Un petit mot à ces jeunes qui se croient de gauche

On connaît tous l’histoire du verre à moitié rempli. Selon que vous soyez optimiste ou pessimiste vous le verrez à moitié plein ou à moitié vide. Une même réalité interprétée depuis deux points de vue différents. C’est facile.

Il existe pourtant un troisième point de vue, encore plus pragmatique : il se peut tout simplement que le verre soit deux fois trop grand.

Ce troisième point de vue, c’est un peu celui que j’ai sur votre jeune génération qui se croit de gauche. Sans jugement aucun. On vous croise un peu partout sur le web : défenseurs sourds de la gauche socialiste. Vous vous appelez Kevin, Jérémy, Karine ou Philibert. Vous avez entre 15 et 30 ans et vous êtes majoritairement de gauche. Certains de vous étiez même place de la Bastille le 6 mai 2012. Ou rue de Solférino. Vous aviez envie d’y croire — c’est respectable. Vous aviez des convictions — c’est admirable. Vous aviez envie de rendre le monde meilleur mais vous avez été trompés. C’est ballot. Doit-on vous le reprocher définitivement ?

Non, car à votre décharge, vous n’avez que des circonstances atténuantes :

Vous êtes nés sous Mitterrand pour la plupart. Vous avez été bien calibrés sur les grandes chaînes de l’Éducation nationale, bien “amnésiés” de tous les détails de notre grande Histoire, bien mis à l’abri de toute connaissance des rouages de l’économie. Vous avez été “marchandisés” comme jamais aucune autre génération ne le fut avant vous, bien préparés à devenir le consommateur final de toutes les productions à la mode. Vous avez été “AFP-isés” de concert par des médias jouant tous la même partition, chloroformés par la bien-pensance généralisée. Bref, la moindre de vos valeurs, la plus petite de vos références à été insidieusement forgée par les petites mains complices d’un système infecté par le socialisme intéressé.

Votre chemin était déjà mâché. Alors, vous vous croyez socialiste et c’est bien normal. Qui ne le serait pas après ça ? Sauf que, et c’est gênant pour la démocratie, vous n’êtes socialiste que par défaut :

Car ce n’est pas d’être informé qui vous a rendu socialiste, c’est de ne l’être qu’à moitié. Vous êtes comme le verre à moitié plein, ils ne vous ont rempli que d’une seule moitié : celle qui les intéressait.

Sur toute chose votre horizon mérite donc d’être doublée.

« Le bien c’est bien et le mal c’est mal, choisissez votre camp ! » Voilà ce qu’ils vous ont laissé comme liberté de choisir. Êtes-vous sûr que votre choix en était un ? Le monde est peu plus compliqué que ça.

Et voilà maintenant que vos socialistes qui vous ont déjà rendu malades d’eux-même se prennent de fantasmes créationnistes : il veulent créer l’homme nouveau, soustrait de lui-même : normalisé, égalisé, asexué, genderisé. La grande société égalitaire absolue ! Multiculturelle sans culture ! Métissée de la même couleur ! Antiraciste sans race ! Égale d’aucune différence !

Et ils rêvent même de vous voir devenir les « tuteurs agréés » de cette prochaine génération d’hommes nouveaux parfaitement socialistes qu’ils comptent mettre au point : vous serez les parents 1, 2 ou 3 d’une progéniture bien propre et bien nettoyée de tout « déterminisme » familial ou social. Permettant ainsi à l’État de vite prendre la main sur le bon développement « républicain » de ces nouveaux citoyens. Citoyens lambda pour toujours.

“La moindre de vos valeurs, la plus petite de vos références à été insidieusement forgée par les petites mains complices d’un système infecté par le socialisme intéressé.”

Si on vous laisse faire…

Alors non, il faut vous arrêter là. Vous dire toute la vérité : la clique socialiste que vous défendez n’a rien de « socialiste ».

