Chronique de l’Association des contribuables de l’intercommunalité d’Aubagne, par Gabriel Lévy
Pour vivre, ou pour survivre, les partis politiques ont besoin de la manne des contribuables. Le principe est acceptable puisque ces derniers « concourent à l’expression de la démocratie », à condition que d’autres concours ne viennent pas en pervertir le principe.
Sous le titre « Le financement des partis, l’autre enjeu des législatives », Le Figaro de ce jour nous livre la règle du jeu qui permet aux grands partis (les seuls à obtenir l’élection de députés) de recueillir 42 000 euros par élu et par an. Il existe aussi, une seconde enveloppe qui est répartie en fonction du nombre de voix récoltées : 1,68 euro par an et par voix pour les partis qui ont dépassé le seuil de 1% des voix dans 50 circonscriptions.
Fort bien ! Mais les partis gèrent aussi des collectivités locales. Ils ont ainsi accès à des ressources considérables, dont ils usent au mieux de leurs intérêts, c’est-à-dire dans la perspective de futures élections, en alimentant par des subventions des associations fictives ou réelles, viviers d’électeurs.
Il existe aussi des « concours », puisque c’est dans le cadre de cette « calinothérapie » que se range la somme de 100 000 euros accordée par le conseil régional de la PACA pour la réalisation du film Les hors la loi, somme importante, rarement accordée à la réalisation d’un film hors de toute référence à la région. Bref, ce n’était pas La gloire de mon père… ni de personne du reste !
En général, ces munificences se font dans le silence des oppositions car, à notre connaissance, seules des associations de contribuables ont formé des recours contre des subventions illégales et ont réussi, trop tard évidemment, à les faire annuler.
À ce titre, Marseille et sa région – vous venez de le constater – font preuve d’une grande générosité avec notre argent. Ainsi, la ville compte-t-elle une députée candidate, renvoyée devant le tribunal correctionnel, pour des largesses supposées au profit d’associations incontestablement inexistantes.
Mais, la journée est fertile en actualités. La règle du jeu rapportée par le Figaro n’est pas suffisante pour être élu. Voyez plutôt :
Selon le site du Cri du contribuable, « le tribunal de grande instance de Marseille a ouvert une enquête préliminaire pour escroquerie concernant Henri Jibrayel, vice-président du groupe PS à l’Assemblée nationale. Des responsables d’associations ont été entendus par la police. Tous auraient, d’après Le Canard Enchaîné, reçu de grosses subventions. La police essaye de retrouver les traces de l’utilisation de ces subventions. De nombreux bénévoles auraient également bénéficié de « petits cadeaux » : bouteilles de champagne, repas… (et) Les personnes âgées de sa circonscription auront, le lendemain du scrutin législatif, droit à un petit tour de bateau dans le vieux port en compagnie de leur serviteur… »
Selon L’observatoire des subventions, « le 25 mai, soit à deux semaines des législatives, le Conseil régional de PACA a versé une subvention de 90 000 euros à l’Union des familles musulmanes des Bouches-du-Rhône. La directrice de cette structure n’est autre que Nasséra Benmarnia, suppléante de Patrick Mennucci, candidat socialiste à la députation ».
En pastichant Clémenceau, « la France est un pays extrêmement fertile : on y plante des élus, et il y pousse des impôts ».