Le Zemmour du mardi. « Il est de ces moments rares et insaisissables où le combat change d’âme, où le vainqueur proclamé devient le vaincu annoncé, où l’on croit voir arriver Grouchy et c’est Blücher qui survient. Le lobby gay avait pourtant soigneusement préparé son affaire. Il avait coché le trio sémantique gagnant à tout coup dans notre beau pays de France : égalité, compassion, victimisation. Il avait, l’habile lobby, troussé un slogan publicitaire digne d’une campagne publicitaire présidentielle : le mariage pour tous. La droite était effrayée par une ringardisation décrétée par les médias, l’Église laissait partir le Grand rabbin en éclaireur. Il y avait belle lurette que le mariage d’amour avait détruit l’institution du mariage et que le divorce de masse l’avait désacralisé. Le lobby gay était sur le point de réaliser le rêve des militants d’extrême gauche depuis un siècle : détruire le mariage bourgeois. Le réclamer pour les homosexuels aura été la dernière ruse de ces militants aguerris, l’embrasser pour mieux le tuer, le parodier pour mieux l’achever. Mais le lobby a vu trop gros : il tenait le mariage, il voulait les enfants. Il proclamait le droit à l’enfant. Et le droit DE l’enfant à avoir un père et une mère ?, répondait l’écho. L’homoparentalité est un concept qui repose sur la négation du réel : un enfant est toujours le fruit d’une rencontre entre un homme et une femme. Les homosexuels ont toujours pu se marier ! La plupart des enfants revendiqués par le lobby gay sont justement le produit d’une union traditionnelle passée. Il fallait donc adapter le droit à ce déni du réel et prévoir que, désormais, dans le livret de famille, parent 1 et parent 2 remplacent les traditionnels père et mère.
“Le lobby a vu trop gros.”
Pour le PaCS et même le mariage, le lobby avait réussi à endormir les consciences en jouant sur l’utilitarisme de chacun : un droit de plus pour les homos, mais qui ne vous enlève rien, murmurait-il comme le serpent dans le Livre de la jungle. Cette fois, l’égoïsme utilitariste s’est retourné : un droit en plus pour certains, qui nous fait perdre à tous le nom de père et de mère. Les premiers mots qu’apprendraient les enfants ne seraient plus “papa” et “maman” mais “parent 1” et “parent 2”. Depuis le temps que Freud disait que le nom du père était une arme symbolique, le lobby gay l’a pris en pleine poire. La supercherie a été éventée, la baudruche rhétorique s’est dégonflée. Si le mariage ne reposait que sur l’amour, pourquoi interdire le mariage entre un père et une fille, entre un frère et une sœur, des mariages à trois, quatre personnes qui s’aiment… Pourquoi refuser la polygamie alors qu’il y a beaucoup plus de pays qui la pratiquent que ceux qui ont, à ce jour, légalisé le mariage de personnes de même sexe. Des homosexuels se révoltaient à leur tour contre l’emprise du lobby gay : ils n’avaient jamais eu l’intention de se marier. Les grands écrivains homosexuels s’étaient toujours moqué du mariage et même de l’amour, où, comme disait Oscar Wilde, on commence à se tromper soi-même, puis on finit par tromper l’autre. Leur ancienne lucidité ne pouvait s’achever en une mièvrerie sentimentale et petite-bourgeoise. On comprenait enfin que le mariage pour tous signifiait le mariage… pour personne.”
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