FN : si Jean-Marie voulait garder sa liberté de ton, pourquoi a-t-il soutenu sa fille face à Gollnisch ?

Alors que Marine Le Pen a qualifié dimanche de “faute politique” la sortie de son père sur la “fournée” d’artistes anti-FN, celui-ci lui a répondu lundi que “la faute politique, c’est de s’aligner sur la pensée unique”. Jean-Marie Le Pen a dénoncé au passage la normalisation du Front National voulu par ses dirigeants actuels : “Ils voudraient ressembler aux autres partis politiques. Si c’est le vœu d’un certain nombre de dirigeants du FN, ils ont réussi”. Sur Twitter, le menhir a déclaré :

Il faut dire que Marine Le Pen n’a pas critiqué la sortie de Me Gilbert Collard, élu du Rassemblement Bleu Marine, qui appelait carrément Jean-Marie à prendre sa retraite. Et que son compagnon, Louis Aliot, a jugé sa sortie “stupide politiquement et (consternante)”. A force de laisser sa fille exclure les historiques et d’ignorer ces derniers qui dénonçaient un affadissement du parti, Jean-Marie Le Pen s’est privé des militants qui l’auraient soutenu dans la mauvaise passe qu’il traverse actuellement. Sa plus grande erreur, du point de vue de sa propre liberté d’expression, est d’avoir soutenu sa fille lors du vote interne pour l’élection du Président du FN : « Je souhaite qu’il (Bruno Gollnisch, ndlr) fasse un bon score. Je souhaite que Marine en fasse un meilleur, mais cela n’empêche pas que j’ai de la considération pour son adversaire », avait-il déclaré à l’époque. Le Pen appuyait sa fille « non pas pour des raisons familiales », mais « parce que Marine a les qualités nécessaires et suffisantes pour assumer ces fonctions très difficiles », expliquait-il alors. Un soutien décisif après une mise en orbite médiatique tout aussi décisive. Aujourd’hui, l’éviction de Jean-Marie Le Pen par Marine Le Pen (“non pas pour des raisons familiales” ?) est évoquée par des médias certes mal intentionnés. Ce ne serait que l’énième, toujours dans l’objectif de dédiaboliser le parti et d’améliorer ses scores aux prochaines élections. Une chose est certaine : Jean-Marie Le Pen aurait eu davantage voix au chapitre et droit aux jeux de mot (même de mauvais goût) avec un Bruno Gollnisch président (transitoire ?) d’un FN sans doute moins impressionnant sur le plan électoral. C’est un peu comme si, en 2010, le patriarche avait décidé sa propre exclusion… sachant qu’un Le Pen ne se laisse gouverner par personne, pas même par un Le Pen. Et des Le Pen avec des responsabilités – même symboliques – au FN, il y en a aujourd’hui trois…

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42 Comments

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  • PG , 11 juin 2014 @ 14 h 12 min

    Pov’argumentation.

  • Jean Dutrueil , 11 juin 2014 @ 14 h 34 min

    @alain,

    on a surtout besoin de nous même, plutôt que toujours se fier à l’étranger.

    Nous sommes le plus grand fleuron technologique du monde (premier dans le nucléaire, dans l’intelligence artificielle, dans les submersibles, dans l’aéronautique, etc.), nous avons le deuxième plus grand espace maritime du monde (avec la deuxième plus grande marine du monde, qui le sait?) et les découvertes et prospectives montrent qu’il y a 10 fois plus d’hydrocarbures et terres rares dans les fonds marins que dans les réserves continentales (détenues par les Russes -Sibérie, Caucase-; Chine avec le quasi monopole des terres rares; États-Unis par la quasi main mise du pétrole au Moyen-orient) continents.

    C’est une immense chance que nous devons saisir: la main mise sur nos hydrocarbures est la garantie de notre liberté, plus que la monnaie, c’est elle qui permet l’autonomie d’un pays.

    Mais effectivement tout seul, nous serons trop fragiles face aux Etats-continents que sont la Russie, la Chine, ou les US.

    Une alliance économique, énergétique et diplomatique avec tous les pays ou régions qui veulent se tirer soit de la sphère américaine (Quebec, Amérique latine) soit de la sphère sino-russe (Europe de l’est, anciens pays de l’Indochine, Inde) pourrait créer une troisième voie géopolitique mondiale capable de temporiser tant les ardeurs anglo-américaines que les ardeurs sino-russe qui veulent maitriser à leur unique profit la route de la soie (Asie centrale ET le moyen-orient qui regorgent d’hydrocarbures, cœur de la géopolitique mondiale), tentative de maitrise qui a produit les deux guerres mondiales et la guerre froide dont nous sommes encore en plein dedans et qui a signé la mort de l’Europe depuis 1945 puisqu’elle ne maitrise plus son approvisionnement énergétique dominé par les deux vainqueurs de Yalta!

  • hermeneias , 12 juin 2014 @ 3 h 56 min

    cataneo c’est la cata le vide , le rien , un grand trou noir , le degré zéro de la pensée

  • alain , 12 juin 2014 @ 14 h 20 min

    quand on torture les mots suffisamment longtemps on leur fait avouer ce que l’on désire !

  • paname , 12 juin 2014 @ 15 h 16 min

    Bruno Gollnisch est un homme exceptionnel, courtois, brillant, plein d’humour.
    Il a certainement plus de qualités que MLP
    Mais aurait-il eu la “niaque” pour faire monter le FN à 25%?

    MLP, elle, l’a fait. Et on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, ni “édulcorer” certaines positions.

  • Olivier , 12 juin 2014 @ 17 h 39 min

    25%? Lénine & Hitler, par la dissolution du parlement & le massacre des opposants, ont obtenu 100% des sièges.

  • Pasfaché , 12 juin 2014 @ 20 h 07 min

    Votre question est idiote. Il ne pouvait que soutenir sa fille.
    Reste que Gollnish, bien que n’ayant pas fait que de la figuration lors de l’élection à la présidence, avait sans doute compris que la nécessaire mise sur la touche du boulet JMLP serait au final plus facilement faite par MLP et sa nouvelle équipe.

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