C’est un bien pathétique spectacle pour les militants de la droite de conviction que cet affrontement réciproquement suicidaire entre Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen.
– La fille pouvait certes, à juste titre, se désoler de la réitération, à motivation sado-masochiste, par son père, du mot de « détail » appliqué aux chambres à gaz et d’autant plus injustifiable qu’il en rejeta dès la première utilisation toute tentative d’explication plausible que nous lui avions proposée dans le sens de « la partie d’un tout ». Les chambres à gaz n’ont pas constitué, en effet, le moyen unique d’extermination du peuple juif voué au génocide par les nazis sur les modèles du génocide des vendéens par les jacobins et des Arméniens et autres chrétiens par les Jeunes-Turcs.
– Le père a, non seulement accepté mais approuvé et soutenu depuis quinze ans toutes les dérives de sa fille et de son clan, à l’opposé des valeurs de la droite de conviction, sur les lois sociétales (acceptation et intouchabilité de la loi Veil – inertie complice sur la loi Taubira…).
Mais aujourd’hui, parce qu’en cours d’éjection par parricide politique, il s’insurge. On n’a pourtant pas oublié les sarcasmes méprisants qu’il a déversés contre ceux qui s ‘opposaient à Marine avec la naïveté de croire que son père ne la soutiendrait pas.
A propos de son « dauphin », Bruno Gollnisch, ô combien fidèle, ne s’esclaffait-il pas en proférant pour les médias, à la plus grande joie de Marine, Alliot, Philippot et les autres : « mais un dauphin, c’est fait pour s’échouer » !
Mais voici qu’aujourd’hui, tel un roi nu, il n’a plus guère avec lui en première ligne que cet ex-dauphin, le bon samouraï Bruno Gollnisch inconditionnellement fidèle à son Shogün.
– La fille, désormais, va poursuivre sa route selon l’exemple de son exact modèle italien Gianfranco Fini dont les politologues prévoyaient l’ascension jusqu’au Quirinal puisqu’il avait abandonné non seulement , ce qui pouvait se comprendre, les références à sa filiation néo-fasciste, mais aussi, hélas, inacceptablement, celles aux valeurs de l’identité chrétienne de l’Italie.
Qu’elle ait mis à la tête du « secteur de la culture »(sic !) du Front National Mr Sébastien Chenu en dit significativement très long sur le renversement total des valeurs à la tête du parti.
Ainsi, elle imposait un personnage il y a peu encore animateur fondateur de « Gay Lib », l’association grotesque de prosélytisme homosexuel, par ailleurs défenseur d’une grande Mosquée à Beauvais et militant UMP pour l’Europe de Bruxelles.
C’était vraiment là faire injure à tous ceux qui croyaient pouvoir défendre avec le FN l’identité culturelle de la patrie à laquelle il faut, nous disait Jean-Paul II à Reims, « être attaché comme à la prunelle de ses yeux ».
Malgré cette véritable trahison-inversion des valeurs que nous ressentîmes très personnellement, nous appelâmes néanmoins, pour ne pas désespérer de bons militants, à voter FN dans la plupart des cas lors des dernières élections locales.
Cela ne se renouvellera pas.
Marine Le Pen a encore déclaré hier qu’il ne saurait y avoir place au Front National pour l’expression d’opinions personnelles. Or, c’est une chose que de ne pas partager les obsessionnelles assertions de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz, mais c’en est une autre que d’imposer une « schlague » de pensée unique dans ce qui n’est plus désormais du tout un mouvement mais un parti aligné sur tous les conformismes de la mixture jacobine, étatique, gaulliste de gauche et socialiste du conducator idéologique Florian Philippot.
Ainsi, sur le plan des valeurs fondamentales de civilisation, plus rien d’essentiel ne sépare désormais le FN du conglomérat des autres partis. Leur opposition ne réside plus désormais que dans les stratégies et rivalités d’une politique qui est « avant tout marketing » selon l’expression révélatrice de Louis Alliot.
Le Front National, culturellement et moralement aligné sur l’idéologie médiatique dominante, politiciennement archaïque, peut encore progresser électoralement. Mais il n’est plus porteur de l’espérance française.
Il faut que celle-ci renaisse, même dans les décombres.
> le blog de Bernard Antony.
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