Dans ces mois de révolte, ou de colère c’est selon, la question essentielle est la cause de tout ceci, ou si l’on veut, la description et le décryptage des raisons de la colère.
Car il est vrai qu’une faille est ouverte dans le sol de la France et qui s’écarte à grande vitesse.
Depuis 50 ans, la France est divisée. Certains diront depuis 1936, d’autres depuis la Révolution française. Bien sûr, les offenses au sacré durent depuis longtemps, mais entre l’atteinte à la personne du roi et la négation de la France en tant que telle, une novation s’est introduite qui date des années 60.
Après que l’armée a été détruite dans sa conscience nationale, c’est-à-dire ontologique, et qu’on en fit une armée technique puis de métier, il y eut la délégitimation du patriotisme par ceux qui en étaient l’incarnation. Les patriotes désignés comme fascistes et le tour était joué, la France pouvait être mise à l’encan.
Mai 1968 en fut le fruit vénéneux qui amalgama la honte de la nation, la fureur des enfants juifs contre ce que leurs parents avaient subi, la hantise de la sécurité chez un peuple qui finira par être assisté, et le tiers-mondisme comme remède aux conflits.
Que des intérêts étrangers aient poussé à la roue en 68 ne fait aucun doute, mais ce fut d’abord une implosion et les pressions extérieures ne donnèrent que le coup de pouce final.
A partir de là, la France devint objet de dégoût pour la gauche, et cause du malheur du peuple pour ceux qui montèrent sur la scène de l’Odéon avant de parader sur les « étranges lucarnes ». François Mitterand, qui fut pourtant nourri au lait du « nationalisme intégral » de Maurras – tout comme le général de gaulle – prononça la phrase définitive : « La nation c’est la guerre ! » puis commit l’acte définitif en signant le traité de Maastricht.
Le décor était planté, sa phrase « Ils sont chez eux, chez nous ! » théorisa l’abaissement des frontières et l’invasion du territoire. Les lois liberticides, commencées à être votées sous Pompidou avec la loi Pleven, se multiplièrent jusqu’à stériliser le débat politique. On compliqua le code du travail, on détruisit l’Instruction publique puis on noya la France dans une soupe internationale qui promettait la paix pour 1000 ans !
Que vouliez-vous qu’il advint ? La décrépitude d’abord, la décadence ensuite, la haine de soi partout enfin.
Certes, d’autres abandons anéantirent la démographie comme la loi dépénalisant, puis légalisant l’avortement, ou celle plus récente sur le mariage homosexuel, mais tout était possible depuis que la sacralité avait été chassée de France.
Alors que faire ?
Reconstruire. Notez que je n’ai pas dit « restaurer », car tant de paramètres ont évolué depuis les débuts de la fin qu’il faut penser à neuf.
Il faut d’abord qu’un peuple se reconnaisse comme tel, et admettre que la phrase de Fabius relative à Mitterand « Moi c’est moi, lui c’est lui ! » puisse être retournée en un « Nous c’est nous, eux c’est eux ! ».
« Nous » fut cette première personne du pluriel dont l’emploi fut tant combattu par la sociologie gauchiste (Pléonasme) depuis 68. Il faut rétablir ce « Nous » dans son acception nationale et politique.
« Les Français sont un peuple blanc, d’origine européenne, de culture gréco-latine et de religion chrétienne »
Cette définition du général de Gaulle, cité par Alain Peyrefitte, est la base sur laquelle il faut rétablir le « Nous », et par là le sens du politique.
Est-ce que cela peut conduire à des extrémités ?
Oui si on laisse filer le chien crevé au fil de l’eau et qu’on continue à interdire toute expression identitaire à un peuple formé par 2000 ans d’histoire.
Non si cette réalité ontologique assure au peuple sa sécurité dans ses représentations, sa mémoire, sa descendance, si bien, hors de toute agression, qu’il ne pensera pas à détester les autres.
Ensuite, le territoire du peuple européen de France lui appartient, et il est juste et raisonnable qu’il en demeure le maître. De nos jours, celui qui nous est concédé se réduit comme peau de chagrin, et des organes étrangers comme l’ONU et l’Union Européenne s’autorisent à souhaiter que des peuples en mouvement s’y installent.
Nous sommes ici chez nous, et l’Afrique libérée de notre présence dans les années 60 doit garder ses enfants et les nourrir. Il en est de même des musulmans de toutes origines qui ne peuvent y vivre sans anéantir le peuple de France.
Là est la première ligne de front.
