Réponse à Poutou

Philippe Poutou

par Jean Noguès

Lors du débat entre les onze candidats, Poutou, selon les médias français officiels qui s’expriment d’une seule voix, tous sur le même ton d’assurance arrogante de ceux sûrs d’avoir gagné d’avance, le candidat Poutou, sale, pas rasé, vêtu d’une espèce de sarrau délavé porté sans chemise d’où s’échappaient des touffes de poils de sa poitrine, grossier, s’est exclamé :

“Moi, je n’ai pas d’immunité ouvrière.”

et tous les commentateurs patentés et subventionnés, dans l’instant même, se sont extasiés, unanimes à juger qu’il venait de marquer un point.

Les nécessités du respect des temps de parole ont empêché François Fillon de répondre à cette apostrophe malhonnête, qui ne pouvait qu’enchanter les habituels partisans des partis d’extrême gauche et de lutte des classes, c’est-à-dire la clientèle privilégiée de M. Poutou, du NPA, de M. Mélenchon, etc.

Marion Maréchal-Le Pen, interrogée peu après, s’est montrée judicieuse et courageuse face à l’habituelle meute de journalistes qui ne la recevaient qu’avec l’intention bien arrêtée de l’embarrasser au maximum tout en l’empêchant de développer des discours cohérents ; leurs techniques bien rodées étaient utilisées à plein : couper la parole au beau milieu d’une phrase, en changeant de sujet sans préavis ; culpabiliser l’invitée sur les thèmes habituels, insidieusement sous-jacents (= “la droite du FN, c’est l’injustice sociale, c’est le fascisme, c’est la bête immonde qui se tapit sous un discours dédiabolisant trompeur”) ; et pour finir, prétexter du temps écoulé pour terminer l’entretien en queue de poisson, en ayant abordé le moins possible de sujets intéressants susceptibles de faire réfléchir les Chertéléspectateurs. Elle a noté que l’immunité parlementaire existe que parce qu’en France, les Parquets sont au service du pouvoir, ce qui, sans ce garde-fou, permettrait à ce dernier d’exercer des pressions déloyales sur n’importe quel adversaire parlementaire. De plus, elle a fait remarquer que M. Poutou se donnait une posture faclie en se présentant en pyjama et pas rasé. Plus sérieusement, elle n’a pas laissé passer une réflexion incroyable de l’un de ces journalistes stipendiés ; il lui lança, entre deux phrases, comme une incidente secondaire allant de soi : ‘’mais quand il a dit que Fillon ‘’piquait dans les caisses publiques’’, qu’a-t-il dit de faux, c’est un fait, non ? ‘’; Et là, Marion a magnifiquement réagi (il est vrai que l’accusation visait aussi sa tante dans son ‘’affaire’’ avec las assistants parlementaires du FN à Bruxelles) ; elle a dit : ‘’mais attendez, ce sont là dea accusations précises, il faut des preuves pour condamner de la sorte, or jusqu’ici il n’y a ni preuves ni condamnations, seulement des enquêtes en cours, alors que faites-vous de la présomption d’innocence ?’’. Le journaliste en question en resta sans voix, il n’avait même pas réalisé la portée juridique de la leçon qu’il venait de réciter fidèlement comme le lui avaient commandé ses maîtres…..donc bravo à Marion qui, sur ce point-là, a cloué le bec de ce laquais sans se démonter, malgré l’ambiance détestable de cette itw.

Cependant Marion n’a pu mettre ces choses-là au point qu’après coup, dans une autre émission, ce qui, dans le débat à onze, laissa à Poutou un avantage médiatique considérable au détriment de François Fillon, privé de son droit de réponse immédiat.

Alors nous allons compléter ci-après cet échange, en nous substituant à François Fillon, s’il avait été invité à répondre dans des conditions équitables et impartiales.

“Nous quand on est convoqués par la Police, ben on y va, on n’a pas d’immunité ouvrière.” (N.B. et là, tout le monde autour de M. Poutou s’extasie et le félicite par des mimiques éloquentes).

