Comme toujours, dans les occasions importantes et décisives, la gauche est incapable de faire face et se défile. Avec des arguments pitoyables et grotesques, elle préfère déposer les armes et déserter le combat politique du deuxième tour des élections régionales. Pour faire barrage au Front National, elle retire ses listes et n’aura donc pas un seul élu dans au moins deux régions. Sans avoir l’assurance que cette tactique empêchera l’élection d’un (e) président (e) FN. Curieuse conception du respect des électeurs et de la démocratie.
En phase terminale, le Parti Socialiste, de façon grandiloquente avec un logiciel datant des années 30, met en scène son suicide politique. Car il s’agit bien d’un suicide : ce n’est pas avec des arguments éculés du style “nous entrons en résistance” ou avec une Martine Aubry perdant son sang-froid, au bord des larmes, submergée par l’émotion de voir sa région basculer dans l’escarcelle du FN, qu’il va perdurer. Après tout ce n’est là que l’illustration de l’activation de sa mort programmée. Il ne pourra pas survivre longtemps avec des élus, toujours dans l’émotion, n’ayant aucune maîtrise authentiquement politique (indispensable pour gérer les affaires d’un pays) et développant des thèses déconnectées des réalités.
Pour donner l’impression qu’il se sacrifie pour la République et la démocratie, le PS se coince dans une posture imbécile qui lui fait refuser la représentativité régionale citoyenne par le verdict des urnes. Paradoxale et comme d’habitude équivoque, son orientation risque de déboussoler ses partisans et ses sympathisants, éternels cocus de la politique, qui une fois de plus vont se sentir trahis par des dirigeants plus préoccupés par leurs petites tambouilles électorales. Les socialistes sont depuis trop longtemps les champions des compromissions et des petits calculs entre “républicains”. Au détriment de nos institutions démocratiques. Impuissants à s’adapter au monde qui bouge, qui vit et qui change, ils restent figés dans une idéologie pour ados perpétuels. Inachevés ou rabougris, ils sont inaptes à comprendre un peuple qui évolue dans un sens plus “conservateur” et qui refuse des innovations sociétales faites sur-mesure pour les bobos du boulevard Saint-Germain. Un peuple qui demande plus de sécurité, un peu plus de considération et un peu moins de mépris. C’est bien là où le bât blesse : le manque d’écoute !
Quant à la droite molle, sa position du “ni, ni” est plus logique et a le mérite d’être claire. Cela va, probablement, lui permettre de gagner quelques régions, certes, moins que celles prévues, mais tout de même ! Malgré cela, elle ferait bien de faire son introspection le plus tôt possible, sinon elle risque d’imploser en des myriades de petites chapelles “républicaines”… Comment face à la montée du FN pourra-t-elle rester dans une attitude politique dépassée et résister encore longtemps à l’appel d’une radicalisation salutaire ? Elle doit clarifier ses rangs en écartant certains cadres militants qui, à l’évidence, seraient plus à l’aise au PS et d’autres, ayant de vraies convictions, qui feraient mieux de rejoindre le FN. Tant qu’elle exclura le FN du champ républicain et ne comprendra pas que l’union des droites est nécessaire pour l’avenir du pays, elle se fera phagocyter par celui-ci. Au risque de disparaître. Car le Front National devient une offre politique de plus en plus crédible et une force de remplacement. La droite molle, qui perd près de 4 millions de voix, ferait bien d’y réfléchir et de retenir un chiffre très révélateur : en cinq ans, élections après élections, le FN a multiplié par 3 son nombre de voix, soit : + 170 %…
Dimanche prochain, qu’il obtienne une présidence de région, deux, ou pas du tout, le FN est assuré d’avoir, sur tout le territoire, un maillage de centaines de conseillers régionaux. Et il aura, surtout, mis en évidence, plus que jamais, les contradictions d’un système à bout de souffle et aura démasqué l’imposture, aujourd’hui flagrante, de l’UMPS ou de L’RPS, selon la dénomination que l’on veut bien lui accorder. Quand un Premier ministre – socialiste – s’abaisse, en toute indignité et en oubliant que seul le peuple est souverain, à appeler officiellement, en direct sur une chaîne de télévision publique, à voter pour des candidats de droite, sous prétexte de faire barrage au choix de plus de 6 millions d’électeurs, cela démontre l’état calamiteux de nos valeurs démocratiques et républicaines. Les tartuffes de la gauche et de la droite molle, devraient prendre, d’ores et déjà, la mesure de la détestation que leurs attitudes respectives provoquent chez les citoyens et des conséquences catastrophiques, pour eux, que cela va avoir pour la suite, après les élections. Quelle qu’en soit l’issue !
Tant il est vrai que “le vieux système est mort” et que s’annonce une recomposition politique.
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