Nous sommes le Jeudi 5 Septembre. Timothy Bonnet, assassiné le 31 Août, est déjà oublié par les médias, chassé par les incendies de forêt, l’ouragan des Bahamas, le blocage du Brexit ou un nouveau mécano signé Borloo pour faire semblant d’améliorer les quartiers dits sensibles. C’est pourtant le seul fait qui n’avait rien de divers et qui devait mobiliser les Français. Cette mort totalement injuste d’un Français de 19 ans qui avait sa vie devant lui, victime d’une politique absurde dont nos gouvernants sont responsables, devrait susciter la révolte. Or, il ne se passe rien parce que tous les symptômes de la maladie qui tue notre pays ont étouffé les réactions.
La maladie est l’extinction progressive de la communauté nationale. Emile Durkheim, le fondateur de la sociologie, fondait celle-ci sur l’existence d’une conscience collective et voyait dans la réaction passionnelle au crime un signe de son intensité. La faiblesse de la réaction du groupe alors que l’un de ses membres a été assassiné par un étranger, hostile, et qui n’avait aucun droit légitime à être présent en France, ne témoigne pas d’un progrès de notre société, d’une prise de conscience plus individuelle, plus réfléchie, mais au contraire de la disparition d’un sentiment national sans lequel une nation n’existe plus.
Mais le signe le plus inquiétant du mal vient de la désignation du danger, de l’ennemi. Non seulement toutes les excuses vont être invoquées pour nier l’existence du seul vrai problème, la présence d’étrangers dangereux sur notre sol, mais celui qui aura le front de le montrer du doigt deviendra l’accusé. On peut certes stigmatiser certains propos excessifs à l’encontre des étrangers, fustiger leur « xénophobie », leur reprocher de céder à la tentation du bouc émissaire porteur de tous les maux. Mais, dans ce cas, qui témoigne à la fois de la dangerosité de certains migrants, en raison de leur origine, et de l’inefficacité complice qui leur permet d’être présents sans véritable droit sur notre territoire, par une étonnante inversion, le bouc émissaire, c’est celui qui dénonce la politique qui en est responsable. Comme si l’aveuglement sur le problème se doublait d’un retournement sur le mal à combattre : non l’immigré clandestin qui apporte la violence dans notre pays, mais le Français qui commet le « crime » de s’opposer à sa présence, qui ose « récupérer » le fait divers, la fatalité d’une mauvaise rencontre. Quelle honte ! ajoutent-ils… Comme si la honte ne devait pas couvrir ceux qui sont responsables ou complices de la politique migratoire. Dans ce basculement, c’est la guerre civile qui s’insinue en France, parce que l’on préfère l’étranger, fut-il hostile, au compatriote soucieux de défendre le pays et qui devient l’ennemi privilégié. Entre l’immigré qui tue et l’homme de droite qui s’oppose à l’immigration, c’est le second qui est l’ennemi public ! La préférence nationale, pas question ! Mais la préférence étrangère s’étale sans vergogne !
Des années de matraquage idéologique dans la formation et dans l’information, l’installation à tous les niveaux de pouvoir des produits de cette fabrication des esprits, ont créé cette situation absurde où l’on conteste à une partie non négligeable des Français le droit de s’exprimer. Lorsque Ionesco imaginait une société où tous les hommes devenaient des rhinocéros, fonçant droit devant eux, une fois la conversion accomplie, il avait avec humour préfiguré le processus que nous subissons : le rouleau compresseur de la pensée unique, la dictature du politiquement correct contre l’évidence du réel, contre le bon sens des esprits libres. Sur les plateaux de télévision, un adversaire de la politique migratoire est cloué au pilori par les autres participants au débat, auquel se joint le « modérateur » à qui il semble tout naturel de prendre parti. L’Afghan qui a tué Timothy souffrait de troubles psychiatriques, il consommait de la drogue et de l’alcool… Il aurait fallu prévenir en le suivant davantage. Qu’il se promène en Europe depuis 2009, qu’il bénéficie d’une protection subsidiaire et d’un titre de séjour, alors que sa demande d’asile a été déboutée n’attire guère l’attention. Les noyades en Méditerranée sont LE drame, plus douloureux que la mort d’un jeune Français. Comme si le laxisme politique et judiciaire n’étaient pas un appel d’air à prendre le bateau, à tenter de gagner l’Eldorado européen, dont on ne repart que rarement si on y a mis le pied. La condamnation inepte qui a frappé les jeunes identitaires qui avaient organisé une manifestation d’envergure dans les Alpes, pour montrer où et comment le franchissement illégal de notre frontière pouvait être empêché, souligne combien les juges participent à cette guerre civile. Ils ont privé de leurs droits civiques de jeunes citoyens, qui, sans la moindre violence, ont exprimé leur volonté. Les passeurs de clandestins, eux, sont systématiquement relaxés dès lors qu’ils ne sont pas payés. Le sens de cette discrimination est clair : une morale idéologique l’emporte sur la loi et elle consiste à dire qu’aider les migrants, c’est bien, et que s’opposer à eux par la manifestation ou l’expression, c’est mal ! Comment peut-on encore parler de « République », de Res Publica, quand le Bien Commun est méprisé à ce point ?
Comment ne pas voir dans ce mécanisme suicidaire, que c’est la démocratie, la volonté populaire d’un peuple accusé d’être populiste, c’est-à-dire d’être lui-même, qui sont bafouées, par les prétendues élites politique, médiatique, judiciaire qui rongent notre pays comme un cancer ?
2 Comments
Comments are closed.