Une grande opération médiatique est en cours, où tout le monde parle de racisme, sans jamais se demander à qui cela profite, et si les noirs ne sont pas manipulés.
En ce moment, une grande opération médiatique est en cours, initiée par la mort de Georges Floyd, un délinquant américain, étouffé par un policier à l’occasion d’une interpellation trop musclée. A partir de là, des manifestations ont eu lieu un peu partout, aux US et à l’étranger, tentant de mettre en scène le « racisme de la police », voire le « racisme systémique » du pays, voire même la culpabilité globale et éternelle des « blancs », en jouant sur l’émotion suscitée par le passé réel ou fantasmé d’un prétendu « peuple noir » victime de l’esclavage, puis de la colonisation.
En vérité, il n’y a pas de « peuple noir ». S’il existait, il devrait être défini par son histoire, soit ancienne, soit récente. Pour l’histoire ancienne, il y a en Afrique des histoires et des cultures ethniques, comme celles des peuls, des bambaras, des ashantis, des yorubas, des haoussas, des ibos, des bamilékés et de bien d’autres, mais cela n’en fait pas l’histoire d’un peuple. Les lieux, les croyances, les cultures, les langues, les modes de vie sont différents d’une ethnie à l’autre. Bien plus, ces histoires sont souvent très antagonistes, tant le souvenir est vivace, chez certaines peuplades, des souffrances infligées par d’autres peuplades, au cours de guerres tribales d’une terrible férocité, tout au long de leur histoire, et même à l’époque moderne, comme les guerres sénégalo-mauritaniennes, celle du Biafra, ou encore celle du Rwanda.
L’histoire ancienne n’apporte donc pas de preuve d’unité d’un peuple africain, bien au contraire, mais pas non plus l’histoire plus récente. En effet, pour ne parler que de l’esclavage, l’histoire des peuples vendus par la traite arabe n’est pas la même que celle des peuples déportés par la traite atlantique, ni de ceux soumis par les guerres et les traites intra-africaines, un aspect dont on ne parle pas beaucoup, alors qu’il est premier et essentiel (cf le magistral ouvrage « Les traites négrières », d’Olivier Pétré-Grenouilleau). Les descendants de ceux qui sont partis d’Afrique n’ont pas du tout la même histoire que ceux qui y sont restés.
Ainsi, il existe souvent une grande animosité entre les descendants d’esclaves et les africains « de souche », en tout cas pour ce qui concerne la traite atlantique, puisque, on a trop tendance à l’oublier, cette traite est le résultat d’un commerce et non d’un état de guerre, entre africains et négriers. Tous ceux qui connaissent un peu l’Afrique savent que les noirs américains qui y reviennent en pèlerinage sont sujets à des sentiments très ambigus et douloureux, à la fois émus de revenir sur les terres de leurs ancêtres, et très rancuniers vis-à-vis de leurs « frères », qu’ils accusent de ne pas vouloir reconnaitre que ce sont leurs pères qui les ont vendus aux négriers…
Par ailleurs, que dire des rapports entre les noirs musulmans et les autres ? Ils sont tout sauf simples, puisque c’est au nom de l’islam que nombre des peuples animistes ont été razziés, massacrés, convertis de force ou déportés (c’est encore le cas aujourd’hui !). Il existe ainsi entre peuples africains ou peuples d’origine africaine, comme c’est le cas partout dans le monde, nombre de haines ancestrales et recuites, qui ne sont pas inventées…. Enfin, pour ce qui est de la diaspora, quoi de commun entre un sénégalo-malien francophone installé à Paris et un nigérian anglophone vivant à Londres ? Il n’y a donc ni « un peuple noir » (unifié par quoi ?), ni « une » histoire d’un tel peuple. Ce discours idéologique est absolument simpliste, trafiqué et fantasmé. Et on pourrait en dire autant de celui sur la colonisation.
D’où viennent donc ces inventions ? Qui les colporte et les met en scène, avec une telle ferveur ? Quelles sont les causes de ce « spectacle », que toute une presse progressiste et sensationnaliste se complaît à relayer à toute force, sans jamais se demander si c’est vrai ou non, qui a intérêt à dire quoi, et qui manipule qui ? S’agit-il encore de journalisme, ou seulement de propagande ?
Aux Etats-Unis d’abord, puisque c’est là que tout a commencé, il est évident que c’est le contexte électoral qui dicte l’affaire, car si le nombre de personnes tuées par la police y est d’une centaine par an (dont 23% de noirs), si le passé de luttes pour les droits civiques est encore récent, et si le film de l’agonie de Floyd était particulièrement atroce, il y a fort à parier malgré tout que les choses n’auraient pas pris une telle ampleur sans un coup d’accélérateur maximum du camp démocrate.
A la vérité, il est même très étonnant qu’ils aient à ce point épousé la cause des émeutiers. Rappelons que les afro-américains ne représentent que 13% de la population, et qu’ils sont en perte de vitesse rapide (avec une fécondité et une population en baisse constante), fortement concurrencés par les hispaniques. Sur le plan politique, ce n’est donc certainement pas un bon calcul que de prendre fait et cause pour un groupe social en déclin, et qui, de plus, donne une mauvaise image s’il pille, brûle et met en cause la paix civile. Le fait que Joe Biden se soit à ce point mis en scène, jusqu’à se mettre à genoux en hommage à Floyd, et aussi qu’Obama lui-même ait pris la parole, tout cela questionne sérieusement. En effet, Joe Biden risque de perdre toute crédibilité, par rapport à sa future capacité à faire régner l’ordre. Pour ce qui est d’Obama, un Président qui a fait deux mandats n’a plus qu’à soigner sa statue devant l’Histoire, et à faire de belles conférences. Remettre ainsi « les mains dans le cambouis » est sans doute la chose la plus imprudente qu’il puisse faire.
