Tribune libre
Dans un entretien accordé à Marianne2.fr, Chantal Jouanno explique que l’UMP est devenu trop à droite pour elle. Elle regrette “toutes les polémiques sur l’immigration, l’islam et la sécurité, des ambiguïtés sur le Front national” pendant la campagne présidentielle. “Quand Jean-François Copé a additionné les voix de Marine Le Pen et de Nicolas Sarkozy le soir du premier tour, j’ai été choquée”, confie-t-elle. On l’imagine regarder furtivement à droite et à gauche avant de tenir de tels propos. Car ils sont partout, ma petite dame, partout ! Qui ça ? Mais les fachos ! Il y en a même au Parlement. Vous savez, ces députés membres du collectif parlementaire de la Droite populaire comme Jean-Paul Garraud qui souhaite “parler aux électeurs du FN qui ne sont pas tous des extrémistes”. Brrr… Car, rendez-vous compte, “une majorité des électeurs de l’UMP et des électeurs du FN veulent un rapprochement” ! Oui, Madame ! Des élus qui osent poser la question : “On devient pragmatique ou on reste dans les blocages idéologiques ?”, parfaitement !
Blocage. « Nous avons perdu en validant les mots du FN », estime donc Chantal Jouanno sur Marianne2.fr. Selon elle, “dès que le discours ‘sécurité-immigration’ est redevenu dominant, [la remontée de Nicolas Sarkozy] s’est interrompue” dans les sondages. C’est le contraire qui s’est passé, mais ce n’est pas grave… “Si un second tour oppose un socialiste à un candidat du Front national, nous devrons faire élire le socialiste. Il faut le dire clairement, trancher cette question, et ne plus admettre d’ambiguïté », continue-t-elle. En effet, elle “n’imagine pas qu’on tienne la part égale entre un parti démocratique et le FN”. Le FN serait donc un parti anti-démocratique… Objectif : être “plus à l’aise pour dénoncer l’entente entre le Parti socialiste et le Front de gauche” et mettre le premier “en demeure de rompre avec Mélenchon ! » Ce qu’elle n’a jamais commencé à faire. Chantal Jouanno ne serait pas la seule à penser ainsi à l’UMP : “J’ai été blessée que NKM ou Rama Yade, qui pensent évidemment comme moi, ne m’aient pas défendue”.
L’UMP, c’était mieux avant. Que Chantal Jouanno ouvre ses yeux maquillés : l’UMP n’a pas attendu l’arrivée à sa tête de Jean-François Copé pour être hostile (en paroles) à l’immigration et au “mariage des homosexuels”. Alain Juppé (qu’elle cite comme alternative) ? Il fuit courageusement la défaite en renonçant à se présenter aux élections législatives face à Michèle Delaunay, la Nadine Morano du PS… François Fillon ? Il est hostile au “mariage” homo et sans doute plus solide que Jean-François Copé sur ce point. Lui n’a jamais expliqué, comme le secrétaire général de l’UMP en 2010, n’être plus « tout à fait au clair » sur cette question ni revendiqué « le temps de la réflexion », comme si le droit de l’enfant à un papa et une maman méritait “réflexion”. À celle qui se réjouit de s’être “[battue] contre les extrêmes, contre l’exclusion, [d’avoir] défendu et pratiqué la discrimination positive”, nous disons que les portes du MoDem ou du PS lui sont grandes ouvertes…
En d’autres termes, ici (à droite), c’est la liberté et la responsabilité. Pour le délire totalitaire égalitariste, merci de prendre à gauche !
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