Depuis 2001, la France est en guerre. D’abord secrète, puis dans la coalition en Afghanistan et enfin il y a exactement deux ans, l’Armée Française se déployait au Mali. Depuis quelques jours, le fort de Madama, sur la route des caravanes du désert est réoccupé par l’Armée Française, chose inédite depuis 1962. Sur les terrains, les djihadistes laissent des dizaines de combattants sans jamais entamer la capacité opérationnelle des français. Cette guerre que les djihadistes perdent dans le désert du Sahel, ils tentent maintenant de la gagner en ville. Vieux truc de terroriste… Défaits militairement sur le terrain, l’ennemi tente de se refaire une actualité politique en frappant à l’arme de guerre en plein Paris.
Certes, derrières les actions spectaculaires de ces dernières semaines, il y a tout un petit écosystème qui vit et se nourrit, de collectes de fonds, en complicités et complaisances, de planques en soutiens logistiques pour faire se détourner le regard et acheminer les armes, les munitions, les combattants, dans plusieurs filières indépendantes les unes des autres, avec des équipes de remplacement et des cellules dormantes.
On a cru voir un peu vite des « combattants professionnels » sous prétexte que ces types-là semblent capables d’ajuster un tir à l’AK 47 à bout portant sur des hommes assis, et à bout touchant sur un homme couché…
Déambuler en pyjama noir dans Paris avec une kalach en criant « ah, là, à que barre » (désolé je ne me ferais jamais à Allah, ni à Daesch, ni à rien d’autre de ce genre), se promener avec ses papiers d’identité dans une bagnole pour « se faire » la rédaction d’un journal de potaches, en se trompant d’adresse, ne fait aucunement de ces gens-là des « professionnels » de quoi que ce soit.
Ces « professionnels » ont bien pâle figure lorsqu’en face d’eux dans le désert, au lieu de crayons HB aiguisés ils ont les baïonnettes affutées d’une compagnie de soldats français. Il est tout de même plus facile après une grasse matinée d’aller en ville attaquer le comité de rédaction du journal d’une joyeuse bande de trublions iconoclastes plutôt que de s’en prendre à l’aube à un poste de la légion au milieu du désert, ou de résister à un assaut nocturne des paras, pas vrai les gars ?
Non, il ne s’agit pas de « soldats professionnels ayant reçu un entraînement » mais bien de lâches qui violent toutes les lois de la guerre. Un soldat à un code d’honneur, et il interdit de s’en prendre à des non combattants. Il s’agit de pleutres et de déserteurs, qui n’ont pas supporté les conditions de vies trop rudes du désert, les assauts par air et au sol, la peur, la faim, le froid, la fatigue et qui rentrent à la maison bien au chaud, pour retrouver leur cité, leurs copains, leurs séries tv, leur page Facebook, leur plan cul, leur beuh, leurs allocations et leur McDo qui leur manquait trop dans le désert. Des combattants, ça ? Des idiots, des lâches, des assassins, des criminels.
Mais surtout, que l’on n’oublie pas les cent laxismes, les milles complaisances, qui depuis 40 ans alignent comme des métronomes les déficits, les abandons et les fautes : que les français ouvrent les yeux et fassent payer à leurs dirigeants le prix politique de leurs erreurs passées.
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