Un billet de Philippe Simonnot*
C’est juste top, Et même juste trop top, ce qu’elle a raconté, la meuf à Hollande, au micro de France Inter ce matin du 7 juin 2012. Cette première interview est un scoop de l’émission de Pascale Clark. Cyril Graziani tient juste le crachoir. Un doux agneau comparé à la titulaire du poste dont on connaît juste la hargne.
La dame ne veut pas s’appeler la première dame de France parce que ce terme est juste désuet. Aussi cause-t-elle « normal », avec l’anglicisme que l’on met aujourd’hui à toutes les sauces en transformant un bel adjectif en adverbe. On lui a proposé de se nommer « atout cœur de France ». Trop fort. On espère juste qu’elle va retenir ce sobriquet digne d’une marque de fromage juste fait à cœur.
Parfois, la brave femme ne contrôle pas totalement sa novlangue. Par exemple, le soir quand le couple se retrouve sous la couette, « on se conseille », avoue-t-elle. Que n’a-t-elle pas dit ? L’instant d’après, rétropédalage. « Non, non, je ne le conseille pas ». Parce que c’est justement ce qu’on reproche à Valérie Trierweiler. Et même d’être juste trop « interventionniste » auprès de son compagnon. Le gentil Cyril ose le terme. « C’est juste faux », réplique-t-elle quatre fois, de plus en plus agacée. L’oxymore frelaté sera sans doute retenu par le Dictionnaire de l’Académie française.
Du reste, ce « juste faux » sonne faux, c’est bien le cas de le dire, et même juste faux. On est dans le déni. Au Parti socialiste, c’est un secret de Polichinelle que pendant la campagne présidentielle, la pas encore première dame, dûment chapitrée par le lobby, a remis son compagnon pas encore président dans le droit chemin du nucléaire au grand dam des Verts.
Donc le soir, à la chandelle, le Président raconte sa journée. Parce que, n’étant plus journaliste, Valérie Trierweiler n’est plus au courant. Autre gaffe. On ne comprend plus. Elle veut rester journaliste alors qu’elle n’est plus journaliste !? En fait, elle n’est plus journaliste politique. Donc pas de conseils, juste « quelques remarques, mais rien d’essentiel, je vous assure ». Eh bien ! Nous ne sommes juste pas rassurés. La dame tient-elle donc des propos frivoles, inutiles, banals au Chef de l’État ? Ou bien cool ? Juste cool ? Juste trop cool ?
*Philippe Simonnot a publié en collaboration avec Charles Le Lien La monnaie, Histoire d’une imposture, chez Perrin.
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