par Alexis Aguettant*
Monsieur le Défenseur des Droits,
La question de la résidence alternée est entrée dans le champ du débat médiatique et politique depuis les actions récentes de pères privés de leurs enfants.
L’institution que vous avez l’honneur de conduire intègre la défense des enfants, et c’est à ce titre que nous vous adressons le présent courrier afin de vous dire notre étonnement de voir la psychanalyse française tenir une si haute place lors du colloque sur la résidence alternée organisé ce 8 avril par le COPES, l’APPEA et la SFPEADA sous le Haut Patronage de Madame Marie Derain, Défenseure des enfants.
La psychanalyse conserve encore une place influente dans un seul pays au monde : la France. Toutefois des critiques sont de plus en plus formulées dans notre pays pour dénoncer l’archaïsme et les errements de la psychanalyse. Ainsi en est-il :
– en matière d’autisme, le député Daniel Fasquelle va jusqu’à demander l’interdiction de la psychanalyse dans le traitement de l’autisme. Ayant constaté les solutions ubuesques proposées par la psychanalyse dans ce domaine, ce député dénonce les “méthodes inefficaces” proposées, et appliquées, par la psychanalyse. Notons que la psychanalyse est à ce jour aussi dénoncée dans un rapport de la Haute autorité de santé, du 8 mars 2012 sur la prise en charge de l’autisme. Ce rapport dénonce le rôle joué par les psychanalystes qui ont écarté la mise en œuvre de solutions appliquées à l’étranger depuis de nombreuses années et issues de la psychologie comportementale.
– en tant que doctrine, la psychanalyse a été dénoncée par de nombreux livres dont dernièrement Le livre noir de la psychanalyse (2005), sous la direction de Catherine Meyer, avec une quarantaine d’auteurs, et Le crépuscule d’une idole, l’affabulation freudienne (2010), du philosophe Michel Onfray.
– en matière de résidence alternée, Hélène Gaumont-Prat, juriste, directeur du Laboratoire de la Santé à l’université Paris Lumières, et ancien membre du Comité consultatif national d’éthique, a produit en juillet 2012 une étude intitulée “La résidence alternée à l’épreuve du droit comparé – France – Belgique” dans laquelle elle dénonce “la diabolisation de la résidence alternée, en France par des psychanalystes, d’ailleurs souvent divisés (ce qui en affaiblit considérablement la portée).”
Aussi, constatant que :
– les réseaux du psychanalyste – pédopsychiatre Bernard Golse, président de l’association Phymentin (qui a en son sein le COPES co-organisateur du colloque du 8 avril), par ailleurs membre de l’association psychanalytique de France, ont largement organisé le colloque du 8 avril 2013,
– l’APPEA compte en son sein au moins 6 psychanalystes ainsi que la directrice du COPES sus-cité.
– la SFPEADA (association francophone de psychologie & psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent) a pour présidente Mme Marie-Michèle Bourrat qui travaille selon une approche psychanalytique.
nous souhaitons attirer votre attention sur l’orientation prise par les organisateurs de ce colloque.
Par ailleurs, il faut souligner que ce sujet, qui laisse aujourd’hui tant d’enfants sans père (2,5 à 3 millions de familles mono-éduquées), a aussi une dimension politique qui est en train d’être mise à jour (théoriciens du genre et consœurs…), et que ceux qui entravent, par idéologie, une juste application de l’esprit de la loi de 2002 qui établit la co-parentalité seront, le moment venu, tenus pour responsables des souffrances de nos enfants, et aussi des pères disparus par désespoir.
L’association Homme Culture & Identité qui travaille sur les questions relatives aux identités masculine et paternelle est attachée au lien des enfants avec leur deux parents et à ce titre sollicite auprès de vous une audience pour rappeler le droit le plus essentiel de chaque enfant d’avoir avec ses deux parents des liens approfondis, que ceux-ci soient unis ou séparés.
Nous vous prions de croire, Monsieur Dominique Baudis, en l’expression de notre haute considération.
*Alexis Aguettant est le fondateur et le Président de l’association Homme Culture & Identité.
Lire aussi :
> La psychanalyse au risque de l’obscurantisme, par Pierre-Louis Couturier
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