Le 31 décembre 2012, François Hollande a procédé à un curieux et inquiétant rapprochement entre les valeurs défendues par la France et la défense de causes politiciennes et démagogiques, comme le « mariage pour tous » ou « la fin de vie ». Avec habileté, il a eu recours à la technique habile qui consiste à détourner les mots de leur sens ou à utiliser des expressions filandreuses qui pourraient induire en erreur un esprit peu averti. Et ce après avoir affirmé que tout serait fait pour l’emploi, la compétitivité et la croissance ! Peu d’hommes politiques, que ce soit au FN, au R-UMP ou à l’UMP, n’a osé dénoncer, ni même révéler cette subversion sémantique. Une subversion qui endort tranquillement, mais sûrement. Une subversion à l’égard de laquelle il faut prendre garde.
Un exemple : « Ma conviction est faite : la France elle est la France quand elle va de l’avant ; sur l’égalité des droits, y compris le mariage pour tous… » Ce faisant, François Hollande reprend à son compte la rhétorique officielle des partisans du mariage homosexuel qui s’appuient sur des concepts aussi vagues que nébuleux que l’«égalité » ou un peu plus sérieux que celui des « droits ». Or, l’égalité est en soi un concept vague, à tel point que des autorités juridiques, comme le Conseil constitutionnel ou le Conseil d’État, ont, de manière réaliste, reconnu qu’il ne saurait s’appliquer dans des situations différentes… Pour qu’il y ait égalité, encore faut-il qu’il y ait identité entre deux situations. Nous savons pertinemment que les situations sont différentes. Si nous retenons l’optique désincarnée de l’égalité défendue par les partisans de la LGBT, autant englober les relations à trois ou les relations père-fille ou mère-fils ? Après tout, on pourrait y retrouver de l’amour…
Autre rapprochement inquiétant : « le respect de la dignité humaine » est invoqué, mais il permet de mieux introduire la notion de « fin de vie ». Ne nous y trompons pas : c’est bien d’euthanasie qu’il s’agit ! L’habileté de François Hollande, à la lumière du Rapport Sicard, aura été de conduire à la chose, sans citer le mot… Il est vrai que l’on est encore réservé et que le « droit à la mort » indispose encore les bonnes consciences. Le terme “euthanasie” fait peur. Pour combien de temps encore ? Je ne suis pas certain qu’en parlant de fin de vie, le président de la République a eu comme réel souci le développement des soins palliatifs. Si tel avait été le cas, il aurait directement eu recours au mot… Il a tout simplement introduit un sujet par une expression inodore, elle-même introduite par une expression neutre et même bien-intentionnée (« le respect de la dignité humaine »). Non sans prudence, on voit bien que la subversion est assumée au sommet. Parce qu’elle est assumée, elle ne peut être qu’encouragée. C’est ainsi que les hommes politiques, dont les pouvoirs politiques sont limités, arrivent à influencer l’opinion, contribuant ainsi à alimenter le relativisme qui sape pourtant leur cité… Voilà aussi la raison pour laquelle le choix électoral, si ténu ou incommode soit-il, ne doit pas être négligé. Le vote du 6 mai 2012 a quand même eu des conséquences qu’il serait vain de nier.
“En quelques mois, les gauches sociétales et morales se fracassent ; l’une parce que les mesures phares ne soulèvent pas l’enthousiasme, l’autre parce les velléités de patriotisme économique se heurtent à un contexte structurel et conjoncturel complexe.”
Enfin, dernier rapprochement qui a encore moins sauté aux yeux des observateurs : la référence, après la défense des causes dites sociétales, à l’action diplomatique et militaire de la France. François Hollande a salué les actions militaires des soldats de son pays et justifie les interventions de la France au nom de « valeurs ». Mais lesquelles ? Si l’on fait le lien, il s’agirait de l’égalité entre homosexuels et hétérosexuels en ce qui concerne tous les actes de la vie civile… Après tout, François Hollande a parlé d’« égalité des droits », donc de « mariage pour tous », avant d’aborder le volet diplomatique et militaire. Peut-on assurer qu’un soldat meurt pour sa patrie au nom de causes sociétales ? Il peut mourir pour une « certaine idée de la France », pour ses proches ou éloignés, mais certainement pas pour des pratiques sexuelles qui, au mieux, relèvent de la vie privée… On meurt pour l’intérêt général, peut-être aussi parce qu’on s’est aussi engagé professionnellement dans une carrière militaire, mais jamais pour des préoccupations privées qui n’appartiennent qu’au for intérieur. Les rudes gaillards qui entouraient Jeanne d’Arc, aussi soudards soient-ils, ont-ils confondu leurs mœurs dissolues et l’attachement au Royaume de la douce France ? Certainement pas !
N’accablons pas l’accusé : François Hollande a peut-être voulu assurer le service minimum pour une cause qui bat sérieusement de l’aile. Des sources sincères affirment dans les différents départements de France et de Navarre qu’il y aura du monde à la « manif pour tous » du 13 janvier 2013. La mobilisation ne désemplit pas et les inscriptions pour les cars à destination de Paris augmentent. Mieux : on relève, ici et là, que les participants sont motivés. Conclusion logique : il faut bien donner un coup de pouce à des amis du PS qui ont probablement demandé une référence à la cause que défend le projet de loi déposé par Christiane Taubira. François Hollande ne pouvait pas renier non plus une de ses promesses de campagne, bien qu’il n’y croit pas véritablement (la vague proposition du mariage pour tous est aussi une concession aux lobbies LGBT qui sévissent au PS, donc une affaire d’abord interne…). Le pire est que la gauche est engluée dans une gestion délicate de la crise économique. Les grandes envolées d’Arnaud Montebourg ne peuvent rien contre des investisseurs qui, eux, n’ont cure des rodomontades. En quelques mois, les gauches sociétales et morales se fracassent ; l’une parce que les mesures phares ne soulèvent pas l’enthousiasme, l’autre parce les velléités de patriotisme économique se heurtent à un contexte structurel et conjoncturel complexe. La France ne dispose plus des « leviers d’Archimède » qui auraient pu aider sa puissance : l’Europe même lui échappe. Alors, que reste-t-il ? Les mesures symboliques et sociétales qui masquent davantage l’impuissance du Président et de son Gouvernement, lequel tangue d’ailleurs sérieusement. Si, en temps de croissance (le cas sous Valéry Giscard d’Estaing), elles pouvaient fonctionner, en temps de crise profonde et durable, elles ne trompent plus personne… Réponse le 13 janvier prochain !
Passée l’écume de mon indignation, je présente à tous les lecteurs et contributeurs de Nouvelles de France mes plus élémentaires et simples vœux de santé, de bonheur et de prospérité !
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