Le Salvador ???????? est un petit pays, mais il réussit actuellement la plus spectaculaire (et polémique) réduction de la criminalité de l'Histoire contemporaine.
Je vous explique comment, en 5 ans, il est passé du plus fort taux d'homicide du monde au plus bas de toute l’Amérique : pic.twitter.com/4MRP3S0whC
— Pierre-Marie Sève (@pierremarieseve) March 10, 2023
Le Salvador est un pays d’Amérique centrale de 6 millions d’habitants. Depuis les 90s, il est gangréné par la violence de gangs ultraviolents.
Avec plus de 100 000 membres, ces gangs rackettent l’ensemble de l’économie du pays et ont une réputation de violence extrême. pic.twitter.com/K31CZQSO4d
— Pierre-Marie Sève (@pierremarieseve) March 10, 2023
Cette violence a fait 120 000 morts depuis 30 ans et semblait ne jamais pouvoir être arrêtée.
Une juge interrogée par des journalistes en 2015 disait : « le gouvernement ne peut rien faire, même après avoir déployé des milliers de soldats, rien ne change ».
— Pierre-Marie Sève (@pierremarieseve) March 10, 2023
Les gangs sont reconnaissables à leurs tatouages. Extrêmement codifiés, ces tatouages sont des signes d’appartenance aux gangs, mais aussi des médailles.
Par exemple, une larme tatouée = un assassinat réussi. Une tombe = un ami tombé au combat. pic.twitter.com/BJrWjbzVxD
— Pierre-Marie Sève (@pierremarieseve) March 10, 2023
Les gangs sont si sûrs d’eux-mêmes, qu’ils organisent des conférences de presse et préparent même un parti politique…
Mais, en 2018, c’est le conservateur Nayib Bukele qui remporte les élections et il déclare la guerre aux gangs.
— Pierre-Marie Sève (@pierremarieseve) March 10, 2023
Le gouvernement arrête alors de négocier.
Il revient par exemple sur une mesure ancienne : la séparation des gangs dans les prisons. Désormais, dans les cellules se côtoient membres de gangs rivaux.
On détruit également toutes les tombes portant signe d’appartenance aux gangs. pic.twitter.com/fr3hr9VWJT
— Pierre-Marie Sève (@pierremarieseve) March 10, 2023
Mais les gangs n’apprécient pas, et répliquent par un weekend noir en mars 2022, durant lequel ils tuent 83 personnes en 36 heures.
C'est là que Nayib Bukele fait voter l’état d’exception. Des droits constitutionnels sont suspendus et l’armée arrête 64 000 gangsters en 10 mois.
— Pierre-Marie Sève (@pierremarieseve) March 10, 2023
La procédure judiciaire est allégée pour favoriser l’efficacité : les arrestations se font sans mandat d’arrêt, et lorsque les gangs menacent de se venger en tuant dans la rue au hasard, Bukele répond que si tel est le cas, les détenus du pays ne seraient plus nourris.
— Pierre-Marie Sève (@pierremarieseve) March 10, 2023
Nous en arrivons à la méga-prison. C’est la plus grande au monde, accueillant 40 000 prisonniers, avec murs d’enceinte et douves.
Elle est surveillée par 800 militaires et policiers surarmés. Les détenus vivent sans fenêtre, sans matelas, à 100 par cellule. pic.twitter.com/NWxbqkSMXE
— Pierre-Marie Sève (@pierremarieseve) March 10, 2023
La journée, ils travaillent tous dans des usines au sein de la prison. Pas de droit de visite, pas de droit de téléphone, aucun contact avec l’extérieur et omelettes-haricots chaque repas pendant 20 ans…
— Pierre-Marie Sève (@pierremarieseve) March 10, 2023
La Justice fonctionne toujours et les membres des gangs sont jugés, mais leur régime est spécifique : le simple fait d’appartenir à un gang est puni de 45 ans de prison.
Ils ne bénéficient d’aucune remise de peine et ne peuvent plus effectuer de recours constitutionnel.
— Pierre-Marie Sève (@pierremarieseve) March 10, 2023
A noter que, depuis le début, les ONG sont vent debout contre cette politique, et prétendent qu’elle alimente la violence.
Le gouvernement salvadorien répond, en disant que les droits à la vie et à la tranquillité du peuple sont supérieurs aux droits individuels des gangsters.
— Pierre-Marie Sève (@pierremarieseve) March 10, 2023
Le résultat de l'opération est spectaculaire : le taux d’homicide est passé de 103 pour 100 000 habitants en 2015 à seulement 2,5 en 2023.
Et 92% de la population soutient Nayib Bukele… pic.twitter.com/JK42mZXD1G
— Pierre-Marie Sève (@pierremarieseve) March 10, 2023