Le grand paradoxe ou plutôt l’énorme mensonge de « l’écologie » politique repose sur une idée : la vie. La pandémie du Covid-19 a accentué au-delà du raisonnable la peur de la mort. Ni le nombre de morts, ni les tranches d’âge assez logiquement les plus touchées n’auraient du conduire à pareille panique planétaire augmentée dans notre pays par la gesticulation d’un gouvernement dépassé par la question. Sans doute la priorité donnée à la protection de la vie a-t-elle facilité un glissement de l’opinion vers ceux dont le fonds de commerce se confond avec l’exploitation politique de la peur face aux menaces chimique ou nucléaire. Entre pollution et contamination, l’amalgame sémantique a été depuis longtemps utilisé par les marxistes repeints en vert qui se sont emparés de « l’écologie ». Le climat mental créé par la crise sanitaire a donc développé surtout chez les urbains des grandes villes l’idée qu’il fallait améliorer la qualité de l’air, de l’alimentation, et se méfier davantage des produits d’une grande industrie cynique prête à jouer sur notre santé pour augmenter ses profits. Le rôle des grands laboratoires pharmaceutiques dans « l’étrange défaite » de notre système de santé et en particulier dans le navrant débat autour du « protocole Raoult » a donné du crédit à cette hostilité et permis la réunion contre le capitalisme du gauchisme assoiffé de révolution et des bobos soucieux de leur santé. Le taux d’abstention avec sans doute une mobilisation plus sélective des électeurs a fait le reste. On remarquera seulement que l’autre bénéficiaire politique potentiel de la pandémie, le souverainisme, qui dénonce lui de manière plus précise, et l’excessive circulation des biens et des personnes, et la délocalisation de notre production, qui expliquent à la fois la propagation rapide du virus et l’absence des moyens matériels pour le combattre, n’a pas su utiliser cette carte pourtant maîtresse.
Ce n’est certainement pas en fermant Fessenheim et en diminuant notre production d’électricité nucléaire, en ruinant nos industries automobile et aéronautique par une pluie toxique de taxes et de réglementations que nous vivrons mieux. La France produit peu de gaz à effet de serre : 0,9% du total mondial de CO2, deux fois moins que l’Allemagne. Cette question ne devrait en aucun cas être sa priorité, et on se demande par quelle aberration le président accidentel que nous subissons en fait tout un fromage. Que le confinement ait baissé l’émission du CO2 de seulement 8%, comme il le souligne, est anecdotique par rapport au marasme économique et social que l’incarcération sanitaire des Français va entraîner en raison de l’impréparation de notre pays. ll voulait montrer par là que la décroissance n’améliorerait pas la qualité de notre air de façon significative. Certes, mais elle tuerait à coup sûr notre économie, nos emplois, notre pays. Et c’est dans cette contradiction que réside le grand mensonge vert : sous prétexte de mieux protéger la vie de chacun, sauf les avortés et les euthanasiés, bien sûr, les « verts » veulent surtout tuer notre vieille nation, comme si la survie de celle-ci n’était pas la première protection de la vie de chacun de ses membres, comme si la vie d’une nation ne pouvait pas être prolongée sans limite alors que tel n’est pas le cas pour les individus.
Zemmour s’est fait brocarder récemment pour un de ses raccourcis tellement rapide qu’il risque de paraître ridicule. « Complotiste » s’est écriée en choeur la « bienpensance »…. Voilà que Zemmour confond le vert écologique, le vert gentil avec le vert islamiste, le vert méchant : aucun rapport, il délire ! Et pourtant non : s’il est vrai que la même couleur est le fruit du hasard, la convergence des luttes, elle, ne l’est pas ! Les ennemis de nos ennemis sont nos amis. Tous ceux qui veulent affaiblir, puis tuer la France, ensevelir son histoire sous un tombereau de honte, remplacer sa population, ravager sa culture, y répandre l’insécurité à force de laxisme, se liguent naturellement contre elle. Peu importent les oppositions cruelles sur les droits des « lgbt », sur l’égalité hommes/femmes, l’immigration africaine et musulmane est bienvenue, le multiculturalisme est l’avenir, le cannabis est bon pour la santé et il fait vivre un certain nombre de quartiers hors-la-loi. Notre société connaît une menace mortelle : c’est l’addition des communautés minoritaires unies pour renverser plus qu’un pays, une civilisation. L’intersectionnalité entre les groupes féministes, lgbt, antiracistes, anticapitalistes, indigénistes, végan, antifascistes, islamistes, antivoitures, écologistes, va faire que malgré les divergences considérables, on ne va pas se combattre, ni se critiquer, qu’on va même parfois défiler ensemble pour défendre la Palestine ou une famille de délinquants. Cette effervescence-là est le côté obscur des tribus d’internautes célébrées par Maffesoli. Comme un canard sans tête qui continue à courir, la gauche, privée du prolétariat ouvrier qui a compris qu’il n’avait rien à attendre d’elle, a choisi la stratégie prônée par les démocrates américains ou par Terra Nova : la majorité de demain sera l’addition des minorités. C’est un choix mortifère qui est celui de nos prétendus écologistes, de nos « pastèques », vertes à l’extérieur et rouges à l’intérieur, d’autant plus dangereusement mortelles qu’elles avancent en prétendant défendre la vie. Un signe ne trompe pas : le fond totalitaire transparaît avec l’intolérance et cette prétention exorbitante d’une politique fondée sur une science, sur une connaissance absolue. Le marxisme se voulait « socialisme scientifique ». Ses orphelins embrassent « l’écologie ». Or la politique n’est pas une science et la science elle-même est fondée sur le doute plus que sur la certitude. Raoult n’a cessé de le répéter à des journalistes obtus dont l’inintelligence et l’inculture sont pour beaucoup dans le suicide de notre pays.