Pour une autre Europe !

Connaissez-vous une entreprise de spectacles qui offre à 751 spectateurs privilégiés qui lui coûtent plus de 600 000 Euros par an et par personne un spectacle gratuit au cours duquel un comique grec vient se payer leur figure avec une grossièreté sans frontière ? C’est bien sûr l’inutile et coûteux parlement européen qui a reçu M. Tsipras venu se faire applaudir en ce lieu par ceux qui y siègent tout en souhaitant qu’il n’existe pas. Mais peut-être faudrait-il remercier ce démagogue manipulateur, qui trouve grâce aux yeux de nos médias puisqu’il est « de gauche », car il a le grand mérite d’éclairer les Européens sur ce que devient l’Union Européenne ou plutôt sur ce qu’elle n’est pas devenue. Un pays de 11 millions d’habitants fait chanter un continent de 507 millions d’habitants sous prétexte qu’il y a joué un rôle fondateur il y a 25 siècles et que son peuple souffre des fraudes et du laxisme de ses dirigeants. La Grèce ne pèse que 1,40 % du PIB de l’Union, et 1,80 % de la zone euro. Sa dette abyssale, pourtant allégée de 100 milliards en 2012, représente avec 320 milliards 175% de son PIB. Elle est d’autant moins soutenable que l’arrivée de l’extrême-gauche au pouvoir au début de l’année a fait replonger le pays dans une récession d’où il émergeait avec un petit 0,6% de croissance obtenu grâce aux potions trop amères de la troïka. Le gouvernement Tsipras veut garder l’euro, voir sa dette plus ou moins effacée alors qu’il bénéficie d’une aide de 240 milliards supportée majoritairement par les contribuables des autres pays européens, Allemagne et France en tête, afin de préserver sa dépense publique déraisonnable. En « échange », il évoque une réforme fiscale improbable et qui risquerait surtout de tuer le malade, si elle était appliquée. La Grèce n’a pas une économie taillée pour l’Euro. Comme le dit avec bon sens Giscard d’Estaing, il lui faut une monnaie faible, à sa mesure, pour se redresser. Le « Grexit » devrait donc être organisé dans l’unanimité et le bon ordre afin qu’économiquement la Grèce retrouve son équilibre et que politiquement les pays qui ont eu le courage de réformer puissent accepter la situation.

Mais les choses ne se présentent pas ainsi. Tsipras joue avec les divisions européennes. Non content de perturber son économie, il fait apparaître au grand jour son contre-sens politique. L’Allemagne reste ferme parce que le peuple allemand, traditionnellement attaché à la vertu financière et monétaire n’entend pas faire cadeau du produit de ses efforts à des fraudeurs. La France adopte une position plus souple parce que le Président ne veut pas fâcher la gauche de la gauche séduite par Syriza. On voit le paradoxe : la politique « européenne » de notre pays est conditionnée par des objectifs de politique politicienne intérieure ! L’Italie et l’Espagne mesurent aussi leurs réactions à l’état de leur opinion publique puisqu’elles mettent en oeuvre des réformes mais craignent la contagion souverainiste ou la révolte contre l’austérité. Bref, Tsipras est venu braver un non-parlement d’une Union Européenne qui n’existe que très peu politiquement et dont la démographie comme l’économie soulignent l’échec : un continent dont la population vieillit et diminue, sauf à être remplacée, dont la croissance est molle, surtout pour les pays plombés par une monnaie trop forte. Les Britanniques doivent se féliciter, comme les Scandinaves, les Polonais,les Tchèques ou les Hongrois d’avoir sauvegardé leur monnaie. Ils doivent regarder le grand large avec envie alors qu’un référendum est annoncé.

La bureaucratie des technocrates bruxellois a le mauvais rôle face au sourire provocateur du mauvais garçon si sympathique qui dérange les ballets de limousines des princes qui font semblant de nous gouverner. A force de piétiner les débris du rêve européen, il pourrait peut-être réveiller la conscience des vrais européens, ceux qui croient aux intérêts convergents des Etats-Nations de notre continent aujourd’hui dilués dans des structures lourdes et paralysantes. Quand un voyageur est égaré, il lui faut le courage de rebrousser chemin pour trouver une autre voie. De même, il sera sans doute nécessaire de détricoter l’Europe inefficace actuelle pour lui redonner des valeurs qu’elle a cru devoir abandonner et des objectifs dont elle s’est éloignée.

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16 Comments

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  • 0 / 10
  • domremy , 10 juillet 2015 @ 7 h 43 min

    OUI, il faut une autre EUROPE, car l les fraudes et le laxisme n est pas seulement chez les grecs

  • penelope , 10 juillet 2015 @ 10 h 40 min

    personne ne semble se rendre compte que ce monsieur veut mettre tout le monde dans sa poche pays et banquiers tous ceux à qui il doit tant d’argent (remarque d’une internaute,les 0 manquent à la somme),en faisant le grand méchant loup,menaçant que son départ de l’Europe mettrait tout le monde à terre,par crainte,ils se disent devoir la soutenir,sans se rendre compte que plus on lui donnera,plus il devra et moins il pourra rembourser;qu’il vaut mieux perdre 100 euros en le laissant partir ,que 1 milliard en l’aidant;il est sûr de lui,il sait que la gauche le soutient et ainsi on peut le voir sur toutes les photos,le sourire aux lèvres.Sont-ils tous sots où aveugles;ils emploient même des mots qui n’existent nul part,pour l’occasion”GREXIT”cela fait bien et peur.

  • nauticat , 10 juillet 2015 @ 10 h 48 min

    bonjour eric-p ,meuh non ! meuh non ! car Bruxelles & le gouvernement de clampins français ,va envoyer les nouveaux migrants opportunistes “obligatoires ” chez les Grecs ! Ces gens là ont affirmé qu’ils venaient en Europe pour travailler et donc payer des impôts ….

  • Nicolas , 10 juillet 2015 @ 12 h 15 min

    Lol ! +++++++

  • Nicolas , 10 juillet 2015 @ 12 h 22 min

    Il faut tous que nous organisions une sortie ordonnée de l’€ et de l’UE. Pour la Grèce en premier et pour la France. L’Autriche va faire un référendum pour sortir de cette Europe. L’Italue, c’est en janvier. Recouvrons notre souveraineté nationale. Il n’y a pas de citoyenneté européenne. Il y a des états-nations avec des interets et des niveaux de développement incompatibles. Ça mettra dans les 50000 fonctionnaires à Pôle emploi, ces porcs se sont gavés pendant des années. Et les politicards , au voir de 2 mandats, retraites à 10000€/ mois. Zéro , on leur paiera à ces voleurs, ces vendus.

  • ducoeur , 10 juillet 2015 @ 13 h 29 min

    Les grecs ne sont pas responsables de l’incompétence crasse et de la tyrannie européenne.

    Cette Europe est oligarque et tout ce qui pourra l’abattre me parait être une bonne chose.

    Nos nations n’ont cessé de décliner depuis que ce machin somptuaire inutile et nuisible a été imposé contre l’avis des peuples.

    Basta. Bruxelles delenda est. Si seulement.

  • nauticat , 10 juillet 2015 @ 15 h 59 min

    bonjour Nicolas ,certes cette Europe là est néfaste ,d’autant qu’elle s’est élaborée au mépris des souhaits des citoyens ,ce par un ramassis d’énarques & assimilés .Il est donc nécessaire d’en sortir ,à défaut de la reconstruire plus restreinte ,à 8 ou 10 par exemple .
    Mais d’ici l’échéance de 2017 ,comment obliger nos gouvernants à organiser un tel référendum ?

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