Mais Monsieur Poutou,

Premièrement, vous bénéficiez d’une immunité bien plus solide que la nôtre, nous autres parlementaires presque toujours traînés dans la boue devant des millions de téléspectateurs sans vraie possibilité de nous défendre, surtout dans les médias officiels français. C’est l’immunité extraordinaire qui protège tous ceux qui se réclament d’idées de gauche ou d‘extrême gauche et leur permet de lancer des méchancetés gratuites et/ou des accusations sans preuve sans qu’il leur arrive quoi que ce soit. Si c’était un membre du FN ou des Républicains qui venait de se livrer aux accusations que vous venez de lancer, croyez-vous qu’il aurait suscité la même admiration dont vous êtes en train de bénéficier ? croyez-vous que si, par exemple, j’avais accusé une personnalité de gauche d’avoir ‘’piqué dans les caisses publiques’’, j’allais être félicité en silence, approuvé avec admiration par tous les professionnels qui nous entourent ? que dès le lendemain même, je n’aurais pas fait les gros titres de presque toute la presse écrite, qui n’aurait pas manqué de crier à la présomption d’innocence, à ma légèreté d’avoir accusé sans preuve ? que toute la classe politique bien-pensante ne se serait pas élevée avec indignation contre mes accusations gratuites ? que je n’aurais pas été sévèrement jugé, considéré comme indigne des fonctions que je projette d’exercer ? non, bien sûr, vous ne croyez rien de tout cela, et vous savez très bien que vos idées de gauche vous protègent. La voilà, votre immunité, c’est une immunité militante, bien plus efficace que notre immunité parlementaire, qui, elle, contrairement à la vôtre, peut être levée au moindre signe de main d’un de vos amis de gauche.

Deuxièmement, vous n’êtes pas un ouvrier. Vous êtes un militant syndical, payé par les contribuables, puisque les syndicats que vous êtes censé représenter ne reçoivent que moins de 5 pour cent de leurs ressources financières de par les cotisations de leurs adhérents. Tout le reste provient de subventions publiques, donc de nos impôts. Le mot ‘’ouvrier’’ est un beau mot de la langue française, bien plus noble, étymologiquement, que le mot ‘’travail’’. ‘’Ouvrier, Ouvrage Œuvre, Opus‘’ sont des mots nobles. ”Du beau travail d’ouvrier”, c’est un compliment devant une réalisation créée avec amour du travail bien fait. L’institution du ‘’meilleur ouvrier de France’’ existe encore de nos jours, et ceux qui y acquièrent ce titre pour avoir présenté un beau chef-d’œuvre à l’issue de leur compagnonnage, en sont légitimement fiers. Le connaisseurs amoureux de la belle ouvrage ne péjorativent pas le beau travail d’ouvrier, bien au contraire. Quand on veut exalter la mérite et le savoir-faire d’un artisan de talent, qu’il soit maçon, forgeron, ajusteur, métallier, serrurier, spécialiste pointu en moteurs diesel, charpentier génial, menuisier d’exception dont les meubles admirables ne font qu’augmenter de valeur avec le temps, couvreur capable de placer des ardoises jusque tout en haut sur des clochers fins comme des aiguilles, jardiniers à la française, plaquiste, décorateur d’immeubles…j on dit que c’est ‘’un excellent ouvrier’’.

Vous êtes indigne de ce mot magnifique, porteur de plus de mille cinq cents ans de traditions non seulement françaises mais européennes, dont les réalisations témoignent encore, de nos jours de leur patience, de tout l’amour qu’ils ont mis dans leurs oeuvres. Car dans votre conception de lutte des classes, le mot ‘’travail’’ est un gros mot, qui n’évoque que bas sentiments, aliénation, exploitation, haine incoercible, esclavage, prison. Passionnément, vous ne voulez y voir que cela, et c’est pourquoi vous prônez des sociétés d’assistance généralisée que vous jugez préférables à des sociétés où le travail est souhaité, respecté, considéré comme créateur de richesse et de satisfactions.

