Ni veau d’or ni lutte des classes ! (Politique & Eco n°351 avec Joseph Thouvenel)

Olivier Pichon reçoit Joseph Thouvenel, syndicaliste CFTC et directeur de la rédaction de « Capital social ».

La presse papier est en crise et Joseph Thouvenel et son équipe se lancent avec courage dans l’aventure de la réflexion sur la question sociale avec la parution du magazine « Capital social ». On avait cru avec la mondialisation heureuse que la prospérité et le marché résoudraient le problème social, il n’en a rien été et le fossé se creuse entre les classes qui en ont bénéficié et les classes populaires et moyennes qui en subissent les effets ravageurs. La crise des Gilets jaunes en a été le premier signal, en attendant d’autres crises sociales possibles.

Nulle force politique ou financière ne l’accompagnent et, pour Joseph Thouvenel, la revue « Capital social » ne se reconnait ni dans la course effrénée au toujours plus de profit, antichambre de l’enfer consumériste, ni dans la détestation de classes, succursale de violence et de fanatisme. L’équipe se revendique clairement héritière d’une civilisation qui a su souvent allier progrès technique et développement intellectuel.

Outre les articles de Pierre-Yves Gomez professeur à l’EM Lyon : « Le capitalisme a-t-il encore un avenir ? » de Daniel Hervouët sur la création de richesses, figure un dossier très documenté sur le travail du dimanche, son histoire et sa mise en application. Un certain nombre de mythes seront ainsi démentis, et il apparait que la révolution bourgeoise avec la loi Le Chapelier s’est montrée particulièrement antisociale jusqu’à l’intervention des catholiques sociaux sur le travail des enfants (1841) et la loi sur le repos dominical de 1906 véritablement appliquée qu’à partir de 1923 grâce au syndicat chrétien (CFTC). On y découvrira aussi comment les préfets eux-mêmes ne respectent pas la loi, un dossier à charge contre les représentants de l’Etat qui porte lui-même la responsabilité du viol de la loi. Des articles pour se défendre (contrats de travail tribunaux de commerce) et défendre la famille avec les associations familiales. Des reportages sur d’originales entreprises, généralement familiales, viennent compléter une revue riche et passionnante. Elle s’agrémente de surcroit de dossiers culturels et de découvertes locales comme le charmant village breton Doëlan. Une revue trimestrielle à lire et faire lire pour le prix de 56 euros les 8 numéros).

Source : TV Libertés

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