par Alain Bournazel*
Dimanche matin 8 janvier à Issy-les-Moulineaux. Deux militants du Parti Socialiste, une femme et un homme, distribuent des tracts. C’est le début de la campagne qui fera la joie des fabricants de papier et des imprimeurs. Traditionnellement à droite, la ville d’Issy-les-Moulineaux a glissé à gauche lors des dernières consultations électorales. Surprise, une grande majorité de personnes refusent de prendre le tract au grand dépit des distributeurs. Par curiosité naturelle, j’accepte le papier qui m’est tendu. Au recto décliné en quinze points, le bilan de Nicolas Sarkozy, au verso, les objectifs de François Hollande, « le candidat de la justice ».
Les documents de propagande électorale ne brillent pas souvent par leur qualité. Celui-ci est nul. La présentation est horrible avec les barbouillages de rouge et de noir, un texte tellement chargé et des caractères parfois tellement petits qu’ils ne peuvent être lus qu’à la loupe. Passons sur les répétitions, la syntaxe approximative, le rouleau compresseur des adverbes pesants. Il y a beaucoup de critiques sévères à faire sur le bilan de Nicolas Sarkozy. Mais il est inutile de tomber dans le misérabilisme de Germinal. Quant aux propositions du candidat socialiste, elles relèvent de cette catégorie pour laquelle la gauche est absolument imbattable : la démagogie.
Un confirmation s’impose. Dans une consultation électorale de la plus haute importance et à l’aube d’une époque qui peut devenir tragique, François Hollande ne fait pas le poids.
*Alain Bournazel est historien.
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