Une photo, anecdotique ou pas, peut en dire plus que ce que l’on croit. On peut aussi lui faire dire n’importe quoi ou ce que l’on veut. Il n’empêche qu’une photo peut s’imprimer dans la mémoire collective, et même rester dans l’histoire, mais cela est plutôt rare. En tout cas, le cliché pris à Saint-Martin, va entacher à tout jamais le quinquennat d’Emmanuel Macron. Cette photo, où l’on voit notre Président, encadré par deux énergumènes, à moitié dénudés, l’un faire un doigt d’honneur – pour qui ? – et l’autre faisant deux doigts en signe de cornes, geste issu de la culture rock, est navrante. D’abord, parce que ces familiarités, qui n’ont sûrement pas grand sens pour leurs auteurs, sont évidemment déplacées envers le représentant de l’État français, mais ce qui est ahurissant, c’est que le président de la République puisse se prêter à ce petit jeu de proximité. Tout le problème est là.
Cette intimité entre deux jeunes débraillés, dont l’un, cerise sur le gâteau, est un ancien braqueur sorti récemment de prison et notre président de la République, illustre parfaitement le penchant de nos élites, pour tout ce qui est trash, glauque, dérangeant, inverti. Plus c’est inconvenable, plus cela les excite. Si c’était pour faire le buzz, comme l’on dit, on pourrait admettre, mais ce goût immodéré envers la décadence cache un tout autre dessein. Ce penchant pour le dérèglement des valeurs dans une société déjà en pleine déliquescence, est assez logique pour les partisans d’un libéralisme mondialisé. Pervertir, totalement et complètement, nos valeurs, ces valeurs qui font notre Nation et notre Patrie, est bien l’objectif, à peine voilé, de nos élites mondialistes pour accélérer, entre autres souhaits, le fédéralisme de l’Europe. Et Macron est un fédéraliste convaincu…
Notre président de la République, n’est pas un imbécile et il est, apparemment, assez malin pour retourner une situation qui lui échappe, mais il a un gros défaut : il est intempestif. Et ces calculs politiques sont souvent court-circuités par son intempérance d’enfant gâté et son orgueil d’ancien banquier d’affaires. La photo de Saint-Martin, tout comme l’affaire Benalla – ne parlons pas des petites phrases malheureuses – n’a pas pu être récupérée par une communication intelligente. Malgré quelques efforts. Et ceux-ci n’ont pas été suffisants pour sauver l’image du chef de l’État. L’homme est déstabilisé. Le philosophe, Michel Onfray, lui, ne fait pas dans la dentelle pour l’accabler et en rajouter une couche dans une lettre ouverte incendiaire, à propos de la photo de Saint-Martin. Outre quelques vulgarités de langage, qui sont là, singulièrement, opportunes (la photo, n’est-elle pas elle-même vulgaire ?), cette lettre résume bien le problème que les Français ont avec la gouvernance Macron. Elle cite également d’autres affaires, que l’on avait tendance à oublier : les cinq millions non déclarés sur la déclaration de patrimoine du candidat Macron, toujours pour le candidat Macron, la soirée organisait à Las Vegas par Muriel Pénicaud, actuelle Ministre du Travail, pour lever, illégalement des fonds pour sa campagne, l’amie, très intime du couple Macron, Mimie Marchand, dont un passé de “tenancière de boîte de nuit, mariée à des braqueurs, puis à un policier, reine de la presse people” intrigue et pose question, le décret fait sur-mesure pour permettre à son biographe, Philippe Besson, d’être nommé consul à Los Angeles, tout cela fait beaucoup de couleuvres à avaler.
Ces taches dans la fonction du président de la République sont autant de salissures sur le fronton de la Nation et au rythme où cela va, il y a de quoi s’inquiéter pour les quatre ans qui lui restent à jouer au Président. Quatre ans, c’est long !
Claude Picard
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