous ont rapporté les journaux, il n’y avait pas que des catholiques dans la rue à manifester pour la défense de la famille et de la filiation naturelles ; il y avait aussi des gens sans religion, et même des musulmans (et même que, leur banderole à ces musulmans, la télé nous l’a montrée) ? Non, non, je vous dis, ce sont des « hyper-catholiques », des forcenés « psychologiquement perturbés » (Lambi), de « nouveaux pétainistes » (Dalbos) qui viennent jusque dans nos bras « déféquer leur surplus de névroses » (dixit toujours Dalbos qui, en matière de défécation, semble bien s’y connaître) ! Ils « n’hésitent pas à venir crier leur haine des homosexuels, leur haine des femmes qui se font avortées (sic) et de leur médecins, leur haine de l’école laïque et républicaine et de leurs enseignants, et enfin, la haine de ce gouvernement de gauche et de certains ministres colorés qui promulguent des lois qu’ils jugent diaboliques » (Lambi).
Vous vous rendez compte un peu, toute cette haine ? Les pauvres gens ! Mais alors, qu’attend-on pour les enfermer dans des asiles psychiatriques, tous ces psychopathes refoulés, dans la tête desquels « les tabous sont multiples et nombreux » (Lambi) ? M. Vals est décidément trop gentil avec eux : il ne devrait pas leur permettre ainsi « de venir s’exposer, se spectaculariser (sic), se mettre dans un jeu de rôle où eux seuls connaissent le scénario à perdre haleine. » (Dalbos). Les rues de Paris et de Lyon ne devraient pas servir de« poubelles », d’« exutoires » pour ceux qui y « viennent déverser leurs haines ordinaires » (Dalbos). Pourtant, avant de finir par fulminer, notre ami Dalbos a patienté et pris sur lui, il s’est longtemps retenu ; d’ailleurs chacun ici connait bien sa parfaite longanimité et sa légendaire ouverture d’esprit ; lui-même prend soin de nous le rappeler : « malgré toute la tolérance que l’on peut faire valoir », nous confesse-t-il modestement !
Et puis, ces censeurs si sévères pour les autres, quel style que le leur ! Ecoutez un peu cette belle enfilade de métaphores si bien assorties : voici les « voix orchestrées par des relents idéologiques qui historiquement refont surface de temps à autre. » On croirait entendre le M. Prudhomme d’Henry Monnier, mais c’est du pur Henri Dalbos ! Les « relents », selon notre intrépide graphomane, ne seraient donc pas des odeurs, comme tout un chacun pourrait le croire, mais des sortes de sous-marins qui « refont surface de temps à autre » et, ces sous-marins, et bien, au lieu de se contenter de naviguer, ils « orchestrent » les voix des pauvres manifestants hélas tombés en leur pouvoir. Ne sommes-nous pas, pour le coup, en pleine confusion mentale ? Si je ne dis rien sur le style de Lambi, n’allez pas croire pour autant que celui-ci serait de meilleur aloi ; simplement je manque un peu de temps et de place pour en effectuer pour vous une analyse sérieuse et un peu poussée.
Alors, je ne vais pas embêter plus longtemps les lecteurs avec des histoires de PMA et de GPA que le gouvernement – c’est sûr ! – n’a jamais eu l’intention de légaliser (même que les députés socialistes et écologistes ne décolèrent plus depuis que M. Ayrault a décidé de retirer de l’ordre du jour de la Chambre la loi sur la famille dans laquelle ces mesures devaient être insérées). Je ne leur parlerai pas non plus de l’introduction à l’école élémentaire, sous couvert de « lutte contre les stéréotypes sexuels », du « gender » (une théorie qui de toute façon, selon le Premier ministre, n’existe pas et qu’il est par conséquent absolument hors de question pour le gouvernement de faire diffuser dans les classes ; pour ceux qui cependant en douteraient, je renvoie à ces deux courtes vidéos sur ce point très éloquentes ici et là. Je me contenterai, pour conclure, de conseiller charitablement à MM. Lambi et Dalbos, eux qui reprochent sans aménité à ces affreux manifestants qui n’ont pas l’heur de leur plaire d’être « partis sur le chemin impraticable de l’outrance » de relire un peu, pour leur propre gouverne, la belle parabole de la paille et de la poutre (Luc 6, 41-42 et Matthieu 7, 3-5).
Alors, finalement, Tambi ou Dalbos ? Dalbos ou Tambi ? Heu… Merci. Sans façon. Ces temps-ci, vous savez, j’ai l’estomac un peu délicat. Je crois qu’aujourd’hui, je préfèrerais m’abstenir : je mangerai mieux demain…
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