Après 5 ans de hollandisme, la droite ne pouvait que gagner et le Front national, après un quinquennat meurtri par les attaques terroristes de grande ampleur et une crise migratoire sans précédent ne pouvait que poursuivre sa dynamique des municipales et des régionales. Pourtant ce dernier , estimé à 30% pour le premier tour au début de la campagne perdit 10 points de vote par rapport aux dernières régionales pendant que, pour la première fois depuis 1958, la droite de gouvernement est éjectée du deuxième tour.
Pourquoi? Certes parce qu’Emmanuel Macron, digne Ambassadeur de la super-classe mondiale, membre des youngs-leaders et du Bildelberg a bénéficié d’un financement et d’une aura médiatique hors normes afin de se venger de l’électorat populaire du Brexit et du vote Trump; certes aussi parce qu’il y a eu consentement tacite entre l’Elysée, les médias et les juges pour détruire François Fillon. Mais ces raisons ne sont pas suffisantes.
La faiblesse des droites est aussi patente: concernant François Fillon, ce dernier est un homme sans réelle conviction, si ce n’est son libéralisme économique inadapté à un petit peuple blanc décimé par la mondialisation. L’observateur attentif aura remarqué qu’au début de la campagne des primaires, il ne décollait pas dans les sondages du fait de ne parler que de réformes économiques. Voyant que sa campagne manquait de souffle face à un électorat droitisé, il changea de cap et martela son désir de se battre contre le totalitarisme islamique, se rapprocher de la Russie de Poutine, tarir les flux migratoires et ouvrit opportunément les bras à la droite catholique en se rapprochant de Sens Commun.
Grâce à cette technique, il créa une dynamique et gagna contre un Nicolas Sarkozy sanctionné pour n’avoir jamais appliqué les promesses de la droite buissonnière qui l’avait porté au pouvoir en 2007 et d’un Juppé gauchiste, islamophile et immigrationniste. Cette victoire nette grâce à une ligne droitière devait le porter au pouvoir.
Mais pour l’observateur attentif, il saborda tout son capital avant même que l’affaire du “Penelopegate” n’éclate: en gardant d’abord un long silence après sa victoire qui brisa son élan, puis, en suscitant une polémique inutile sur la libéralisation de la sécurité sociale au lieu de se cramponner à une ligne souverainiste et identitaire: résultat, il s’effondra dramatiquement dans les sondages, et cet effondrement se maintint par l’image déplorable du “Penelopegate” et cette manie de ne cesser de faire du pied aux centristes qui l’avaient quitté pour tenter une nouvelle fois de réunir cette auberge espagnole que sont les Républicains au lieu de s’atteler à siphonner l’électorat petit blanc populaire qui vote FN, comme l’avait intelligemment fait Sarkozy en 2007 sous l’impulsion de Patrick Buisson.
Côté FN, l’échec est aussi flagrant: l’expulsion du provocateur inutile qu’était devenu Jean-Marie Le Pen était une bonne chose pour l’image d’un parti qui se voulait présidentiable. Mais Marine Le Pen, femme foncièrement de gauche bien avant sa rencontre symbiotique avec Florian Philippot, confondit dé-diabolisation et gauchisation. Conséquences: les questions migratoires et islamiques furent mises sous le boisseau dès son arrivée à la présidence du parti, au profit d’une sortie de l’UE et d’une largage de l’euro dont peu de Français adhèrent (à peine un quart alors que 75% se retrouvent sur les questions sécuritaires et identitaires).
Par conséquent un tragique chassé-croisé s’opéra entre un peuple se droitisant toujours plus et un Front perdant de sa puissance corrosive: le premier par son vote engendra une dynamique aux municipales et aux régionales puis ouvrit peu à peu les yeux sur l’abandon de Marine le Pen et la sanctionna finalement au premier tour en lui retirant 10 points de plus initialement prévus par les sondages si elle avait gardé la ligne traditionnellement droitière du parti, avec laquelle elle renoua trop tardivement, paniquée par son effondrement sondagier, la dernière semaine de sa campagne de premier tour face à un électorat désillusionné.
