David Duke, le premier candidat soralien/dieudonniste des États-Unis

Le sondage a étonné jusqu’aux plus fins observateurs de la vie politique états-unienne. Commandé par l’Université de la Nouvelle Orléans et réalisé sur un échantillon représentatif de 614 électeurs de Louisiane (marge d’erreur : 3,95 points), il révèle que l’un des groupes de personnes les plus favorables à David Duke, candidat à la primaire républicaine pour l’un des deux sièges de sénateurs de l’État du Pélican, comme il est surnommé, au niveau fédéral est… celui des Africans-Americans, c’est-à-dire des noirs, avec 16% d’opinions favorables. Au niveau des tranches d’âges, les 18-29 ans et les 30-49 ans lui sont les plus acquis avec 19% d’opinions favorables contre 9% pour les 65 ans et plus, les seuls qui pourraient être nostalgiques de la ségrégation raciale. Au niveau des intentions de vote, les noirs sont 14% à envisager de voter pour lui à la primaire républicaine, les 18-29 ans 21% et les 30-49 ans 18%. C’est un phénomène inédit aux États-Unis, qui fait écho à deux personnalités française controversées ainsi qu’à leur public : le polémiste Alain Soral et le bateleur Dieudonné. Passé par le Ku Klux Klan dans les années 70 (ce que les médias de masse rappellent sans cesse, ils sont moins précis quand ils parlent d’anciens trotkystes !), David Duke a fait évoluer son discours : après des déclarations pouvant prêté aux accusations de racisme (jusqu’à la fin des années 90), il s’est davantage positionné comme défenseur de tous les peuples (dont celui des descendants d’Européens, mais plus seulement, un peu sur le mode “identitaires de tous les pays, unissez-vous”) qu’il juge menacés par un petit groupe de juifs qu’il accuse d’être surreprésentés voire de faire la pluie et le beau temps dans certains secteurs (banque centrale, banques, médias de masse, Hollywood, Cour suprême, etc.) mais aussi d’être responsables du chaos géopololitique actuel ou de certaines dérives morales (pornographie, “mariage” homosexuel, etc.). Du Soral, sans les outrances verbales et, liberté d’expression garantie par le 1er amendement de la constitution des Etats-Unis oblige, sans les graves conséquences judiciaires qu’un tel discours entraînerait au pays de Molière. Il y a quelques jours, David Duke a ainsi été invité par un talk-show african-american non-aligné sur YouTube :

Comme celle de Trump, la candidature de David Duke devra être suivie attentivement car elle dit quelque chose de l’état de l’opinion outre-Atlantique.