Vous vous plaignez que ceux que vous appelez les ‘’ouvriers’’ soient méprisés, mais c’est vous qui méprisez le travail d’ouvrier ! vous le déclarez aliénant, et vous voudriez qu’une activité aliénante soit souhaitable et respectée ? non bien sûr, c’est pourquoi vous préférez une société sans travail, où chacun passe son existence à attendre les prébendes de L’État, lequel va chercher Dieu sait où les esclaves qui lui sont nécessaires en attendant les robots. Votre perspective est bel et bien ce revenu universel voulu par certains de vos amis. En fin de compte, vous récoltez ce que vous semez, vous semez le mépris du travail d’ouvrier, et vous récoltez le mépris de la condition ouvrière, tout se tient ! dans votre bouche, le mot ‘’ouvrier’’ est méprisable, et votre action de militant syndical contribue largement à la désastreuse désaffection envers le travail dit manuel, ce qui est un crime contre la société tout entière. Il suffit de vous voir dans les accoutrements sordides où vous vous présentez, et de vous écouter dans vos discours haineux nihilistes extrêmes, pour éprouver un rejet viscéral de ce que vous dites être quand vous vous définissez comme ‘’ouvrier’’. Ce crime est la cause principale de la situation dramatique où est aujourd’hui plongée notre pays.

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6 Comments

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  • 0 / 10
  • HuGo , 12 avril 2017 @ 7 h 01 min

    Magnifique défense du travail ouvrier !
    Je souhaiterais le retour au long compagnonnage qui respectait l’ouvrier, le soutenait, le formait à l’amour du travail bien fait.

  • vikinglenormand , 12 avril 2017 @ 9 h 30 min

    poutou un ouvrier cela me fait sournoisement rire,je ne c’est pas ci cela est vrais mais j’ai lu que poutou avait eu des histoire avec la police concernant des choses dans l’usine Ford il y à plusieurs années.

  • JPP , 12 avril 2017 @ 9 h 31 min

    Et toc!!! Poutou! Tu prends ça et tu le mets dans ta poche avec le mouchoir par dessus!
    Ce type a tout de même trouvé 500 élus qui l’ont parrainé.
    C’est à désespérer de tout!

  • gerard , 12 avril 2017 @ 18 h 59 min

    Mais comment avoir donné 500 signatures a ce bonhomme !
    Lui qui défend la cause ouvriére ,sait t-il vraiment ce qui se fabrique dans son usine ? Par contre là ,il faut de vrais ouvriers et non des distributeurs de tracts a la sortie.J’en ai ai vu passer de ces zigottos pendant quarante ans ,il se disait même a leur encontre ( a eux le poulet ,a nous la salade )ça voulait tout dire !
    Et en plus il lui vient la ‘grosse tête ‘!!!!!!!!!!!!!!

  • Trucker , 13 avril 2017 @ 3 h 37 min

    Le pire comme le dit JPP, c’est qu’il s’est trouvé au moins 500 abrutis d’élus en démocratie pour parrainer un type qui déclare ne pas croire à l’élection démocratique et n’avoir aucunement l’intention d’être élu !

    C’est consternant d’absurdité…surtout que c’est avec l’argent du contribuable que cet hypocrite aura financer sa campagne, pour peu qu’il obtienne 5 % des suffrages exprimés.

    Ou comment le défenseur du peuple le prend pour une vache à lait, tout en dénonçant la corruption des autres.

  • appeals , 15 avril 2017 @ 8 h 18 min

    Ce syndicaliste professionnel vit sur le compte des contribuables, il ferait bien de fermer sa gueule et aller travailler réellement, mais ce doit être épuisant à comparer de son rôle de clown syndicaliste !
    Il est corrompu lui aussi mais quid de ce Martin qui s’est bien foutu de la gueule de ses copains sidérurgistes de Moselle ?

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