par Eric Martin*
“Quand le bâtiment va, tout va” dit la maxime populaire depuis un discours à l’Assemblée nationale de Martin Nadaud en 1850. Il faudrait remplacer “bâtiment” par “famille” tant celle-ci est (avec le contrôle de l’immigration donc de nos frontières) l’antidote à la hausse de la délinquance ou à la crise du logement, tant elle rend à la société des services incomparables en permettant la transmission des valeurs et des repères, la construction et l’éducation d’individus responsables aptes à produire des richesses et, à leur tour, à transmettre… Tout cela gratuitement ou presque ! L’Etat est seulement appelé à la rescousse pour venir en aide aux familles touchées par les aléas de la vie ou dont le père et la mère ont fait le choix d’avoir plus d’enfants que la moyenne et de les élever correctement. J’écris au présent par idéalisme. Je ne devrais pas : il y a plusieurs décennies que l’Etat cherche à se substituer à des fins idéologiques (et sans doute parce que c’est dans ses gênes de devenir obèse) à la famille. Avec succès, malheureusement. Le bilan de cette aventure hors de ses fonctions régaliennes est catastrophique : depuis qu’il s’est mis en tête d’éduquer au lieu d’instruire comme autrefois, les repères disparaissent progressivement, la délinquance explose. Depuis qu’il a favorisé la séparation des époux, des millions d’enfants ont été élevés sans père. Depuis qu’il a autorisé et promu la contraception et l’avortement, l’enfant qui n’a pas été éliminé dans les délais légaux est un projet, donc roi, pourri-gâté. L’Etat s’occupe de vous, de vos enfants, de tout ! L’Etat est tout à la fois : celui sur qui vous comptez pour votre sécurité, un bon débouché pour fiston, la source d’avantages à condition de remplir tel formulaire le renseignant sur vos activités…
Stop ! Trop, c’est trop ! L’Etat doit arrêter de nous assister et de nous prendre pour des larves. Qu’il nous laisse nous défendre (port d’arme), élever nos enfants à l’abri des idéologies. Il ne s’en portera que mieux (je ne parle pas du contribuable !), lui qu’un appétit insatiable amène à s’endetter sans cesse et à terme, à la banqueroute. Qu’il se contente de favoriser fiscalement les hommes et les femmes qui se promettent publiquement secours et fidélité en se mariant. Le mariage est le cadre où s’épanouit le mieux la famille parce que pour se construire, un enfant a besoin d’un père, d’une mère et d’être aimé. Recoller les morceaux (quand c’est possible !) coûte les yeux de la tête ! Alors, plutôt que de reconnaître les couples précaires (concubins), pourquoi le Président du Chili Sebastian Piñera ne lance-t-il pas une grande campagne en faveur de l’engagement et de la responsabilité, notamment des hommes ? En vrac, quelques suggestions de slogans : “Marie-toi si t’es un homme !”, “Le mariage, t’es cap’ ?”… Le Chili a intérêt à ce que ses deux millions de concubins se promettent publiquement amour, secours et fidélité pour former des familles unies et stables où chacun s’épanouira à sa place, pas qu’ils le restent. Et les homosexuels ? Qu’ils vivent leur vie, personne ne les contraindra à changer, ceux qui le souhaitent doivent juste avoir le droit de les y inviter avec respect. Les homosexuels doivent juste comprendre que leur choix de vie ne correspond pas aux intérêts de la nation. Celle-ci a besoin de familles et d’enfants et même si c’est politiquement incorrect de l’écrire, les MST (qui les touchent dans des proportions impressionnantes) soignées aux frais du contribuables ne concourent pas à l’équilibre du budget d’un pays ! Ce choix de vie correspond davantage aux intérêt de la société de consommation et, encore, à court terme ! L’Etat doit le respecter mais n’a pas à l’encourager ou à lui servir de caution morale.
Que Piñera cesse ce discours hypocrite qui consiste à se déclarer opposé au “mariage” homosexuel ET favorable à l’instauration d’unions civiles pour tous. L’union civile homosexuelle est un premier pas (décisif) vers le “mariage” homosexuel, Piñera le sait très bien. Qu’il soit voté par la gauche – par définition révolutionnaire – et abrogé par la droite à chaque alternance devrait être dans l’ordre des choses. En réalité, la droite ne revient jamais dessus quand elle retrouve le pouvoir (le fameux cliquet sociétal) et, dans le cas présent, c’est elle qui est à son initiative ! Surtout, l’union civile pour les couples homme-femme concurrence dangereusement le mariage en plus de jouer le rôle de fiançailles (ex : le PaCS en France) et institutionnalise la précarité dont il semble que mes contemporains ne veulent – à juste titre – pas. Nous pouvions traiter à juste titre nos politiciens d’apprentis sorciers quand ils ont entamé ce travail visant à substituer l’Etat à la famille. Piñera, lui, sait à quoi mènent de telles réformes et pourtant, il les promeut. L’avantage de ce suicide collectif, c’est de rendre l’Etat indispensable aux victimes collatérales – les plus faibles, et d’en faire des assistés disciplinés. Jusqu’au jour où l’Etat n’en a plus les moyens. Les pays occidentaux approchent de ce moment. Bientôt la libération au Nord, le début de l’oppression au Sud ?
*Eric Martin est rédacteur en chef des Nouvelles de France.
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