Le survivalisme, une déclaration d’indépendance

C’est avec un grand plaisir et un honneur plus grand encore que j’ai accepté l’invitation de Nouvelles de France à rédiger une colonne dans ses pages. Je suis Vic Survivaliste, 47 ans, marié et père de deux très jeunes enfants. Je suis de ces Français d’Amérique qu’on appelle aussi Québécois et je tiens une tribune sur le survivalisme et la prévoyance.

Qu’est-ce que le survivalisme/la prévoyance en fait ? C’est fort simplement une démarche qui consiste à développer et maintenir notre autonomie fondamentale dans toutes les situations et dans toutes les circonstances, que ça aille bien ou mal, que ce soit sur le plan personnel ou mondial.

Né dans les années 1950, le survivalisme a toujours eu une étiquette un peu hardcore, même dans son pays d’origine, les États-Unis. Les survivalistes étaient vus comme des marginaux bourrus et obtus armés jusqu’aux dents, accumulant vivres et carburant pour le « Jour d’Après ». Quand on veut discréditer le survivalisme, ou encore quand on le comprend mal, on évoque cette image et on cite Rambo.

Avec le temps et surtout depuis les années 2000, le survivalisme a évolué en prepping ou néosurvivalisme et les différences entre les deux approches tiennent surtout dans le développement d’une conscience de type écosystémique et dans l’intégration de la notion de durabilité. Simultanément, le survivalisme a changé de finalité : de « survivre à un événement majeur » il est devenu « vivre de manière autonome et indépendante » afin de diminuer sa vulnérabilité aux facteurs perturbants de la réalité ambiante, que ce soit la simple perte d’emploi ou un effondrement économique majeur perturbant toutes les facettes de la société.

En effet, si, à l’origine, les survivalistes se préparaient à l’holocauste nucléaire, leur perception a évolué grâce à la démocratisation de l’information et la prise de conscience que tout est de plus en plus intégré et imbriqué, telle une chaîne à laquelle on rajoute constamment de nouveaux maillons. Chacun sait que la force d’une chaîne tient à son maillon le plus faible et tous les nouveaux maillons ne sont pas de force égale, loin s’en faut.

C’est face à la découverte de l’énormité, de la complexité, de l’interdépendance – mais aussi de la fragilité et de la vulnérabilité – de tous les systèmes qui permettent à nos sociétés de vivre, que les survivalistes ont pris un pas de recul et ont réalisé que le meilleur moyen de ne pas être affecté par la faiblesse et les ruptures de maillons – et elles se produisent – c’est de ne pas en dépendre. De là, la quête d’autonomie.

“Nous, survivalistes, ne parlons pas de droits : nous parlons de devoirs. Devoirs envers soi-même, envers sa famille, envers son clan, envers sa collectivité et envers sa patrie.”

Cela nous conduit invariablement à des réflexions sur la nature de nos dépendances : dépendances à des substances comme l’alcool, la nicotine, la caféine ou les drogues mais aussi dépendances à des manières de penser qui ne sont pas naturelles mais culturelles, inculquées voire promues par ceux qui ont la parole dans société, notamment : les politiques, les publicitaires, les médias, les groupes de pression et les puissants intérêts privés.

Force est d’ailleurs de constater que tout converge en Occident vers un seul objectif : faire disparaître les citoyens et produire des consommateurs dociles et disciplinés qui, même dans l’adversité, se tiendront tranquilles, attendant bêtement comme un troupeau d’ovidés qu’on les conduise quelque part.

Eh bien le survivalisme, c’est une déclaration d’indépendance, c’est une démarche de transformation du consommateur en un être humain conscient, conscient des risques, conscient de ses forces et faiblesses et de celles de notre monde et bien décidé à se tenir droit, à jouer pleinement son rôle d’homme ou de femme et à assumer ses responsabilités personnelles et collectives. Nous, survivalistes, ne parlons pas de droits : nous parlons de devoirs. Devoirs envers soi-même, envers sa famille, envers son clan, envers sa collectivité et envers sa patrie.

Cela peut sembler ambitieux et même évoquer des relents «d’homme nouveau » cher à certaines idéologies « progressistes » et « transformatrices » fondées sur des postulats qui n’ont jamais été démontrés. Il n’en est rien, bien au contraire. Nous cherchons à retrouver l’indépendance du paysan d’antan, libre de cultiver sa terre comme bon lui semble et avec les semences qu’il veut, celle de l’artisan dans son échoppe, propriétaire de ses moyens de production et de son travail, tous deux disposant de la liberté et des moyens de s’assumer pleinement. Nous avons perdu, nous Occidentaux, beaucoup d’autonomie avec le « progrès » et le survivalisme est un moyen extrêmement efficace de retrouver l’autonomie au plan individuel et familial ainsi qu’une part de nos racines.

Je vous invite à suivre mes propos et à me retrouver dans deux semaines pour lire le prochain billet.

> Vic Survivaliste anime un blog.

