J’ai été très impressionné par cette promesse de notre Président, au cours de sa « visite d’Etat » aux Philippines, où il a lancé « l’appel de Manille ». « Il faut changer le monde pour sauver la planète ».
« Si le réchauffement climatique se poursuit au cours des prochaines années, c’est la guerre. Et la guerre, c’est la catastrophe. Et c’est la catastrophe qui entraîne la guerre ». Voilà qui est bien pensé, et voilà de quoi rassurer non seulement les Philippins, mais aussi les Français.
Je me suis tout de même demandé ce qui a soudain donné à notre Président l’envie irrésistible de se donner la stature d’un leader mondial. A-t-il été inspiré par le succès du pape François venu dans le pays en janvier dernier et célébrant une messe devant cinq millions de catholiques ? Veut-il disputer le leadership mondial à son collègue Obama ? Se prend-il pour De Gaulle à Phnom Penh en 1966 ?
J’ai envisagé toutes les hypothèses, des plus réalistes jusqu’aux plus surprenantes. Réaliste le dessein de François Hollande de pavaner en décembre à Paris, il doit donc se faire le commis voyageur de ce Sommet de la Planète qui, comme les précédents, sera inutile et nocif (déjà pour nos finances publiques). Réaliste aussi l’influence à ses côtés d’une cour à sa dévotion, avec des muses aussi troublantes et averties que Marion Cotillard et Ségolène Royal. Que la planète est belle ! Réaliste encore la volonté de ravaler une façade présidentielle bien décrépite : François Hollande s’impose aux Verts et aux frondeurs comme le chef de la gauche et l’homme providentiel. Décembre 2015 le mènerait dans un fauteuil à quelques mois seulement de mai 2017 : quelle base et quel envol pour une campagne dynamique !
Ces diverses bonnes raisons m’ont laissé pourtant insatisfait. Je suis allé donc chercher ailleurs. Par exemple : Hollande a laissé jouer sa corde électoraliste et, dans la perspective des élections cantonales dans trois semaines, il a voulu impressionner l’électorat. Son discours était à Manille, mais sa tête était à Tulle. Devant les grandes promesses et les beaux discours, les Philippins seraient-ils aussi sensibles et aussi crédules que les électeurs français ?
“Avec ses promesses ridicules, François Hollande n’est pas seulement un rien prétentieux, il est surtout un dangereux colporteur d’une idéologie de haine et de mort qui n’hésite pas à détruire l’humanisme au prétexte de sauver la planète.”
Autre explication qui suggère que le Président est un visionnaire : les scientifiques, y compris quelques-uns qui appartiennent au GIEC, pourtant officine de menteurs et de tricheurs, ne croient pas, comme le proclame Hollande, qu’il y ait un lien immédiat et actuel entre le réchauffement climatique (dont la réalité est de plus en plus contestée) et la fureur des tempêtes, typhons, tsunamis et autres drames qui ont douloureusement frappé les Philippins mais aussi tous ces peuples de la bordure pacifique de l’Asie. Une récente étude d’une équipe de chercheurs australiens émet l’hypothèse que le réchauffement pourra peut-être agir sur ces catastrophes naturelles dans…300 millions d’années. Hollande se voit-il encore au pouvoir à cette échéance ?
Enfin, dernière explication, peut-être en liaison avec ce que le Président sait de la religion catholique : dimanche dernier était fêtée la Transfiguration, Jésus apparaissant dans toute sa glorieuse divinité aux trois apôtres Pierre, Jacques et Jean. François se prendrait-il maintenant pour le Seigneur maître du monde ? A la tête de l’Etat Providence, le chef d’Etat n’est-il pas lui-même divine Providence ?
J’arrête là mes fantasmes et, au risque de ramener notre Président à sa juste mesure, qui est faible et discrédite chaque jour notre peuple et notre nation, j’observe l’appel de Manille, ceux et celles qui l’ont lancé, comme les symptômes et les acteurs d’une idéologie bien rodée, surtout depuis la conférence de Rio (1992, pour faire oublier l’effondrement mondial du communisme). En fait, depuis un siècle et demi on nous a servi la même soupe, la même vulgate marxiste : toutes les catastrophes, naturelles comme économiques, seraient fruits d’un système économique et social qui exploite les pauvres, qui détruit la planète, fait disparaître les espèces animales et les essences végétales. D’une part, rien ne prouve l’intensité d’un réchauffement climatique, et encore moins quelque responsabilité du progrès économique fondé sur l’échange et l’entreprise. D’autre part, les planistes, les dirigistes, les organisateurs de sommets et de congrès ont sur la conscience des centaines de millions de victimes. Les typhons et les tsunamis politiques sont les pires qui soient.
Avec ses promesses ridicules, François Hollande n’est pas seulement un rien prétentieux, il est surtout un dangereux colporteur d’une idéologie de haine et de mort qui n’hésite pas à détruire l’humanisme au prétexte de sauver la planète.
> Cette tribune est parue originellement sur le site de l’ALEPS.
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