Au vu de ces « bizarreries », on ne peut pas éviter de penser que les leaders démocrates sont portés à la surenchère, et peut-être même qu’ils sont aux abois. En effet, tant l’affaire russe que la tentative d’impeachment, toutes les deux ratées, les ont à la fois fragilisés et poussés à gauche, ce que nombre d’américains, même démocrates, n’apprécient sans doute pas. De plus, se profile à l’horizon une très grosse bataille, celle de l’Obamagate. Cette affaire porte une grave accusation de complot. Il est question qu’Obama lui-même ait autorisé les services de l’Etat, et en particulier la CIA, à enquêter sur le nouveau Président, entre son élection et sa prise de pouvoir, pour prouver sa collusion avec la Russie. Obama et Biden savent que l’affaire va sortir, puisque Trump a ordonné la déclassification des documents secrets qui prouveraient ce complot. L’administration américaine espionnant et travaillant contre son propre président, avec l’appui du précédent : si c’est avéré, l’affaire est énorme. La bombe atomique serait mille fois plus puissante que celle du Watergate, et pourrait emporter le camp démocrate tout entier, et une partie de « l’Etat profond » acquis à sa cause. En tout cas, on comprendrait que dans cette situation, Obama s’implique, et que tout soit bon pour le candidat Biden pour faire diversion, et aussi qu’il aille jusqu’au bout, comme un quitte ou double, dans sa « stratégie de l’émotion ».
En France, le tableau est tout différent. Depuis le début de son mandat, Macron pratique une politique de « pompier-pyromane » pour terroriser les classes bourgeoises, les conserver et les serrer sous ses ailes. Il a réussi une première fois lors de son élection, en « nazifiant » Marine Le Pen et ses électeurs. Il a poursuivi cette stratégie au moment des Gilets Jaunes, en mettant magistralement en scène (quand ce n’est pas en l’organisant) le « côté obscur », « violent », des manifestants, dûment appuyés par les groupes gauchistes et autres « back blocs ». De même, la présence auprès de lui de rappeurs en résille, « d’artistes », d’activistes politiques et « sociaux » provenant des « quartiers », sa grande mansuétude à leur égard (prouvée par le traitement très spécial réservé à l’occasion du confinement, puis des récentes manifestations), et même le maintien à l’Elysée de sa calamiteuse porte-parole, tout cela montre que le lien qui l’unit aux banlieues est bien plus qu’un simple intérêt. C’est un pacte politique : « Je dis à tous que je vous aime, je vous montre complaisamment, je vous traite bien, je vous laisse faire votre business, je vous couvre, et vous me fichez la paix. »
On sait que les collusions entre les leaders politiques issus des banlieues et l’ultragauche mélanchonienne sont avérées : ce ne sont pas les petits caïds de Persan qui sont capables d’organiser, dans toute la France, cette grande « opération Traoré ». Il faut pour cela, en sous-main, un parti rompu aux techniques d’agit-prop. Tant qu’ils n’accusent pas directement le chef de l’Etat (et, pour le moment, ils s’en gardent bien), les agitateurs noirs, s’ils restent sous la coupe de l’extrême gauche trotskiste et de ses réseaux, ne sont pas très dangereux pour Macron lui-même, croit-il, du moins pour l’instant. Et même, ils servent ses intérêts. En effet, s’il s’affiche une fois encore comme « le patron », sifflant « la fin de la récré » (en désavouant Castaner, qui n’a fait jusqu’ici, ne soyons pas dupes, que la politique dictée par son chef), cela le sert deux fois : une fois, en mettant Castaner en avant, pour se faire bien voir des banlieues, une deuxième fois, et en même temps, à travers sa propre image de chef, garant de « l’ordre » et contre le « retour du fascisme », pour sa stratégie de « pompier-pyromane » à destination des bourgeoisies. Par ailleurs, il a aussi tout à gagner à faire grossir le « réservoir LFI », parce que si ce parti est actif et vivant, cela permet qu’un certain nombre de voix populaires s’y agrègent et n’aillent pas chez Marine. Diviser les votes de ses adversaires, c’est mieux. Mélenchon, pour le moment, malgré ses effets de manche, se comporte donc comme un parfait idiot utile consentant au service du pouvoir, espérant un jour s’en affranchir. Ces stratégies de com’ du pouvoir, apparemment contradictoires, sont très vraisemblables, quoique dangereuses : il arrive parfois qu’en voulant être trop malin, l’artificier fasse exploser son « joujou » entre ses propres mains…
Dans toutes ces affaires, aux Etats-Unis comme en France, les associations noires, qui crient si fort, ne comptent pas pour grand-chose. Ce sont des marionnettes, manipulées au service d’intérêts qui les dépassent. Les noirs, ceux de nos pays du moins, croient « changer le monde », et faire reconnaître universellement leur statut de victimes. Ils sont très naïfs. Quand on se sera bien servi d’eux, on les laissera tomber. Aux USA, les démocrates, qui disent les aimer tant, les ont laissés dans la fange, une trappe où ils sont maintenant, après une histoire si tragique et si belle, virtuellement morts, socialement et politiquement. On fait une politique « inclusive », on s’agenouille, on demande pardon, on pleure d’émotion, en attendant seulement qu’ils disparaissent, avalés par les « latinos »…. En France, s’ils ne se décident pas à abandonner leurs fables et à travailler dur pour s’intégrer, ce sera la même chose.
François Martin, consultant