Remaniement : un pas de plus vers la médiocratie…

J’espérais que François Hollande écrive l’histoire, fasse preuve d’un sursaut de lucidité et de grandeur… Car même si je me suis souvent opposé à son action politique, je souhaite son succès, parce que j’aime la France et je ne me résous pas à voir ce si beau pays sombrer et sortir de l’Histoire.

A travers le dernier remaniement ministériel d’ampleur du quinquennat, le président de la République avait les moyens de constituer un vrai gouvernement de combat, autour d’une ligne réformiste claire et assumée.

Certes, il ne reste qu’un an avant les échéances nationales de 2017. Mais en une année, il est possible d’initier des réformes fondamentales, pour peu que l’ambition politique soit au rendez-vous. Hélas, nous avons aujourd’hui la certitude que la France attendra. Pour François Hollande, rien ne compte plus que la prochaine élection. Et le nouveau casting gouvernemental en est une illustration tragique :

– Jean-Marc Ayrault, pire Premier ministre de la Cinquième République, revient au gouvernement en tant que Ministre des Affaires Etrangères. Celui qui a été incapable de résoudre le conflit de Notre Dame des Landes devra donc gérer les conflits avec l’Iran et la Syrie. Bon courage.

– Les Français attendent un renouvellement de la classe politique ? Qu’à cela ne tienne ! Jean-Michel Baylet, déjà au gouvernement il y a 32 ans, devient ministre de l’aménagement du territoire. Il fallait donner des gages aux radicaux de gauche…

– Ils ne savent plus quoi inventer pour distribuer des postes et ratisser large : un secrétariat d’Etat en charge de l’Egalité réelle, un secrétariat d’Etat en charge de l’Aide aux victimes, une Secrétaire d’Etat chargée des relations internationales…

– Le nouveau gouvernement compte 3 écologistes. Une manoeuvre purement tactique pour désavouer toute initiative de primaire à gauche qui serait susceptible de déstabiliser le futur candidat Hollande.

– Toujours pour donner des gages à la gauche de la gauche, le président de la République a rétrogradé dans l’ordre protoclaire l’un des rares ministre réformiste, Emmanuel Macron. Un vrai gâchis. Quant à Manuel Valls, qui incarne aussi une ligne moderne, c’est à se demander quelle a été sa réelle marge de manoeuvre dans ce calamiteux casting qui ne lui correspond pas.

Bref, même si je ne doute pas de la bonne volonté des nouveaux ministres, il est peu probable que ce gouvernement puisse mettre à profit les quelques mois qui restent avant les prochaines échéances pour oser transformer le pays avec grandeur et panache.

Dans quel état nous laisseront-ils la France ? Notre pays a déjà un genou à terre. Chaque jour qui passe, la France s’affaiblit davantage. C’est pourquoi Objectif France se prépare à reconstruire la France, pour lui donner des ailes.

Rafik Smati
Président de Objectif France