Trois ans après sa victoire, ou plus précisément après la défaite de son adversaire, l’homme de l’Élysée pourrait mesurer les désastres d’un règne jusqu’ici miteux et calamiteux : les uns auront été provoqués, sur les dossiers sérieux, par son aboulie ; les autres par sa volonté sournoise de diviser les Français.
Il pourrait, certes, comprendre l’effet de sa misérable nullité, si seulement il partageait la vie quotidienne des gens.
Mais ce citoyen, au succès duquel avaient concouru au second tour l’étrange attelage formé de François Bayrou, Sue Ellen Ewing et Jean-Luc Mélenchon, vit désormais dans le petit nuage des palais nationaux où tout semble aller bien, tant que les chauffeurs de maîtres y astiquent les voitures de fonction.
Ne croyons pas cependant qu’aucune “réforme” ne serait intervenue.
Ne parlons même pas des choses qui fâchent comme la loi Taubira.
On a, par exemple réformé l’article 515-14 du Code civil en disposant désormais que les animaux cessent d’être considéré comme des “biens meubles”. Les voici promus au rang “d’êtres vivants doués de sensibilité”. Absente des 60 engagements du candidat Hollande cette promesse de campagne faite à la Fondation 30 millions d’amis, a bien été tenue. Et en attendant que cela se retrouve dans les urnes, elle a dû faire chaud au cœur des bénéficiaires des Restaurants du même nom.
On est également presque revenu, grâce à une contre réforme Cuvillier, au statut Fiterman de 1982, de cette SNCF de culture monopoliste, vouée à la subvention et à la grève, en attendant le dépôt de bilan.
On a encore rajouté quelques pages au Code du Travail. Mais cela n’a même pas créé d’emploi dans les imprimeries.
On a voté, validé, promulgué, aggravé d’une nouvelle version, une énorme loi pétrie de démagogie, dite “Duflot Alur”.
Ce texte fleuve de plus de 300 pages se donnait pour objectif de “réguler les dysfonctionnements du marché, à protéger les propriétaires et les locataires, et à permettre l’accroissement de l’offre de logements dans des conditions respectueuses des équilibres des territoires.” Ouf.
Hélas, selon les statistiques les plus officielles, la construction de logements a persisté à stagner.
Au cours du premier trimestre 2015, le nombre de logements autorisés à la construction a encore diminué en France de 1,3 % par rapport aux trois mois précédents.
Le nombre de logements dont la construction a effectivement commencé s’élève à 351 400, en baisse de 8,9 % par rapport à l’année précédente.
Observons simplement la série quantitative du nombre de logements autorisés à construire des quatre dernières années :
– en 2011 : 516 000,
– en 2012 : 478 000 (- 7,4 %),
– en 2013 : 420 000 (- 12,2 %),
– en 2014 : 375 000 (- 10,8 %).
Tout le monde a entendu parler de la fameuse courbe du chômage. Catastrophique. Personne ou presque ne parle dans les gros moyens de désinformation des petits entrepreneurs individuels ou familiaux et autres travailleurs indépendants. Étranglés, foulés aux pieds, interdits même de contester les monopoles archaïques de leur régime prétendument “social”.
“Le peuple est roi, remarquait déjà Louis-Ferdinand Céline, mais le roi la saute.”
Le président de la république, lui, semble manger à sa faim.
Que le parti communiste reste électoralement son allié… que le discours prononcé au nom de Jeanne d’Arc le Premier Mai, persiste à ne rajouter dans la démagogie qu’à la gloire des fonctionnaires et des services publics à d’amusants pastiches des tracts du même PCF des années 1970… la seule chose vraie dite par le chef de l’État depuis 3 ans… personne ne semble s’en offusquer au nom du bon sens.
Le parti plagié ne proteste guère qu’au nom de la Mémoire, qu’il entretient lui-même … au nom de la Résistance, comprise comme une marque déposée… et sans doute aussi de l’honneur de Marcel Paul, le grand témoin bien connu… ou de la présomption patriotique “irréfragable” du parti de Maurice Thorez.
On peut constater combien ces choses très contemporaines demeurent appelées à créer beaucoup d’emplois.
Oui, Monsieur le Président, les Français vous souhaitent aujourd’hui un très mauvais anniversaire.
> Jean-Gilles Malliarakis anime un blog.
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