« La liberté dans un citoyen est cette tranquillité d’esprit qui provient de l’opinion que chacun a de sa sûreté ». Cette phrase de Montesquieu fixe la priorité essentielle de toute politique démocratique. La liberté politique ne consiste pas à faire ce que l’on veut, mais à faire ce que les lois permettent. Encore faut-il que ces lois ne permettent rien qui soit contraire à l’intérêt général et n’interdisent aucunement ce qui n’y porte pas atteinte. Une fois clairement conçue, cette vérité doit inspirer toute la politique. La liberté est la valeur essentielle. C’est elle qui donne à la politique sa dimension humaniste en reconnaissant à tout homme adulte la capacité de choisir en raison et d’assumer la conséquence de ses choix. La liberté n’est donc pas le caprice et elle doit être protégée dans les limites qui lui sont reconnues. La sécurité n’est donc pas un obstacle à la liberté, mais au contraire sa condition de possibilité première. Un Etat qui laisse se développer la délinquance, ne protège plus la liberté de ses citoyens. Un Etat qui entrave sans cesse et de plus en plus leur liberté d’expression n’est plus une démocratie libérale. Or, c’est sous ces deux formes que la France s’est éloignée des principes qui ont été établis par des penseurs français comme Montesquieu ou Voltaire. Cette évolution est une trahison. Elle a été dénoncée par Soljénitsyne dans son Discours de Harvard, « Le Déclin du Courage » : « Aujourd’hui, les sociétés occidentales nous révèlent qu’il y a une inégalité entre le liberté d’accomplir de bonnes actions et la liberté d’en accomplir de mauvaises ». Un égalitarisme obsessionnel est devenu d’autant plus exigeant que l’inégalité de la richesse progressait. Les « droits à » égaux pour tous, ont remplacé les « droits de » qui sont avant tout réservés aux citoyens, entre lesquels doit effectivement régner une égalité politique et juridique. Il n’y a aucune raison de donner le droit de vote à des étrangers, qui, par définition ne sont pas des citoyens. Il n’y avait aucune raison d’attribuer à des comportements, différents par nature, les mêmes droits. Le mariage n’intéresse la société que dans la mesure où il permet de fonder une famille. On en a fait la reconnaissance « officielle » d’une relation affective privée dont la société n’a pas à se mêler. De même, les comportements à risque représentent un coût social que l’Etat ne peut prendre en charge pour complaire aux caprices des individus. La drogue est un fléau qu’il ne faut pas prendre à la légère, comme l’a fait récemment le Président Macron, au milieu de jeunes fumeurs de cannabis guyanais, avec une surprenante et démagogique « complicité ».
La liberté exige donc le rétablissement d’une démocratie ferme. La liberté de penser et de s’exprimer doit se dégager du carcan qui peu à peu l’a étranglée dans le réseau des « phobies » que les idéologues de gauche ont inventées et que des juges partiaux punissent parfois avec sévérité. L’injure et la diffamation doivent être sanctionnées, la pensée dissidente ou rebelle doit être tolérée dès lors qu’elle ne suscite pas la violence ou la désobéissance civile. Les enfants doivent être particulièrement protégés contre les images de violence ou de sexualité qui peuvent avoir de terribles conséquences sur leur maturation cérébrale. Dans cette perspective, l’accès à internet doit être sévèrement contrôlé. La justice pénale doit retrouver son objectif premier qui est de réprimer la délinquance et non de répondre aux exigences des groupes de pression communautaristes. Pour cela, elle à la fois besoin de moyens nouveaux qui la mettent au niveau des institutions judiciaires de pays comparables, et d’une concentration de ses activités. Des décisions administratives doivent évidemment suffire à décider du sort de personnes qui n’ont aucun droit d’être présentes sur le territoire national. Les peines doivent être appliquées sans qu’un juge de plus puisse remettre en liberté trop tôt un récidiviste dont il aura mal appréhendé la dangerosité. Les prisons françaises sont surpeuplées parce qu’elles sont trop peu nombreuses. La Justice n’a pas à se muer en gestion hôtelière. Elle doit être dissuasive et réparatrice, réparatrice envers les victimes d’abord, et restauratrice pour les condamnés qu’elle doit aider à se reconstruire et à se réinsérer. C’est évidemment le travail qui est son outil le plus probant. Il pourrait systématiquement remplacer la prison sous la forme du travail d’intérêt général pour les délits les moins graves et être largement utilisé pendant l’incarcération pour en finir avec l’indécent spectacle de criminels logés, nourris, bénéficiant de contacts physiques avec leurs proches, regardant la télévision, jouant, recevant une formation gratuite, comme si la détention constituait le tout de la peine, à adoucir sans cesse davantage. L’impuissance de l’administration pénitentiaire à empêcher la circulation de la drogue ou l’utilisation des portables en prison est écoeurante. Il est anormal qu’un condamné puisse choisir de travailler ou non. Son hébergement, la réparation de la victime, sa réinsertion passent par un travail obligatoire.
En amont de la Justice, la police et la gendarmerie doivent retrouver les moyens d’action matériels et juridiques sans lesquels elles ne sont pas efficaces. Le policier et le gendarme doivent être au milieu de la population comme des poissons dans l’eau, non par la recréation d’une illusoire police de proximité, mais par leur aptitude à servir les citoyens avec une correction d’autant plus aisée que toute violence à leur encontre sera punie avec une extrême sévérité, et que l’usage de leurs armes sera facilitée. Il faut en finir radicalement avec ceux qui veulent « casser du flic ». Celui qui porte atteinte physiquement à un représentant de la Loi et de l’Ordre devrait savoir qu’il risque sa vie. La société n’est pas un match entre le mal et le bien devant lequel le juge serait un arbitre encouragé à la partialité par certains journalistes.
On dira bien sûr que de telles réformes sont impossibles. Il existe un levier qui permettrait à notre nation de s’extirper du marécage où elle s’enlise. C’est le référendum d’initiative populaire, la « votation suisse ». Ce devrait être le premier cadeau des Amoureux de la France à leur pays. (Fin)
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