Ces imposteurs à plein temps que vous maintenez au pouvoir n’ont gardé du socialisme que la grande enseigne. Ils ont garni les rayons de toutes leurs petites déviations intéressées, de leurs petites connivences capitalistes. Et d’autres choses bien pires encore.

N’avez-vous pas encore constaté comme leurs projets, une fois rendus dans la vraie vie, déclenchent toujours un résultat contraire à celui escompté ? Ne les sous-estimez pas : c’est exactement ce qu’ils avaient prévu. Car pour vous faire adhérer à leurs projets, il leur suffit de toujours vous les présenter face à un miroir, pour vous en offrir l’exact portrait inversé :

Ils ont des tentations totalitaires ? Aussitôt, ils vous font dénoncer du fascisme dans tous les autres camps. Il leur prend le besoin d’attaquer un affreux pays non-aligné ? Il leur suffit de renommer cette attaque unilatérale en « riposte » pour faire de vous de joyeux va-t-en-guerre indignés ! Une quelconque liberté du peuple les encombre ? Les voilà qui vous chargent de la supprimer sous prétexte de plus d’égalité ! Si demain vous montrez du doigt les injustes niches fiscales dont profitent quelques riches exilés, on peut être sûr que c’est un petit privilège du peuple que vos socialistes veulent dégommer. Et si, demain, l’interventionnisme de l’État crée une nouvelle catastrophe dans l’économie, c’est « le monde de la finance devenu fou » que vous vous empresserez de désigner à la foule.

Bref, on le voit bien : si de chaque chose vous aviez la mesure complète, vous pourriez changer d’ennemi sans même changer de convictions.

Ainsi, vous voilà devenus, sans l’avoir vraiment voulu, les collaborateurs de toutes les choses que vous croyiez combattre, et les petites mains complices à votre tour de la vilaine société qu’ils nous préparent pour demain. Qui sera tout, sauf socialiste. Car du socialisme, les vôtres ont perdu la majuscule depuis longtemps :

D’entre tous, ils ont le plus bradé leurs idéaux ! Ils sont partis de mai 68, se sont ébaudis devant Mao, Trotski et les autres. Ils se sont goinfrés de la richesse produite par les trente années laborieuses que leurs parents avaient sacrifié à la France pour la faire devenir grande. Ils se sont multipliés dans la démagogie, toujours flattant le faible et déresponsabilisant les autres. Ils ont investi tous les couloirs de l’éducation : partout où l’on peut manipuler au berceau la nature même des futures générations. Ils ont aliéné toutes les grandes entreprises stratégiques, plaçant à leurs têtes des énarques issus d’eux-même, ont pompé goulûment à tous les robinets de quoi financer suffisamment de promesses pour se faire élire. Ils ont laisser croître doucement dans l’ombre leurs sales petits projets intimes. Et maintenant qu’ils ont tous les pouvoirs ils comptent sur vous pour les aider dans cette tâche.

Et c’est de ça que vous rêvez ?

Ils ont consommé vos désirs d’engagement avant que vous n’ayez pu en couler les fondations. Vous aviez soif de vérités ? Ils vous en donnent de pleins bidons ! Vous aviez faim de certitudes ? Ils vous en ouvrent de pleins cartons ! Soyez rassuré, ils ne manqueront jamais de tout ça. Car leurs vérités et leurs certitudes, contrairement aux vôtres, ne sont que de circonstances. Et si vous tombez repus, ils en inventeront vite de nouvelles pour vous garder sur le droit chemin de leurs grands projets. Car de vous ils ont besoin pour porter les étendards de la bonne parole jusqu’au petit peuple. Porteurs de banderoles et rabâcheurs de slogans ils vous veulent. Les faux drapeaux – false flag – en chair et en os d’un faux socialisme pour tous.