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26 Comments

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  • 0 / 10
  • alderioh , 8 septembre 2013 @ 17 h 03 min

    Ben, rien de tres nouveau; de belles idees; attendons la suite qui, je l’espere, sera plus pragmatique.

  • Fvern , 8 septembre 2013 @ 17 h 24 min

    ” au vu et au su de la détérioration économique, sociale, morale et sécuritaire qui se produit en Europe et qu’on voit mal s’inverser, il sera de plus en plus important que plus de gens misent sur leur résilience et développent leur autonomie – et leur sécurité – à travers notamment la prévoyance.”….prévoyance oui comme la fourmi mais que la cigale vient importuner pour lui piquer toutes ses économies…mais c’est bien connu que la fourmi n’est pas prêteuse…à bon entendeur, salut!

  • Républicain non aliéné , 8 septembre 2013 @ 18 h 04 min

    Hmm, non, pas d’accord.

    Ne seriez-vous pas quelque peu jaloux de ces hommes et ces femmes autonomes, entrepreneur ?

    Pour ma part je les admire parce que je sais que je ne pourrais compter que sur des gens comme eux en cas d’inconvénient majeur, ainsi que les secouristes, évidemment.

  • Coeur , 8 septembre 2013 @ 20 h 10 min

    Très intéressant, de se poser des questions et de réfléchir au non sens du consumérisme, mais à condition qu’on trouve un mot qui fasse moins “réarmement moral”, ou même secte protestante (type Mormons), et moins “québecois”. Le romantisme des physiocrates, des rousseauistes, des cités idéales, a aussi abouti, à d’autres holocaustes.
    Donc, attelons nous à ce concept “survivalisme, pour le moment”, en n’oubliant pas le patrimoine biblique et chrétien, qui apporte pratiquement toutes les solutions aux maux qui nous environnent et aux mots qui nous enfument.

  • Andrée Joy , 9 septembre 2013 @ 0 h 48 min

    Oui vous avez raison. Nous les vieux avons survie la deuxième guerre, grace aux paysans de l’arrière pays, où nous pouvions acheter fruits et légumes, car en notre cas pouvions pas acheter viandes, oeufs, ou pain. Merci, vous nous avez donner à réflechir et penser à survivre le futur quoiq’il sera.

  • T'est fou , 9 septembre 2013 @ 11 h 17 min

    C’est simplement d’un bon sens absolu !
    A défaut d’une autonomie complète, déjà penser à réduire la dépendance est une démarche saine pour qui est responsable et un minimum prudent et lucide ! La fragilité de notre monde et l’individualisme grandissant devrait vous y faire réfléchir…

    Quand à la supposée richesse de rentier… c’est révélateur d’une étroitesse de vue, car ce n’est pas le cas de beaucoup de ceux qui y réfléchissent et tentent de mettre en place des astuces d’économie et de production dans leur jardin.. de banlieue par exemple.

    Penser qu’un habitant de Neuilly ou du XIVe arrdt cultive un potager et arrose avec le puit de son jardin au fond de son hôtel particulier existe, relève d’un manque total de connaissance de la réalité sociale et physique.

    PENSER avec honnêté intellectuelle est déjà un effort d’indépendance que je vous souhaite…!!!

  • V_Parlier , 9 septembre 2013 @ 16 h 49 min

    Si les Chinois colonnisent les terres cultivables, c’est parce-qu’ils exportent leur production agro-alimentaire vers l’Europe pour que le citadin moyen paye ses légumes moins chers (sans se fatiguer) et que çà lui coûte moins de 10% de ses revenus, après prélèvement de la marge du distributeur quasi-monopolistique. (L’Etat chinois est toujours d’accord tant que çà lui rapporte quelque part). Sinon, la nourriture a un prix et c’est le scandale. Ben oui, il faudra bientôt que la Sécu rembourse la nourriture pour qu’on puisse changer de TV et de smartphone chaque mois, et voyager tous les week-ends!
    En dehors du fait que le citatin responsable ait du mal à trouver de la nourriture non empoisonnée et se fasse traiter de nanti, celui qui aura choisi de restreindre son train de vie question futilités et d’assurer en grande partie son autonomie se verra bientôt traité d’aristocrate. C’est le comble! Par ailleurs, la centralisation de la production agricole ne diminue pas la surface cultivable utilisée. Ca c’est de la propagande des industries agroalimentaires! On ne réduit que le coût, ce coût que les néo-survivalistes sont prêts à payer sous la forme de leur travail personnel.
    Ainsi, quand je vois un citadin qui balance ses restes de nourriture à la fin de chaque repas et qui rend les campagnards autonomes responsables de la surexploitation des terres, çà me donne envie de bondir (et de vomir aussi).
    C’est sûr que celui qui veut vivre à la campagne comme il vivait en ville (sortir tous les soirs, passer son week-end dans les centres commerciaux, acheter sans arrêt des objets inutiles) ferait mieux… de rester en ville. Ca oui, c’est sûr, ce sera bien plus écologique.

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