Le Haut conseil de la famille a finalement rejeté le rapport de son propre président Bernard Fragonard préconisant la mise sous condition des allocutions familiales mais le Gouvernement devrait passer outre. Mardi sur BFM TV, Nicolas Doze craint le pire car “il n’y a pas de problème de politique familiale en France”. En effet, “s’il y a du déficit, c’est parce que pendant les années fastes, pendant les années de plein emploi, on a ajouté des quantités de missions à la politique familiale qu’elle n’aurait jamais dû assumer, comme par exemple les revenus de substitution pour les mères ou les valorisations d’assurance vieillesse ou les majorations de retraite quand on a élevé une famille de trois enfants. Mais il n’y a pas fondamentalement de déficit structurel de la politique familiale. On sait que, naturellement, la politique familiale s’auto-équilibrera à horizon deux ans, ce qui n’est pas d’ailleurs le cas des retraites, par exemple.”
Le chroniqueur continue : “On est en train d’ébranler un pilier du modèle social, sans doute pour rien et c’est un peu un simulacre de justice sociale qui va aboutir, à l’arrivée, à transformer les allocations familiales en impôt” car “on alourdit quoi qu’il arrive, la progressivité de l’impôt sur le revenu des Français si on fait la réforme Fragonard, parce que si je décide de plafonner les allocations qui sont versées alors que les cotisations sont totalement déplafonnées, automatiquement, mécaniquement, j’alourdis la progressivité de l’impôt sur le revenu. D’un autre côté, on dénature complètement la politique familiale, politique de natalité qui verse une compensation de charge. Ce n’est pas une politique de solidarité qui verse une aide sociale. Alors, si l’on veut effectivement faire de la politique familiale, de la politique de la natalité une politique de redistribution et de solidarité, il faut l’assumer, mais pas avec la justification de lutter contre les déficits mais comme un choix politique”
Voir aussi :
> Nicolas Doze : « Les allocations familiales vont devenir un impôt »
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