Ils peuvent se féliciter : à défaut du vôtre, vous assurez bien leur avenir. Leurs pédagogues ont fait du bon boulot : on peut bien en recruter encore soixante-mille. Et devant cette grande armée rouge de leurs petits profs : Vous. Les petits soldats en charge de faire le bruit qui couvre leurs messes basses. En première ligne. C’est normal, dans leurs plans vous êtes déjà sacrifiés : vous êtes la génération qui demain paiera pour tout et pour tous, sans plus rien avoir en contrepartie.

Alors oui, vous êtes comme le verre à moitié rempli. Ni à moitié plein ni à moitié vide : simplement deux fois plus grand que ce que ces gens-là ont fait de vous.

De l’engagement au piège abscons et de la conviction personnelle à la soumission consentie il n’y a que quelques pas. Ne les franchissez pas avant d’avoir tenté de remplir par vous-même votre autre moitié :

La moitié qu’ils vous ont dérobé.

Alors échappez-leur ! Au moins, pour un temps. Soyez curieux ! Avancez un peu et peut-être qu’en vous retournant bientôt vous les trouverez ridicules. Comme les simples ombres projetées d’une réalité par omission. Donnez-vous du champ et sortez des cadres étriqués dans lesquels ils vous ont enfermé. Soyez pour quelques temps au moins les propres maîtres de votre ré-information : vous n’avez rien à perdre, vous pourrez toujours revenir en arrière. Mais vous gagnerez peut-être à la fin de pouvoir choisir. Librement cette fois-ci. Peut-être bien que vous lirez quelques vrais socialistes. Et que vous le deviendrez vraiment ! Ce sera très bien. Ou peut-être que vous deviendrez tout autre chose. Ce sera encore mieux.

Dans les deux cas vous exécrerez ceux-là mêmes que vous servez aujourd’hui.

> le blog de Sébastien Morge

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52 Comments

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  • 0 / 10
  • Républicain non aliéné , 9 septembre 2013 @ 13 h 18 min

    Dans la même situation que vous JL 75, à ceci près que je me savais déjà “de droite” à partir du lycée où j’avais voter N.S pour mon tout premier vote, je l’ai regretté ensuite mais c’était le meilleur choix pour l’époque à mes yeux, et je le pense toujours.

    La raison ? Les gauchos du cru n’étaient que des jeunes “fuck the society” sans perspective d’avenir, sans projection et avec l’insulte et la morgue au lèvre de ceux qui se croient représentatifs de toute la jeunesse. Portrait d’autant peu flatteur s’il en est que c’était la génération SMS, touttoutdesuite, baisodrome, cannabis, nidieunimaitre que j’exécrais et que j’exècre encore aujourd’hui. Parce qu’ils nous tirent vers le bas et l’hyperindividualisme généralisé, amoral voire immoral. C’est comme si l’on confiait les rênes de la société à des sales gosses immatures qui refusent en permanence d’être sanctionné à chaque fois qu’ils commettent une bêtise.

    Parce que les parents de ses individus sont les premiers responsables du laxisme de nos institutions, du niveau pitoyable de notre enseignement secondaire, de l’émergence du phénomène de “l’enfant-roi” et par extension de la diminution progressive de toute forme d’autorité et d’exigence dans notre société à commencer par la famille où le droit national castrateur tente de minimiser le rôle du père. Et d’ailleurs, à bien y regarder, toutes ces conséquences sont liées à la même racine, mauvaise herbe qui commence dans la cellule familiale défaillante avec des parents a l’autorité défaillante et souvent au père absent.

  • Républicain non aliéné , 9 septembre 2013 @ 13 h 37 min

    J’en oublie mes pluriels, navré.

  • louis , 9 septembre 2013 @ 15 h 24 min

    Chaque fois que j’entends parler d’écologie, je me dis en moi-même : Ha oui, quelle planète allons-nous laisser à NOS arabes ?

