Ces derniers jours ont été l’occasion de nombreuses arrestations injustifiées. Selon RMC, 120 manifestants auraient été placés en garde à vue depuis fin mars. 34 seront jugés en juin.
Comme l’a révélé ce 8 mai le Salon beige, puis Le Figaro le lendemain, un groupe de jeunes a été arrêté dans Paris, sans aucune raison. Tout a commencé par un SMS, rapporte Le Figaro : “Si on fêtait la victoire ?” Selon la police, il se serait agi d’un attroupement illégal, ainsi qu’en témoigne Clothilde, une des jeunes inculpés : “Nous on ne faisait que marcher, en discutant par petits groupes, quand une centaine de CRS nous ont foncé dessus“. La préfecture de police s’explique : “Avec nos caméras de surveillance, nous avons repéré un jeune portant le sweat-shirt de la Manif pour tous [ndr : mais nulle banderole ni slogan]”. Selon la police, le groupe de jeunes aurait osé s’approcher de l’Élysée : “Ils se sont séparés en deux: un groupe a été bloqué au rond-point des Champs-Élysées, un autre été arrêté avenue Gabriel”
Lieu de l’arrestation selon la police (source : géoportail)
Cyprien affirme : “dès que je suis sorti du métro, avec trois copains, un RG m’a interpellé: “Mais qu’est-ce que vous foutez ici”. Je lui ai répondu que j’allais boire un verre avec des amis ; il ne m’a pas cru“. Les jeunes sont ensuite fouillés, rapidement poussés dans le fourgon (un couple de touristes aurait même failli être embarqué), puis conduits dans trois commissariats différents. Toujours dans Le Figaro, Matt témoigne qu’au poste du Châtelet, un policier lui aurait dit : “Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas pourquoi vous êtes là“. Finalement, une main courante pour manifestation interdite, tandis que dans les autres commissariats les jeunes sont libérés après 3 à 4 h de détention. Deux des interpellés étaient mineurs. La préfecture tente (maladroitement) de se justifier :
Depuis quinze jours-trois semaines, il faut savoir qu’il y a régulièrement des actions semblables, se justifie le porte-parole de la préfecture. Avant-hier soir, par exemple, des jeunes ont bloqué la rue de Rivoli pendant 10 minutes. Une quinzaine d’entre eux a été interpellée. Nous, on ne fait que notre boulot: on ne peut pas laisser des jeunes déambuler à 20 mètres de l’Élysée.
Les jeunes envisagent de porter plainte pour “arrestations abusives” et “délit de faciès”.
Une multiplication des interpellations injustifiées, ou mal justifiées
Ce genre de fait tend à devenir assez commun ces temps-ci. On pourra ainsi consulter l’essai de recension établi par le journal en ligne Nouvel Arbitre, ce 30 avril. Le Salon Beige annonce d’ailleurs de nouvelles arrestations ce jeudi même : 5 jeunes auraient ainsi été “retenus durant 1 h sur un banc du jardin du Luxembourg, sans explication”, bien qu’ils ne portassent “ni banderole, ni slogan, ni même sweet de LMPT” (La Manif Pour Tous). L’IGS devrait être saisi vendredi selon le blog d’information qui rappelle l’article 432-4 du Code pénal :
Le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, agissant dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou de sa mission, d’ordonner ou d’accomplir arbitrairement un acte attentatoire à la liberté individuelle est puni de sept ans d’emprisonnement et de 100 000 euros d’amende. (…) Code Pénal, livre IV, titre III, chap. II, section 2, §1
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