Marly-le-Roi : la jeune femme arrêtée arbitrairement par des flics en civil témoigne

“Après un contrôle d’identité à deux rues du point d’arrivée de M. Hollande, j’ai été suivie par les flics… mais je les ai feintés et j’ai finalement percé leur dispositif de police (dispositif impressionnant : groupes de 6-7 flics tous les 50 mètres et même sur les toits), avec ma bonne mine et mes sourires (oui, je sais aussi faire ça, même si j’ai plutôt l’air d’une harpie sur la vidéo) et puis un dernier policier m’a indiqué l’endroit où je pouvais me mettre pour attendre Monsieur Hollande… j’étais quasiment la seule badaud… le reste, une trentaine de personnes, étaient des officiels, des flics et bien sûûûr nos amis les journaleux (sans qui Flamby ne se déplace jamais puisqu’ils sont la raison d’être de ses déplacements !). J’attendais là, comme tout le monde… des hommes en costume sont venus me demander ce que je faisais là, je leur ai dit qu’un monsieur m’avait proposé de venir et de me mettre là.

Flanby était annoncé dans 2 minutes, je fouille mon sac pour chercher un sifflet et mon portable… Trois mecs en costume me serrent, l’un deux se colle contre mon visage et me dit : “Donnez-le nous avant que vous ne le sortiez !” Interloquée, je lui demande “Quoi ?” Je n’ai pas le temps de dire “ouf” qu’il plonge la main dans mon sac, qu’il en tire mon drapeau LMPT tout plié et il me dit “Suivez-nous !” Choquée de ses manières, je lui dis que je ne partirai pas… que je n’ai rien fait… qu’il n’y a aucune raison… et que la chaussée appartient à tout le monde. Les trois me serrent plus forts et m’entraînent loin de l’entrée de IX Blue (la société visitée par François Hollande, ndlr). Je comprends qu’ils veulent que cela se passe en silence, sans esclandre… alors je gueule ! je gueule le plus fort possible. Deux autres mecs arrivent, la mine pas engageante… ils m’attrapent, ils me poussent, je crie plus fort. Je leur demande qui ils sont, ils ne répondent pas… alors je résiste, je les pousse, l’un d’eux me dit “C’est la police”. Je refuse de les croire. Je demande à voir une carte. Ils me plaquent contre un mur et ils me sortent une carte de police… dans la foulée, ils me menottent et la suite est dans la vidéo… comme je crie, ils veulent étouffer le bruit car Hollande arrive et ils m’enferment dans la bagnole, je continue à crier. Alors, l’un d’eux dit : “Ferme les vitres pour pas qu’on l’entende” !

Je suis restée 2h30 au commissariat. Je vous passe les détails sordides du flic qui, au moment de sortir de la voiture, se penche sur moi pour défaire ma ceinture de sécurité, et abusant de ma position menottée et de l’absence de témoins (les autres flics étaient déjà hors de la voiture), me pose la main sur le sein en me disant : “On va sortir, mais tu vas rester bien tranquille, maintenant !”

Bref, au bout de deux heures d’attente au commissariat, une fliquette est venu me demander : “Vous le signez ou pas le PV ?” “Hein ? Quel PV ? je n’ai pas vu de PV ? Je ne signe pas un papier si je ne l’ai pas vu !” lui réponds-je. “Ben non ! il faut me dire AVANT si vous signerez ou pas, parce que je dois l’écrire en bas, c’est la dernière phrase”. Ahurie par tant de bêtise, je lui rétorque : “ça vous arrive de signer des papiers que vous n’avez jamais vu, vous ? Alors je vous réponds : ‘Ptet ben qu’oui, ptet ben qu’non, ça dépend du papier !'” Elle est repartie mécontente et m’a sortie un beau PV où il était dit en substance : “Interpellée pour avoir refusé de montrer sa carte d’identité” ! Mais on ne m’a pas demandé ma carte, sauf au début et je l’ai donnée ! J’ai pas signé ce PV qui leur servait uniquement à justifier mon arrestation ! Voilà comment la police politique de Hollande arrête des gens sur des “soupçons d’intention de peut-être sortir un drapeau”…

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256 Comments

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  • Ralph , 9 août 2013 @ 21 h 53 min

    La gauche a voté les pleins pouvoirs, en effet, tout comme la droite. Là-dessus, pas grand’chose à dire.
    Pour les porteurs de valise, oui, beaucoup de gens de gauche, même si la gauche socialiste institutionnelle, les Mollet, Mitterand et autres ont cru en l’Algérie française pendant des années. Les porteurs de valise étaient surtout des communistes ou des chrétiens de gauche.

  • monalisa , 9 août 2013 @ 21 h 53 min

    OK, OK, les ordres, la sécurité du Président …. Mais honnêtement, si cette dame avait eu la malice de porter un voile, êtes vous certain que “nos amis les Policiers” n’y auraient pas regardé à deux fois avant de la traiter comme ils l’ont fait ???? Les ordres de protéger Duflan en porte à faux avec ceux de ne jamais avoir d’histoires avec nos “amis” qui nous enrichissent de leur culture … Là au moins on aurait pu plaindre les flics du choix cornélien qu’ils auraient eu à faire sachant que quelque soit leur choix, ils auraient été rendu responsables des conséquences..

  • A. , 9 août 2013 @ 21 h 54 min

    Me rappelle pas avoir lu sous la présidence de Sarkozy, ce genre d’attitude des policiers à l’égard des manifestants dit de gauche….
    Et puis là, il faut arrêter de tenter de justifier ça, ils pourraient très bien lui demander sa carte d’identité, “la garder au frais” dans la voiture le temps que Flamby passe, et la relâcher ensuite, “RAS, circulez”.
    Et non pas faire signer des PQ sans qu’on puisse les lire pour pouvoir dire ensuite qu’on avait affaire à un dangereux délinquant.

  • LLuciano , 9 août 2013 @ 22 h 03 min

    Si l’on a peur de se faire siffler ou d’entendre des insultes sur son passage on ne se déplace pas.
    Je vous rappelle les déboires de Sarko à cause de son “casse toi pauvre con”, et d’autre fois dans des cités suite a des déplacements assumés.

  • Gwalchavad , 9 août 2013 @ 23 h 41 min

    Sauf qu’ils doivent le faire dans le respect de la loi, et là, ils débordent largement de leur fonction et de leurs droits.

  • monhugo , 9 août 2013 @ 23 h 52 min

    Si les gendarmes ne relèvent pas du statut général de la fonction publique, ces militaires sont dans une situation statutaire et réglementaire très proche (redevables du “statut général des militaires”).

  • monhugo , 9 août 2013 @ 23 h 59 min

    Le droit français ne connaît pas la prévarication. Notre Code pénal en revanche réprime la concussion, c’est-à-dire la malversation des titulaires de l’autorité publique, spécialement quant au maniement de sommes d’argent public.

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