    Les coupables sont ceux qui ont voté Mitterrand en 1981 et en 1988. C’est lui Mitterrand qui a embauché les 3 millions de fonctionnaires, dont on paie les salaires depuis 30 ans, et dont on va payer les retraites à partir de 2020, au moment où ils vont arriver à la retraite.

    Fonctionnaires embauché en grande partie pour faire baisser le chômage dû à sa politique d’immigration, ainsi que les statistiques de chômage afin de permettre la réélection de pèpère; mais aussi pour fidéliser un électorat de fonctionnaires, tenu par les cordons de la bourse; fonctionnaires qui tiennent aussi les listes d’émargement électorales, afin de vérifier que les mêmes fonctionnaires font bien leur “devoir citoyen” et votent correctement.

    Mais les coupables sont aussi bien ceux qui ont voté pour Hollande en 2012, c’est à dire selon T

  • louis , 9 septembre 2013 @ 15 h 33 min

    C’est à dire selon Terra Nova : les femmes, les immigrés et enfants d’immigrés et les jeunes; Et oui les jeunes ça vote toujours à gauche.

    Dire à ces jeunes, vous vous êtes trompé, on vous a trompé, ok c’est l’hypothèse qui leur est la plus favorable, ce sont des couillons et des gogos, mais il est possible aussi que leur choix soit délibéré, choisit en toute connaissance de cause. Que les résultats actuels en matière de violence, de délinquance, de chomâge et d’immigration; soient réellement leurs choix.

    Tous ces gens de gauche se sont battus comme des lions sous Mitterrand pour avoir la société actuelle. Elle est le résultat de leur volonté, ils ont voulu et imposé de force à tout le monde leur choix; Il n’a pas été possible de les contrer.

    Il ne faut pas oublier le coté pervers, malfaisant, le désir de nuisance, le plaisir malsain à faire le mal, à jouir du malheur d’autrui, dans les actions des hommes et des femmes …

  • onestfoutu , 9 septembre 2013 @ 15 h 48 min

    Proverbe, citation ou ce que vous voudrez mais tellement vrai :

    “Ne pas être socialiste à 18 ans, c’est ne pas avoir de coeur, mais l’être encore à 40, c’est ne pas avoir de cerveau”

  • Martignan , 9 septembre 2013 @ 18 h 51 min

    Sacré Marius…
    Mais d’abord, qu’est ce que le socialisme en France?
    Je suis grand-père depuis vingt ans et je cherche toujours la réponse…
    Serait-il meilleurs qu’en Allemagne nazie ou qu’en URSS?

    Ce que j’ai compris c’est que la république française est un
    état totalitaire depuis ses origines. Ce n’est pas une question de gauche ou de droite.

    Ceci dit Marius, vous avez raison, la gauche est pire que la
    droite plus rapide. Elle brûle les étapes et prépare l’homme
    nouveau, révé par Hitlher et Staline, l’esclave parfait, idéal,
    qui s’incarnera bientôt, dans notre doux pays, au son de nos violonistes virtuoses et de leur chef, qui pourtant ne paye pas de mine.

    Ce qu’il faut, c’est stopper cette fausse démocratie !

  • Tintin , 9 septembre 2013 @ 21 h 08 min

    @Marie de France :

    Condamnons ensemble les partis politiques écologistes.

    Greenpeace s’introduire illégallement dans les centrales nucléaires, le gouvernement ne les condamne pas car il n’est pas légitime pour le faire et les simples d’esprit préparent des attentats contre le nucléaire pour lutter contre le nucléaire !

    La place des partis politiques écologistes est à l’asile psychiatrique ou en prison.

    Le combat contre le nucléaire est à gagner en faisant le siège de la république et de Washington, pas en faisant le siège des centrales nucléaires !

    Seul un putsch à Fukushima et à Washington-Bruxelle-Moscou-Pekin avant le prochain mois de novembre ou une aide ponctuelle venue d’ailleurs, peut nous désormais nous sauver.

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