La grande ordalie de 1914-1918, c’est 8 millions et demi de Français mobilisés, des millions de blessés, 1 400 000 tués.
Honorer nos ancêtres, à nous Français de souche !
Il n’y a pas un Français de souche dont le patronyme ne figure pas sur le monument au mort d’un village.
Il n’existe pas un Français de souche qui n’ait eu un grand-père, un arrière-grand-père ou un trisaïeul qui n’ait combattu sur la Marne, en Champagne, sur les Hauts de Meuse, au Chemin des Dames ou sur la Somme.
Il n’existe pas un Français de souche qui n’ait pas dans ces ancêtres des « Poilus », c’est-à-dire, si les mots ont un sens, des hommes courageux, stoïques sous les obus, aptes à supporter l’inconfort et la souffrance, capables de résister au froid, à la pluie, à la boue, bref, des hommes « qui en avaient »… pas des épilés.
Les témoignages écrits des Poilus sont à la fois nombreux et précis. Il y a des trésors de vérité dans les archives familiales, les recueils de lettres, de mémoires, de carnets de bord : toute une mémoire privée qui rejoint la mémoire publique.
Il y a aussi des œuvres littéraires immenses : ainsi Ceux de 14, de Maurice Genevoix, récit de guerre naturaliste, est devenu un pan de notre patrimoine littéraire et historique.
Dans un an, la France commémorera le centenaire de 1914. Il ne faut pas laisser brouiller le message. Ce sont les combattants de 1914, nos ancêtres à nous, Français de souche, qui doivent être honorés, ces poitrines paysannes, bretonnes et corses, auvergnates et tourangelles, champenoises et lorraines, savoyardes et périgourdines, occitanes et provençales qui ont été sacrifiées.
Ne nous laissons pas voler ou détourner notre mémoire. Refusons le mémoricide.
La manœuvre gouvernementale : trahir les faits pour servir l’idéologie mondialiste
Or c’est précisément l’intention du gouvernement. Brouiller le message par une manœuvre en trois temps.
D’abord, en jumelant le 70e anniversaire de 1944 et le 100e anniversaire de 1914. Pour permettre à l’événement le plus récent (70 ans au compteur, tout de même) d’occulter le plus ancien tout en répétant ad nauseam la grand-messe antifasciste, paravent du politiquement correct.
Ensuite, en focalisant les commémorations sur le rôle des troupes coloniales : rôle important lors du débarquement de Provence en 1944 mais marginal de 1914 à 1918 (5% des tués, un mort sur 20).
Enfin, en centrant les débats autour de la réhabilitation des fusillés (0,05% des morts, un mort sur 2000, y compris les condamnés à mort de droit commun). Même si l’on peut comprendre la lassitude des soldats devant la prolongation de la guerre (et le gaspillage des vies humaines par certains généraux), il n’est pas légitime de faire des fusillés pour l’exemple le cœur de la commémoration du centenaire de 1914. C’est en première ligne dans les tranchées de la Marne, des Hauts de Meuse et de la Somme que bat la mémoire française. Là où nos ancêtres tentaient de vaincre ou tout simplement de survivre.
Voilà pourquoi il faut continuer de se recueillir sur les monuments aux morts de nos villages, de nos villes, de nos églises, de nos cimetières. Et s’imprégner des noms de nos ancêtres sacrifiés. « Ils ont des droits sur nous », disait Clemenceau en parlant de ces Français jetés dans la bataille. Nous avons des devoirs à l’égard de la génération de 1914 : devoir de dénoncer le grand travestissement des faits ; devoir de combattre le grand effacement de la mémoire française ; devoir de refuser le grand remplacement de la population.
> Jean-Yves Le Gallou est le président-fondateur de la Fondation Polémia.
99 Comments
Comments are closed.