Après Chirac, qui n’a pas inventé le “chiraquisme”, pas plus que Sarko, qui était “sarkosiste” sans le savoir, ou Hollande, qui croyait, peut-être, à son “hollandisme”, Emmanuel Macron n’est pas, non plus, l’initiateur d’un nouveau mouvement d’idées. Il reste dans la lignée de ses prédécesseurs : au ras des pâquerettes ! Comme les autres – certains, plus ou moins contraints – son seul souci est d’appliquer, scrupuleusement en toutes circonstances et quel qu’en soit le prix, la feuille de route édictée par Bruxelles. Lui, ce qui le différencie, c’est qu’il ne fait pas dans l’européisme honteux. Parfaitement décomplexé, il assume ! Mais sa posture en la matière ne résume pas le macronisme ; c’est pire !
Faiblement élu, à cause d’une forte abstention, mais surtout grâce à la fée médiatique et avec l’aide de la finance internationale – banquier chez Rothschild, ça aide ! – Macron a créé un nouveau mouvement politique dans la précipitation, en recrutant comme on fait un casting pour la téléréalité : avant tout, il fallait être photogénique. Pour les premiers rôles, on recruta de vieux acteurs sur le retour et pour la figuration, on a pris le tout-venant : pourvu qu’il y ait du monde ! Résultat : un cocktail incongru, baptisé dans un premier temps, “En marche”, et ensuite “La République en marche”. Tout cela sous appellation contrôlée, “société civile”, pour épater la galerie. Pourtant, peu de gens sont dupes, car la devanture de la boutique et ses slogans sont trop criards : pour vendre du vent, il vaut mieux être plus subtil.
Emmanuel Macron n’est qu’un duplicata de François Hollande, qui, lui-même, n’était qu’un Chirac de gauche. Sarko, l’agité, n’a été qu’une parenthèse contrefaite dans cette longue parenté de présidents impuissants, incapables d’appliquer un quelconque programme novateur, adapté à l’exigence du moment. Le voulaient-ils vraiment ? Ne se sont-ils pas, tous, couchés devant les sommations bruxelloises ? Car le problème est là : comment diriger un pays subordonné aux diktats ultralibéraux du Traité de Lisbonne (équivalent au traité sur la Constitution européenne, rejetée par 55 % des Français en 2005 !), signé par les 27 membres de l’Union européenne ? Impossible ! Aucun président, digne de ce nom, ne peut gouverner un pays sans avoir la maîtrise de ses frontières, de sa monnaie et de ses lois. Il ne peut être qu’un vassal. Et, Macron, n’est qu’un vassal de Bruxelles. Européiste convaincu, plus que les autres, il s’est, d’ores et déjà, soumis.
En baisse spectaculaire et constante depuis son élection, la position du gouvernement Macron, a de quoi inquiéter. Sur la légitimité des réformes annoncées et sur la direction à prendre. Si macronisme, il y a, ce n’est pas du côté de l’incarnation d’une idéologie qu’il faut chercher. Comme le sarkosisme en son temps, le macronisme n’est qu’un fatras approximatif de postures médiatiques et d’esbroufe. Pour “transformer” sans “transformer”, pour permettre la continuation de la même politique, qui plonge le pays dans le chômage de masse et l’appauvrissement du salariat, l’insécurité, le communautarisme et le terrorisme islamiste, parce que l’on n’a pas envie de prendre le taureau par les cornes et parce qu’il manque la clairvoyance indispensable pour entreprendre les vraies réformes dont le pays a le plus besoin. La “théorie politique” macroniste reste indéfinissable et assez incompréhensible : en voulant mélanger diverses conceptions politiques, tout aussi incompatibles les unes aux autres, le message est devenu illisible et inaudible. Il passe mal et ne peut faire que des mécontents, qui s’ajouteront aux plus de 60 % de Français dépités, déjà comptabilisés dans les derniers sondages. Quant à la macronite aiguë de quelques partisans inconditionnels, combien de temps va-t-elle, encore, faire son effet ? Chez certains, le désenchantement est déjà palpable…
Claude Picard
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