La découverte des turpitudes du dénommé Santier, ci-devant évêque de Créteil, plonge beaucoup de Français dans la consternation.
Les évêques de France réunis à Lourdes, n’osent pas, dit-on, évoquer ce cas difficile.
C’est dommage car il y a urgence à éclairer les esprits.
Ne rien dire, c’est laisser se répandre l’idée fausse selon laquelle on aurait là une faute de plus s’ajoutant à toutes celles que l’on a reprochées aux évêques de France – et d’ailleurs – au cours des dernières années, y compris à Mgr Barbarin, complètement innocenté aujourd’hui. Or l’affaire Santier n’a rien à voir avec celles-ci. On leur a principalement reproché d’avoir étouffé des affaires de mœurs plus ou moins graves touchant le clergé. Cela pour différentes raisons : balourdise souvent , lâcheté quelquefois et surtout confusion de l’indulgence vis-à-vis de certaines fautes, surtout celles de gens de la même corporation, avec la vertu de miséricorde . Cette confusion existe à tous les niveaux, y compris de la justice. La culture de l’excuse et l’esprit de corps y conjuguent leurs effets fâcheux. Nous ne parlons évidemment pas des agissements des coupables directs de pédomanie ou autres qui, jusqu’ici, n’étaient pas évêques.
Non , l’affaire de Créteil est d’une toute autre gravité . Pas seulement par le voyeurisme qui en serait la cause et qui n’est pas non plus la dépravation sexuelle la plus grave ou ses effets sur les victimes. Elle l’est d’abord par la profanation du sacrement de pénitence, un de plus sacrés qui soient. Profanation et blasphème.
On ne peut que soupçonner que de telles pratiques aient été liées à des rites sataniques.
Elles ont eu lieu, autant que l’on sache, avant l’ordination épiscopale de l’intéressé ( dont on peut se demander si elle était valide) . Elles posent la question de la procédure de sélection et de nomination des évêques dont beaucoup pensent qu’elle est viciée . Comment ce monsieur a-t-il pu entrer dans l’épiscopat , c’est un mystère qui appelle une enquête sérieuse sur tous les maillons de la chaîne.
Les évêques , en tant que pasteurs chargés d’apaiser le trouble d’un peuple profondément ébranlé et dans leur intérêt propre doivent dire haut et fort à l’opinion , qu’il ne faut pas mêler cette affaire aux complaisances qu’on a pu leur reprocher jusqu’ici et qui sont , en tant que telles, moins graves .
On savait l’importance croissante du satanisme ans la société. Dénoncer son infiltration dans l’Eglise est une nécessité.
Roland Hureaux, essayiste
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