Alors que l’entre-deux tours avec le ralliement de Dupont-Aignan avait bien commencé, pulvérisant symboliquement le cordon sanitaire entre les droites, incitant ainsi une partie substantielle de l’électorat de Fillon à voter pour elle, MLP les découragea aussi sec, lors de sa performance d’une immense médiocrité lors du grand débat lui faisant perdre 7 points d’intention de vote, tant par la forme vulgaire et agressive que par la ligne stratégique souhaitant naïvement coaguler les “non” au référendum de 2005 à la Constitution européenne alors que depuis 10 ans la sociologie a profondément changé: ceux qui ont voté pour l’euro-sceptique Mélenchon au premier tour sont soit des bobo immigrationistes, soit pour la plupart des musulmans qui refusent MLP.
Comme l’a brillamment montré une étude IFOP demandée par François Billot de Lochner: il n’y a pas de porosité entre les électorats d’extrême gauche musulmans et pro-immigrationnistes et d’extrême droite, mais au contraire, cela va étonner le lecteur, entre le FN-LR…et En Marche! Sauf que cette porosité entre ces trois électorats forts différents socio-économiquement fonctionne uniquement sur les questions identitaires et sécuritaires: l’ensemble de ces électorats sont hostiles à l’immigration de masse, souhaitent sortir de Schengen et lutter de manière vigoureuse contre l’islamisation du pays.
Les élections précédentes montrent que les bourgeois conservateurs des centres villes sont tout à fait enclins à donner carte blanche à un candidat qui veut lutter contre l’islamisation et l’immigration si celui-ci ne les prive pas de l’euro et des baisses d’impôts et que l’électorat du péri-urbain et du rural peut tout à fait lâcher du leste sur l’euro et sur une libéralisation de l’économie si le candidat oeuvre en échange pour leur sécurité et leur identité. C’est grâce à cette compromission entre ces deux électorats que la France peut être sauvée.
Or les questions identitaires et sécuritaires ont été insuffisamment abordées par les candidats qui ont privilégié les questions économiques obligeant leur électorat respectif à se positionner en fonction, faisant apparaître, au moment des élections, une fracture forte entre citadins et couches populaires du péri-urbain et du rural.
Curieusement ces 5 prochaines années perdues sont une aubaine pour les patriotes que nous sommes. En effet, les deux partis de droite sont détruits: LR risque d’imploser après les législatives et la ligne Marine-Phillipot est définitivement discréditée d’autant plus que Marion (dont la ligne libérale-identitaire est plébiscitée par les militants) ne souhaite pas reprendre le flambeau du Front mais démissionner à la manière d’un Julien Rochedy désirant acquérir une expérience professionnelle avant de revenir en politique. Si cette démission de Marion, qui incarne la ligne souhaitée par les militants, devenait effective, elle aurait pour conséquence d’éroder un parti ne correspondant plus à l’attente des Français.
Et c’est sur cette ruine prédite par Patrick Buisson que nous pouvons propulser, à la manière du Système pour Macron, un candidat de notre société civile patriote. Pour ceci, avant de trouver un candidat énergique au sein de nos entrailles, il faut bûcher sur un véritable projet fédérateur qui ne se cantonne pas à l’arrêt de l’immigration, à la lutte anti-terroriste et à la Remigration mais aussi à un retour d’une France puissante qui transformerait une Union européenne technocratique et “droit-de-l’hommiste” inféodée à l’Amérique en une “Europe carolingienne” (dont le PIB dépasse de loin celui des Etats-Unis et de la Chine), comme le souhaitait De Gaulle autrefois et aujourd’hui Bruno Megret, et d’une France leader d’un espace francophone renforcé, pesant actuellement 10% de l’économie mondiale, s’étalant sur tous les continents et regroupant 800 millions de personnes s’expriment dans la langue de Molière, membres majoritairement de petits pays refusant les impérialismes américain, chinois, russes et islamiste.
Une fois ce projet fédérateur écrit et incarné par un candidat énergique, notre but sera de trouver des fonds massifs, afin de le propulser sur le devant d’une scène médiatico-politique essoufflée, auprès de tous ces millionnaires qui refusent le mondialisme tels que Poutine ou Stephen Bannon, trop heureux d’arroser une écharde gaulliste dans le pied d’un empire occidental boiteux refusant l’émergence d’un monde multipolaire.
Nous avons 5 ans.
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