La spiritualité française est romaine et chrétienne. La tolérance pour d’autres religions doit n’être qu’à la marge et l’islam ne peut être autorisé à s’inscrire dans le paysage, devant se suffire d’une simple évocation culturelle.
Mais pour que cela soit efficace, il faut un retour de cette spiritualité chrétienne et d’une foi en la France. Un peuple sans transcendance est perdu, car aucune cause dés lors ne vaut qu’on meure pour elle.
Là est la deuxième ligne de front.
Reconstruction
La reconstruction d’une Instruction Publique pour nos enfants est une impérieuse nécessité. Il faut retrouver nos bases culturelles et intellectuelles, réapprendre la langue française, empêcher qu’elle soit dévoyée dans des spectacles ou par des représentants de la France officielle dans l’exercice de leurs fonctions.
Il faut aussi la dégager de toute idéologie – telle que celle de la « féminisation » des termes – et qu’elle ne soit plus l’instrument de revendications sociopolitiques.
Ensuite il faut réapprendre l’Histoire dans toute sa dimension nationale et réapprendre à penser. Enfin, les élèves ne devront accéder à l’enseignement supérieur que si leur niveau – connaissances, langue, pensée – est suffisant pour assister utilement aux cours.
Un pays ligoté
Pour l’heure, la France pourrait se comparer à un Gulliver se réveillant ficelé sur la plage où il dormait par d’astucieux lilliputiens.
La liberté permettra à la politique étrangère française de se redéployer, et donc, d’exister à nouveau. De cette liberté naitra la souveraineté qui est son synonyme dans l’ordre du gouvernement.
Il faut briser les chaînes. Retrouver toute sa liberté, sortir de tous les traités, pour en resigner d’autres, avec des amis qui nous veulent du bien ou des états dont les intérêts politique, géopolitique, économique et ontologique sont identiques aux nôtres. L’Union Européenne a évolué vers une sorte de syndicats de fonctionnaires non élus et tout-puissants. L’accord avec les autres pays d’Europe n’est pas une mauvaise chose, mais sans que la souveraineté de quiconque soit confisquée, imposant des contrôles sur les mœurs, les budgets et les lois. L’intégration européenne est une folie, et il faudrait revenir à une sorte de confédération. A cet égard la position de l’Angleterre est intéressante.
Alors seulement, dotée d’une doctrine, renouant avec une démographie généreuse, alliée à des puissances amies, et retrouvant une force armée dissuasive, la France, cohérente en sa population, ses mœurs et sa foi, pourra reprendre une place dans le « concert des nations ».
Constitution
Mais tout ceci ne peut se faire avec la constitution obsolète dont nous héritons, que des traîtres ont caviardé au point de la rendre illisible, inopérante et donc invalide.
Toutes les lois votées et les traités signés sous l’empire de ce texte constitutionnel sont nuls et non avenus.
Il faut donc commencer par une Constitution courte, simple et précise quant aux droits du peuple et qui déclare qu’aucun traité ne peut lui être supérieur.
Les institutions remises en place seront celles que nous connaissons : un exécutif fort et limité en nombre de ministres, un parlement à deux chambres, des collectivités territoriales resserrées autour de régions moins nombreuses et de communes réduites par regroupement, une justice indépendante du gouvernement.
La Constitution devra garantir le droit de se défendre au peuple, elle devra fixer des limites au pouvoir fiscal en pourcentage des revenus, l’un pour le temps de paix, l’autre pour le temps de guerre.
Les lois d’ordre public devront être constitutionnalisées : mariage, divorce, filiation.
Ce n’est qu’après cette remise en ordre constitutionnelle que le travail politique et législatif pourra reprendre avec cependant une règle : aucune loi nouvelle ne pourra être promulguée qui ne remplace une loi précédente destinée à être abrogée. Le nombre de lois, leur longueur, et les contradictions entre elles sont si importantes que nul ne peut s’y retrouver et qu’un citoyen a souvent l’obligation de désobéir à une loi pour se conformer à une autre.
Bien entendu, il ne s’agit que d’esquisser un chemin et une volonté : que la France dispose d’un état au service des citoyens, et qu’il soit leur défenseur et non la menaçante idole que tous craignent aujourd’hui. L’état n’a de sens que parce qu’il y a des Français, et ce sont eux les maîtres à bord, chaque fonctionnaire n’étant qu’à leur service et non l’inverse.
Alors, la citoyenneté, la parenté, et la loyauté retrouveront tout leur sens : la plus grande gloire de la France.
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