Notre Europe est devenue un aimant et attire à elle des centaines de milliers de “migrants”, des millions mêmes probablement. Si elle reste passive, ces millions deviendront des dizaines de millions. Au nom de valeurs forts respectables, d’aucuns clament qu’il faut accueillir à tout va. Pour le chrétien, la question se pose de savoir comment réagir. À y réfléchir, la réponse semble donnée par cette parole rapportés par l’évangile de Luc (20-25) : Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. En notre époque où il est fréquent de tout mélanger, elles précisent fort exactement ce qui ressort du comportement personnel d’un disciple de Jésus-Christ, et ce qui ressort de celui de l’État, que le Catéchisme de l’Église Catholique définit ainsi en son article 1910 : ” Il revient à l’État de défendre et de promouvoir le bien commun de la société civile, des citoyens et des corps intermédiaires”. Face à des problèmes comme l’exode massif de migrants, le SIDA ou encore des récidives de viols suivis de meurtres, l’État et ses “fondés de pouvoir” n’ont pas à être stigmatisés s’ils prennent des mesures qui semblent “choquantes” en regard de l’enseignement de Jésus-Christ, ce peut être la création de camps de réfugiés, ce peut être de faire distribuer des préservatifs, ce peut être encore de condamner à la peine de mort. De la part de l’État, l’angélisme n’est pas de mise. À lui de se projeter dans l’avenir et d’agir en conséquence. À noter toutefois que tout autre est le problème que pose l’avortement : il y a suppression délibérée d’un être sans défense qui a même droit d’existence que tout un chacun.
Que les autorités ecclésiastiques puissent intervenir dans ce genre de débat, c’est de leur part répondre à l’ordre de Jésus d’aller enseigner toutes les nations. Toutefois il leur faut prendre garde à ne pas s’arroger une parole à contre-emploi ou, si l’on préfère, s’immiscer indûment dans les affaires de la cité. Malheureusement tout récemment se sont produites deux interventions très intempestives d’une même autorité ecclésiastique de notre pays. La première eut lieu à la veille des dernières élections européennes, l’intéressé jeta l’anathème sur ceux qui ne cautionnaient pas l’actuel mode de fonctionnement de l’Europe. De quel droit ? La seconde, toute récente, est un discours à l’occasion duquel la même autorité a avancé que la vague migratoire à laquelle nous assistons doit se percevoir comme une richesse pour notre pays. En affirmant cela ès qualité, elle empiète indûment sur le domaine de César qui, lui, doit prendre en compte les dangers potentiels révélés par nombre d’incidents ici ou là.
Pères pasteurs, par pitié prenez parti dans les affaires de la cité seulement pour faire respecter l’ordre voulu par Dieu. Ne vous aventurez pas dans des prises de position hasardeuses, par exemple, et très actuellement, sur l’origine du réchauffement climatique. À en juger de nombre d’épisodes historiques, tel le recul des glaciers alpins commencé vers 1850, peut-être est-il un phénomène naturel. L’Église n’a pas à prendre position quant à la cause. À elle par contre d’inciter à agir pour en limiter les effets et parallèlement pour que soient pourchassées les pollutions qui menacent l’avenir de l’humanité, non pas une mais toutes, celles de l’air liées à la combustion des hydrocarbures, celles des sols liées aux pesticides, celles de l’eau liées aux rejets d’hormones par les réseaux d’assainissement, de plastiques par les plaisanciers, etc.
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